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C'est un tout petit bouquin (68 p.) facile à lire, pas cher (3 euros tout rond) et qui reprend une conférence prononcée en 2003 par l'auteur, président de l'association Survie qui s'était fait une spécialité d'enquêter sur les agissements de l'impérialisme français en Afrique et de les dénoncer.

Le texte est très accessible, et c'est un brulôt. Verschave retrace l'essentiel des saloperies faites par la France dans son pré carré d'Afrique depuis la décolonisation, en couvrant tous les aspects du phénomène : pillage des ressources par les groupes français, mise sous tutelle de l'Etat, répression des oppposants, corruption généralisée, etc. Le bouquin fait plusiseurs allusions au procès Elf, et se marie fort bien avec la pièce "Elf la Pompafrique". On peut le passer en même temps que le DVD, cela fait un lot parfaitement assorti.

Bref, il faut le lire (cela prend 2h à tout casser) et le faire lire, c'est un excellent moyen de discuter.

J'ajoute que le bouquin est aussi intéressant pour ses faiblesses que pour ses forces. Car quand on en vient aux solutions, Verschave qui ignore les classes sociales, la perspective communiste et le renversement du capitalisme, ne peut que balbutier quelques homéopathies altermondialistes et démocratiques. Le bouquin permet donc aussi de discuter de cela.

Sur ce livre, une interview de l'auteur pour donner une idée de ce qu'il y raconte.

Verschave, un sacré bonhomme. Il bossait à mi-temps pour passer le reste de son temps à se documenter, décrypter et informer sur les réseaux françafricains.

Je confirme en effet que ce tout petit bouquin est un très bon condensé de l'argumentation de Verschave.
Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, il a écrit un livre un peu plus gros et donc plus complet "la Françafrique, le plus long scandale de la République", qui est LE bouquin référence de Verschave, et la suite qui est "Noir silence".

Sinon je pense que Verschave avait de très bonnes connaissances politiques et connaissaient très bien le marxisme et le communisme... Il était clairement pas dans ce camps la, ça ne veut pas dire qu'il était naif ou quelque chose du genre. Il avait une pensée politique sérieuse. Je ne me suis jamais réellement penché dessus, puisque ça ne m'avait pas l'air plus convaincant que cela, mais il l'a détaillé et il a théorisé pas mal de choses dont ce qu'il a appelé "les biens publics mondiaux". Peut-être que je lirait des bouquins qu'il a écrit sur ce thèmes quand j'aurais du temps à ne plus savoir quoi en faire. Peut être pas. :bleh:

En tout cas, ce n'est pas parce qu'il n'était pas communiste que je n'ai pas un énorme respect pour son engagement militant hors norme.