
« L’allumette et la bombe
Jeunes : l’horreur carcérale »
de Bernard Ollivier
Editions Phébus
183 pages
10 €
mars 2007
Eradiquer la misère des banlieues
L’auteur n’est ni un professionnel de l’enfance, si un chercheur, ni un sociologue mais un citoyen, humaniste qui observe ces adolescents sans perspectives et crie son refus du tout sécuritaire.
Cette jeunesse là, ce sont nos enfants qui vivent dans des cités inhumaines avec comme horizon le chômage et comme quotidien la misère sociale. Ce sont là des êtres souvent déchirés par la vie et non des malfaisants.
L’auteur essaye de comprendre pourquoi certains adolescents en arrivent à passer des incivilités à des violences parfois extrêmes.
Les images d’Epinal, parfois véhiculées par des médias en mal de titres pleins ont la vie dure… Une certaine forme de racisme à peine larvée s’exprime et beaucoup pensent que ces jeunes qui se révoltent ou créent de l’insécurité sont des noirs et des beurs.
Toutes les études sérieuses et les observations montrent que les adolescents qui entrent dans la délinquance sont de toutes origines, les « gaulois » constituant un contingent majoritaire.
« Les prisons n’étaient-elles donc pas vides avant l’arrivée des immigrés ? Bien sûr que non. La délinquance est fille de la misère, pas de la couleur de la peau. »
La politique Sarkoziste coûte très cher pour des résultats quasi nuls. La police intervient sans aucune mesure, multipliant les opérations coup de poing et les contrôles de certains jeunes « bien typés ».
Les prisons pour adolescents, quel que soit le nom qu’on leur donne fabriquent des délinquants et comme l’écrit le Canard enchaîné cité dans ce livre : « les centres fermés ont un effet « cocotte-minute ». Les jeunes en sortent plus violents encore qu’à leur entrée ».
L’analyse de l’auteur est pertinente, il va jusqu’au bout de la réflexion, décrivant la situation et émettant quelques hypothèses de transformation.
Il faut vraiment changer de cap, donner la priorité à l’éducation et permettre aux adolescents de mieux grandir. Si les pouvoirs publics ne prennent pas la mesure du problème qui se pose, ce sont les apprentis sorciers et notamment les islamistes qui rafleront la mise.
L’auteur n’est pas un utopiste, développant un angélisme surréaliste, il essaye avec d’autres citoyens d’apporter des réponses adaptées à la situation.
Avec l’association Seuil qu’il a fondée, il prend en charge des jeunes paumés qui au-lieu de se retrouver dans le milieu carcéral, vont participer à une longue marche à pied de reconstruction à travers l’Europe.
Il existe beaucoup d’initiatives de ce type qui permettent aux jeunes délinquants de se reconstruire…Les résultats obtenus sont étonnants…Il s’agit de se donner les moyens des ambitions éducatives qui sont les nôtres…
Ces jeunes en déshérence sont nos enfants.
« Il faut, dans chaque voyou, déchirer la carapace pour laisser voir l’enfant, le convaincre que ses rêves et ses espoirs ne sont pas vains. »
Une douce utopie ou une alternative réaliste ?
Cette misère personnelle et collective dans les banlieues doit être éradiquée, ce qui suppose qu’une lutte contre l’exclusion et pour l’intégration des jeunes dans notre société soit menée.
On est loin des opérations démagogiques et sans effet, autre que médiatique…
Ce livre, à l’écriture soignée nous propose une autre façon de marcher et d’agir.
Jean-François CHALOT
Jeunes : l’horreur carcérale »
de Bernard Ollivier
Editions Phébus
183 pages
10 €
mars 2007
Eradiquer la misère des banlieues
L’auteur n’est ni un professionnel de l’enfance, si un chercheur, ni un sociologue mais un citoyen, humaniste qui observe ces adolescents sans perspectives et crie son refus du tout sécuritaire.
Cette jeunesse là, ce sont nos enfants qui vivent dans des cités inhumaines avec comme horizon le chômage et comme quotidien la misère sociale. Ce sont là des êtres souvent déchirés par la vie et non des malfaisants.
L’auteur essaye de comprendre pourquoi certains adolescents en arrivent à passer des incivilités à des violences parfois extrêmes.
Les images d’Epinal, parfois véhiculées par des médias en mal de titres pleins ont la vie dure… Une certaine forme de racisme à peine larvée s’exprime et beaucoup pensent que ces jeunes qui se révoltent ou créent de l’insécurité sont des noirs et des beurs.
Toutes les études sérieuses et les observations montrent que les adolescents qui entrent dans la délinquance sont de toutes origines, les « gaulois » constituant un contingent majoritaire.
« Les prisons n’étaient-elles donc pas vides avant l’arrivée des immigrés ? Bien sûr que non. La délinquance est fille de la misère, pas de la couleur de la peau. »
La politique Sarkoziste coûte très cher pour des résultats quasi nuls. La police intervient sans aucune mesure, multipliant les opérations coup de poing et les contrôles de certains jeunes « bien typés ».
Les prisons pour adolescents, quel que soit le nom qu’on leur donne fabriquent des délinquants et comme l’écrit le Canard enchaîné cité dans ce livre : « les centres fermés ont un effet « cocotte-minute ». Les jeunes en sortent plus violents encore qu’à leur entrée ».
L’analyse de l’auteur est pertinente, il va jusqu’au bout de la réflexion, décrivant la situation et émettant quelques hypothèses de transformation.
Il faut vraiment changer de cap, donner la priorité à l’éducation et permettre aux adolescents de mieux grandir. Si les pouvoirs publics ne prennent pas la mesure du problème qui se pose, ce sont les apprentis sorciers et notamment les islamistes qui rafleront la mise.
L’auteur n’est pas un utopiste, développant un angélisme surréaliste, il essaye avec d’autres citoyens d’apporter des réponses adaptées à la situation.
Avec l’association Seuil qu’il a fondée, il prend en charge des jeunes paumés qui au-lieu de se retrouver dans le milieu carcéral, vont participer à une longue marche à pied de reconstruction à travers l’Europe.
Il existe beaucoup d’initiatives de ce type qui permettent aux jeunes délinquants de se reconstruire…Les résultats obtenus sont étonnants…Il s’agit de se donner les moyens des ambitions éducatives qui sont les nôtres…
Ces jeunes en déshérence sont nos enfants.
« Il faut, dans chaque voyou, déchirer la carapace pour laisser voir l’enfant, le convaincre que ses rêves et ses espoirs ne sont pas vains. »
Une douce utopie ou une alternative réaliste ?
Cette misère personnelle et collective dans les banlieues doit être éradiquée, ce qui suppose qu’une lutte contre l’exclusion et pour l’intégration des jeunes dans notre société soit menée.
On est loin des opérations démagogiques et sans effet, autre que médiatique…
Ce livre, à l’écriture soignée nous propose une autre façon de marcher et d’agir.
Jean-François CHALOT