(artza @ mercredi 4 février 2009 à 07:41 a écrit :Le Centre d'études des mouvements révolutionnaires internationaux (CERMTRI), consacre une conférence débat à Pierre Naville avec la participation de son biographe.
Samedi 7 février, 14h.30, 28 rue des Petites-Ecuries, métro Château-d'Eau (Paris 10 ème).
La salle d'accueil du CERMTRI était bien remplie.
Surtout des anciens. La majeure partie de sensibilité POI/CCI, quelques jeunes curieux.
Alain Cuénot a présenté son bouquin.
Pour lui il y a une logique, une cohérence tout au long de la longue vie de Naville, depuis le jeune bourgeois anti-conformiste et révolté jusqu'au sociologue de gauche, en passant par le surréalisme, l'adhésion au Parti communiste, le combat avec l'opposition de gauche trotskyste.
Pour lui, le plus digne d'intérêt semble le Naville sociologue et homme d'études.
De Massot est intervenu d'abord pour rappelé que sans des hommes comme Naville, le trotskysme n'aurait pu exister et que nous ne serions pas là aujourd'hui, ensuite il a tenu à salué le combat de Naville contre l'obscurantisme, pour la défense du matérialisme.
Jean-Jacques Marie a tenu à rappeler la position de Naville sur l'URSS dans sa préface à la réédition du recueil d'articles et de lettres de Trotsky "Défense du marxisme".
Après la guerre pour Naville, l'URSS était un "socialisme d'état" ou un "socialisme bureaucratique", impliquant par là que la bureaucratie était parti intégrante du processus de construction du socialisme en assimilant l'URSS état issu d'une révolution prolétarienne et la bureaucratie contre-révolutionnaire.
C'était d'une part capituler devant le stalinisme et d'autre part rejoindre un raisonnement "capitaliste d'état". C'était rompre non seulement avec le point de vue de Trotsky, mais avec le marxisme fondé sur la lutte de classes du point de vue de la classe ouvrière.
Ensuite une question sur l'assassinat de Rudolf Klement et un jeune universitaire se demandant si Naville sociologue ne préparait pas Bourdieu et s'il était un "intellectuel total" ou un "intellectuel spécifique". J'en ai profité pour piquer un petit roupillon.
Enfin, un auditeur a tenu à préciser, qu'en 1940 plutôt que d'une rupture avec le trotskysme, il s'agissait pour Naville d'un renoncement, d'une capitulation devant l'évènement, d'un homme encore jeune mais déjà usé par une série de défaites.
Ce que Trotsky avait pressenti.
Ensuite, les multiples tentatives de Naville pour constituer un Parti entre le PC, le PS et le trotskysme préfigurant le PSU était bien dérisoires.
C'est un exercice auquel se livrent souvent des révolutionnaires fatigués et sceptiques, une tentative à la laquelle certains se livrent encore aujourd'hui en ce moment même, conclut-il malicieux.