
Certains d'entre vous ont peut-être vu le téléfilm sur l'assassinat de Ben Barka en deux épisodes passés lundi et mardi sur France 2.
Pour les plus jeunes qui ne connaitraient pas cet épisode sinistre de l'histoire de France : Ben Barka, leader tiers-mondiste marocain, opposant à la dictature du roi du Maroc Hassan II, était enlevé à Paris en 1965, à la suite d'un coup habilement monté, par deux flics français, pour le compte des services secrets marocains, avec la complicité d'un agent du SDECR. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Deux autres films ont déjà été consacrés à cette affaire :
- L'attentat, de Yves Boisset de 1972.
- J'ai vu tuer Ben Barka, de Serge Le Péron de 2005.
La particularité du dernier téléfilm, c'est qu'il a été tourné au Maroc... avec l'accord des autorités marocaines qui avaient pris connaissance du scénario. Et, en effet, ce scénario vise à dédouaner complètement le roi du Maroc Hassan 2. Le spectateur a l'impression que le général Oufkir, sinistre tortionnaire et organisateur de l'enlèvement, aurait agi de sa propre initiative sans en référer au roi. On a même droit à un personnage de chef des renseignements du roi qui fait presque figure d'humaniste, indigné par le sort de Ben Barka.
Côté des autorités françaises, le film dédouane aussi la police et les services secrets : seuls trois lampistes auraient été manipulés par Oufkir à l'insu de leur chefs. Même Papon, alors Préfet de police de Paris (interprêté de façon excellente par Bernard Lecoq) s'est contenté d'essayer d'étouffer l'affaire mais n'aurait pas été au courant.
Le film est par ailleurs plutôt bon et la plupart des comédiens excellents, sauf peut-être celui qui interprête Ben Barka qui manque de charisme. Mais c'est une vision véritablement révosionniste de l'histoire qui a été livrée au grand public !
Le meilleur film sur le sujet (injustement oublié par beaucoup de critiques aujourd'hui) reste celui de Boisset, avec Trintignant en traître, Piccoli en Oufkir glaçant, et surtout le formidable Gian Maria Volonte en Ben Barka révolutionnaire tiers-mondiste idéaliste (peut-être un peu trop sympa, je n'en sais rien.)
Le second film, médiocre, n'apporte rien. Et le dernier, comme on vient de le voir, est une superproduction franco-marocaine visant à préserver la mémoire de notre ami le roi Hassan 2 - lequel torturait des prisonniers de ses mains avec son ami Oufkir, avant qu'il fasse assassiner Oufkir lui-même à la suite d'un complot réel ou imaginaire...
La famille de Ben Barka a exprimé sa protestation dans la presse, exigé et obtenu qu'un petit texte précède le film pour dire qu'il ne représente que la vérité du scénariste. Mais ça ne change pas grand chose.
On ne peut donc que conseiller de voir ou revoir le film de Boisset !
Pour les plus jeunes qui ne connaitraient pas cet épisode sinistre de l'histoire de France : Ben Barka, leader tiers-mondiste marocain, opposant à la dictature du roi du Maroc Hassan II, était enlevé à Paris en 1965, à la suite d'un coup habilement monté, par deux flics français, pour le compte des services secrets marocains, avec la complicité d'un agent du SDECR. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Deux autres films ont déjà été consacrés à cette affaire :
- L'attentat, de Yves Boisset de 1972.
- J'ai vu tuer Ben Barka, de Serge Le Péron de 2005.
La particularité du dernier téléfilm, c'est qu'il a été tourné au Maroc... avec l'accord des autorités marocaines qui avaient pris connaissance du scénario. Et, en effet, ce scénario vise à dédouaner complètement le roi du Maroc Hassan 2. Le spectateur a l'impression que le général Oufkir, sinistre tortionnaire et organisateur de l'enlèvement, aurait agi de sa propre initiative sans en référer au roi. On a même droit à un personnage de chef des renseignements du roi qui fait presque figure d'humaniste, indigné par le sort de Ben Barka.
Côté des autorités françaises, le film dédouane aussi la police et les services secrets : seuls trois lampistes auraient été manipulés par Oufkir à l'insu de leur chefs. Même Papon, alors Préfet de police de Paris (interprêté de façon excellente par Bernard Lecoq) s'est contenté d'essayer d'étouffer l'affaire mais n'aurait pas été au courant.
Le film est par ailleurs plutôt bon et la plupart des comédiens excellents, sauf peut-être celui qui interprête Ben Barka qui manque de charisme. Mais c'est une vision véritablement révosionniste de l'histoire qui a été livrée au grand public !
Le meilleur film sur le sujet (injustement oublié par beaucoup de critiques aujourd'hui) reste celui de Boisset, avec Trintignant en traître, Piccoli en Oufkir glaçant, et surtout le formidable Gian Maria Volonte en Ben Barka révolutionnaire tiers-mondiste idéaliste (peut-être un peu trop sympa, je n'en sais rien.)
Le second film, médiocre, n'apporte rien. Et le dernier, comme on vient de le voir, est une superproduction franco-marocaine visant à préserver la mémoire de notre ami le roi Hassan 2 - lequel torturait des prisonniers de ses mains avec son ami Oufkir, avant qu'il fasse assassiner Oufkir lui-même à la suite d'un complot réel ou imaginaire...
La famille de Ben Barka a exprimé sa protestation dans la presse, exigé et obtenu qu'un petit texte précède le film pour dire qu'il ne représente que la vérité du scénariste. Mais ça ne change pas grand chose.
On ne peut donc que conseiller de voir ou revoir le film de Boisset !