Nous vivons c'est certain dans un monde ou la surveillance des invididus et des groupes "dangereux" n'a jamais été si répendu et si efficace : des puces RFID couplés a des balises GSM pour "tracer" tout individus, des cartes d'identités biométriques, la formidable puissance du systeme de surveillance "échelon".
Sous prétexte ici d'insécurité, là de terrorisme (qu'il soit "islamique", "communiste" ou de n'importe quelle autre sorte) les libertés concédées par le systeme démocratique tendent a n'etre que formelles.
Armand Mattelard est un spécialiste d'info com (il est prof émérite a paris VIII et à récemment participé au numéro de contretemps sur "faut il avoir peur des médias") et il se livre a une double lecture de ce processus, d'abord en faisant une analyse historique (du XIX siécle, entre "peur des masses" tel que l'incarne Lebond ou attente de la création d'une "opinion publique" policée (dont le substitut intelectuel est convoqué via l'oeuvre de Gabriel Tarde) des dispositifs, de leurs évolutions mais aussi des dispositifs particuliers qui s'adaptent selon les circonstances aux besoins des puissants et de leur peur.
Un des passages les plus riche du bouquin montre par exemple le couplage entre les processus de controle et de centralisation de l'information mis en place à la fin de la premiére guerre sociale et la grande tentative de rationalisation (du point de vue capitaliste) qu'est le Taylorisme. Un autre passage important du livre décrit les vissicitudes de l'analyse stratégique par les américains des révoltes anticoloniales, des premiéres révoltes consécutives à la victoire de la révolution chinoise aux différentes interventions en amérique latine (avec un soin particulier sur le coup d'état chilien d'ou l'auteur fut expulsé)
Au final un bouquin riche d'informations qui permet une mise en perspective politique des menaces qui font plus que planer sur les libertés démocratiques.
Louis