Je viens de voir un film très beau, très social et très internationaliste : transit cafe, hélas distribué dans bien peu de salles parisiennes.
La scène se passe à la frontière entren l'Iran et la Turquie, côté iranien. Une jeune veuve décide de reprendre seule, avec l'aide d'un ancien serveur, le restaurant pour routiers que tenait son mari, afin de nourrir sa jeune fille et son bébé.
La tradition voudrait qu'elle épouse le frère de son défunt mari, mais elle ose s'y refuser et se lance dans le travail à son compte, au lieu de faire la boniche pour la famille, ce qui provoque l'ire de celle-ci, mais n'entame en rien sa détermination à construire un lieu convivial où les travailleurs routiers des différents pays de la région peuvent se parler quand on voudrait les faire taire.
Elle accueille dans son restaurant des gens de passages, une jeune russe qui a fuit la guerre en Tchetchénie, un chauffeur routier grec à la recherche de sa femme disparue bloqué sur la route lorsque l'Irak et la Syrie ferment leur frontière.
Le mépris social des femmes, le poids de la tradition y est bien est montré, sans ambiguïté;, dans toute sa violence, mais très subtilement. Les hommes iraniens ne sont pas tous des salauds, même si beaucoup se comportent comme tels, du fait des pressions qu'ils subissent eux aussi. Les religieux ne sont pas montré seulement dans leur côté barbare et arriérés, mais comme fondamentalement du côté des patrons, grands et petits (dans le film).
Ce film est aussi l'histoire d'une résistance, individuelle bien sûr, à toute cette oppression mais par son intrigue, il est porteur d'un grand espoir, d'abord pour les femmes et ensuite pour tous les opprimmés : il est toujours possible de lutter, quelle que soit la violence des circonstances.
Cela fait bien longtemsp que je n'avais vu un film aussi émouvant, et si plein d'espoir au cinéma, et comme, en plus, c'est très "cinématographique", sincèrement, ça fait chaud au coeur, et c'est assez rare dans la période pour qu'on ne se prive pas du plaisir d'aller le voir ... et d'en discuter, ici ou ailleurs ! :wavey: