le lien yahoo : jusqu'au bout
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L'occupation de l'usine Cellatex retranscrite dans une fiction réaliste, tournée sur les lieux du conflit avec les anciens salariés. Un film sous tension, avec Bernard-Pierre Donnadieu, excellent en leader syndical plein d'humanité. Branle-bas de combat à l'usine Chimotex de Cravennes. Palettes et chariots métalliques bloquent l'entrée. aux grilles, une bannière "Usine occupée".
Le patron est en fuite, l'entreprise en liquidation judiciaire et les salariés se retrouvent du jour au lendemain sur le carreau. Cela fait dix ans qu'ils avalent des couleuvres. Aujourd'hui, ils sont prêts à tout. Même, s'il le faut, à faire sauter leur usine, qui abrite de gros stocks de sulfure de carbone et d'acide sulfurique. En attendant, ils ont pris en otage les représentants des pouvoirs publics. Khader Abdelli, le délégué syndical, ne maîtrise plus la situation. Débordé, il appelle au secours Vincent Guérin, un leader du syndicat du textile. Ce dernier comprend l'urgence de la situation et saute dans sa voiture pour rejoindre les Ardennes... Rapports de force Une usine classée Seveso, des salariés poussés à bout, des pouvoirs publics au-dessous de tout : les ingrédients d'un scénario à suspense sont réunis. Pourtant il s'agit d'une histoire vraie, celle du conflit à l'usine Cellatex de Givet (Ardennes) qui fit la une des médias en juillet 2000. Maurice Failevic s'est inspiré du livre collectif Cellatex : quand l'acide a coulé, publié sous la direction du syndicaliste Christian Larose. Il a recueilli les témoignages des anciens salariés et a tourné avec eux, dans l'usine désaffectée, ce téléfilm traversé par la colère, le désespoir, l'incompréhension, l'indifférence, mais aussi la solidarité et l'humanité. Dans une veine réaliste, il nous fait sentir la tension grandissante entre les protagonistes et nous met sur des charbons ardents. Chaque personnage, même effleuré, est montré dans ses contradictions, et donc dans son humanité. Dans les rangs des occupants de l'usine, les anciens salariés de Cellatex apportent leur note de vérité. Chaque "camp" - celui des salariés et celui des politiques - est tiraillé par des conflits. Au centre, pris en sandwich, le leader syndical qui mène les négociations est magnifiquement interprété par Bernard-Pierre Donnadieu, dont la force contenue impressionne. Jusqu'au bout se conclut par une phrase qui se passe de commentaire : "À ce jour, sur les 153 salariés licenciés, 79 n'ont toujours pas retrouvé de travail.".