« Le travail éducatif en milieu ouvert
Principes et pratiques »
de Laurent Ott
Collection Trames
Editions Eirès
245 pages
Février 2007
15 €
UNE VOIE EDUCATIVE INNOVANTE
Certains élitistes vont certainement condamner ce livre sans même l'avoir lu.
Il est vrai que Laurent Ott prend le contre pied du « politiquement correct » pour aborder la question de l'éducation d'un oeil de novateur.
J'ai suivi l'itinéraire qu'il a tracé et je partage très largement ses réflexions et ses propositions en ce qui concerne le travail éducatif en milieu ouvert.
Effectivement les enfants de 6 à 13 ans, pour ne prendre en compte que la tranche d'âge concernée n'ont pas besoin d'être gardés et surtout ne doivent pas rester « seuls et isolés constamment » :
« Ils ont comme tout le monde besoin de compagnie, de relations, de communication, d'agir collectivement. »
Les enfants ont besoin à la fois de sécurité mais à la fois d'aventure;
ils ont besoin de l'adulte mais aussi de se retrouver entre pairs; d'être seul(s) et aussi d'être avec d'autres.
Cette conception éducative qui est celle de Laurent Ott est partagée par les formateurs issus des mouvements d'éducation populaire quand ils expliquent aux stagiaires BAFA que l'enfant à des besoins ambivalents pour se construire comme être unique et comme être social.
Mais alors : Pourquoi des milieux ouverts avec appropriation de la rue et de l'espace d'un côté et des centres de loisirs « fermés » ?
Pourquoi les enfants ne pourraient-ils pas comme le propose l'auteur venir quand ils le désirent et repartir dans les mêmes conditions?
C'est là une vraie question.
De nombreux animateurs partagent le parti pris de l'auteur de ce livre et une réflexion-action est menée par des acteurs éducatifs pour construire des réponses innovantes.
C'est un débat que je souhaiterais mener avec Laurent Ott.
L'auteur, éducateur et enseignant privilégie à la fois le travail de relations personnelles et à la fois l'idée d'un travail social et éducatif mené en relation avec les parents et d'autres personnes pouvant occuper l'espace public.
Il propose de mettre fin à la culpabilisation des parents qui sont très souvent, trop souvent montrés du doigt par les institutions au lieu d'être valorisés.
Voici encore là des pistes de transformation à suivre, elles peuvent permettre de passer de la citoyenneté, voeu souvent pieux à une pratique participative.
L'auteur a raison de regretter les orientations actuelles visant « la production de prestations éducatives valorisées pour les uns » et le « contrôle social pour les autres », « ce double sens » mène à l'impasse.
Les professionnels et militants de l'enfance ont là un outil de réflexion sur les pratiques à promouvoir et à faire vivre afin de répondre aux besoins de tous les enfants.
Jean-François CHALOT