"La Question" d'Henri Alleg

Message par bidule » 03 Mars 2007, 18:37

(http://www.Evene.fr a écrit :Henri Alleg, directeur du journal Alger républicain, est arrêté en 1957. Il entend un de ses tortionnaires lui dire : 'Salaud, tu as écrit des articles sur la torture, eh bien maintenant c'est la 10e DP qui va la pratiquer sur toi.' Usage systématique, la torture est exercée par les gendarmes ou les policiers sur les prisonniers. Un aide de camp du général Massu incite Alleg à se suicider. Il résiste. Il finit par quitter le camp, 'résidence surveillée' et lieu des tortures. En prison, il fait passer chaque jour à son avocat des carrés de papier dissimulés dans ses pantoufles ou ses sous-vêtements. Quatre pages quotidiennes où il décrit l'ordinaire du camp, raconte la barbarie de l'homme. Transmis à sa femme le texte devient 'La Question', que Jérôme Lindon publie en 1958 aux Editions de minuit.

Adapté de l'oeuvre de Henri Alleg
Mise en scène de François Chattot
Avec Jean-Pierre Bodin


(Algeriades.com a écrit :
La Question d’Henri Alleg

Mise en scène par François Chattot et interprétée par Jean-Pierre Bodin, une adaptation de La Question d’Henri Alleg a été créée au Théâtre Vidy à Lausanne avant d’entamer une tournée française en janvier 2006. "On a un homme qui a fait un extraordinaire travail de concentration pour dominer ses forces intérieures et mettre en échec les forces de mort, estime François Chattot dans un entretien accordé au journal Le Monde (8 décembre 2005). Et donc je me suis dit qu’il fallait, très modestement, faire la même chose sur le plateau".

En 1958, au cœur de la guerre d’Algérie, la parution de La Question d’Henri Alleg fit l’effet d’une bombe. L’auteur y décrit les tortures subies au "centre de tri" d’El-Biar, un casernement de l’armée française à Alger. Pour l’historien Jean-Pierre Rioux, "le récit d’Alleg a été perçu aussitôt comme emblématique par sa brièveté même, son style nu, sa sécheresse de procès-verbal [...]. Sa tension interne de cri maîtrisé a rendu celui-ci d’autant plus insupportable : l’horreur était dite sur le ton des classiques".

Jeune Français d’origine juive, né en 1921 à Londres, arrivé en Algérie en 1939 et demeuré là parce que, confiera-t-il sobrement, "c’était la guerre" et qu’"il n’y avait plus de bateau", militant de l’ex-Parti Communiste Algérien, Henri Salem qui adopte alors le pseudonyme d’Henri Alleg fut journaliste et directeur du journal Alger républicain de 1950 à 1955. Arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10è D. P. du général Massu, le compagnon de route du mathématicien Maurice Audin fut torturé durant sa séquestration qui a duré un mois. Henri Alleg passera ensuite trois ans en détention.

C’est l’avocat Léo Matarasso, l’un des organisateurs du tribunal Russel sur les crimes de guerre commis au Vietnam, qui l’invite à écrire et à publier son témoignage. Intitulé La Question, le titre est de l’éditeur Jérôme Lindon, l’ouvrage rédigé avec une remarquable économie de la langue est imprimé et mis en vente le 12 février 1958. Dans un compte rendu de Mémoire algérienne*, le dernier ouvrage de Alleg, Pierre Vidal-Naquet se souvient : "Sartre titra son article de "l’Express" consacré à son témoignage "la Question" : "Une victoire". "L’Express" fut saisi, mais le livre et l’article de Sartre (février 1958) firent le tour du monde".
Au jour de sa saisie, le 27 mars 1958, soixante-cinq mille exemplaires ont été vendus. La Question a, depuis, été traduit dans une trentaine de langues.

En 1976, le cinéaste Laurent Heynemann en a réalisé une adaptation pour le cinéma. Après une première sortie pour le moins houleuse, le film a été retiré de l’affiche. A la faveur d’un travail de restauration du négatif original, La Question était à nouveau en salles en 2001.

De 1962 à 1965, le journal Alger républicain reparaît, mais l’aventure est interrompue en 1965 après le coup d’Etat du colonel Boumediene. Henri Alleg quitte alors l’Algérie où il est retourné en 2002, à la demande du réalisateur Jean-Pierre Lledo. La caméra de ce dernier a filmé les retrouvailles du célèbre journaliste et écrivain militant avec ses amis de toujours à qui le lie un "Un rêve algérien" symbolisé par l’aventure d’Alger républicain.
Henri Alleg, qui a dirigé une Histoire de la guerre d’Algérie, a également publié Mémoire algérienne : souvenirs de luttes et d’espérances* qui revient sur les engagements d’une vie.



8 mars - 7 avril 2007 à 20h30, dim à 15h, relâche le lundi ainsi que les dimanche 18 mars et 1er avril, Théâtre national de Chaillot - Studio

bidule
 
Message(s) : 0
Inscription : 28 Juin 2006, 22:18

Retour vers Livres, films, musique, télévision, peinture, théâtre...

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invité(s)