« Comme si rien ne s'était passé »
d'André Thomaso
Editions Amalthée
12 €
2ème trimestre 2007
117 pages
Révolte et mobilisation contre un système
Les jeunes sont massivement descendus dans la rue contre le CPE.
L'auteur analyse la société et son évolution à travers une fiction.
C'est de la rencontre de deux générations qu'il s'agit:
l'une a fréquenté l'école primaire du début des années 60
l'autre trouve, malgré les diplômes acquis le chômage et la précarité!
L'histoire commence par l'enlèvement d'un journaliste par un groupe de manifestants refusant l'avenir sombre qui leur est propsé.
Comment peut on accepter une société sans solidarité où règne la loi de la jungle!?
Ces jeunes qu'ils défilent avec conviction et puissance ou qu'ils expriment une forme de violence sont considérés par certains dirigeants politiques comme des « sauvageons ».
Victor Hugo a donné à l'un d'entre eux le nom de Gavroche.
Aujourd'hui, comme hier «ces jeunes pousses grandissent sur le même terreau qui s'appelle la désolation sociale. »
Ceux qui ont fait 68 vivaient dans une société dite « contractuelle » où les acquis sociaux nés de la résistance permettaient que certaines inégalités soient corrigées.
La jeunesse , ici et maintenant subit de plein fouet l'offensive de l'arme de déstruction massive constituée de la presse aux ordres qui, jour après jour explique que le libéralisme constitue la seule voie possible!
Ce récit, original et bien ficelé nous invite à la réflexion critique sur les évolutions en cours et au combat toutes générations confondues pour mettre un arrêt à l'offensive libérale .
La division entre les « indigènes de la République » et les « descendants de colonialistes » ne peut que contribuer à renforcer l'ennemi commun, le système que certains présentent comme immuable.
C'est tous ensemble qu'il faut combattre ce régime qui renforce les inégalités !
Jean-François Chalot