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Message Publié : 23 Juil 2006, 22:17
par quijote
Je viens de voir le film: " la raison du plus faible "

ça se passe en Belgique : les personnages en sont des travailleurs devenus inactifs après la fermeture des aciéries .. alors comment tuer le temps , lorsqu' on a cru longtemps ou plutôt qu 'on vous a fait croire que vous étiez l 'élite de la classe ouvrière .. On passe le temps comme on peut à jouer aux cartes avec les copains : l' un est un préretraité , l' autre est devenu invalide au travail ( paraplégique ) . Un troisième copain , c 'est le jeune titulaire de trois licences , sans travail .. on rumine le passé , les longues semaines d' exploitation , d 'une entreprise " dure" mais qu 'on aimait quand même car " c 'était toute notre vie "
*
Une vie réduite en cendres avec pour seul horizon : le paysage industriel , les tours de Hlm , la seule distraction c'est taper la belotte au bistrot du coin , et de temps à autres se livrer à de grosses blagues

Plus d 'espoir même si de temps en temps on se prend à rêver

Aucun n ' a véritablement de conscience de classe , à aucun moment le mot de syndicat , de" lutte "n 'est prononcé

Il faut croire que cela traduit le degré d e démoralisation de ces travailleurs


C'est ainsi que nos quatre amis décident de jouer au loto ..

Mais le rêve s 'écroule un rêve auquel on avait fini par croire presque

Alors comment s 'en sortir de cette vie de merde ?

Et c 'est là le tournant : l 'épouse d' un des copains( le diplomé ) n 'a plus de mobylette pour se rendre au travail .. Donc , surcroit de fatigue : on ne peut même pas acheter un engin d 'occasion quand on est payé à peine plus que le smic et qu'on a des charges et un enfant à nourrir .

Cela alimente le sentiment de révolte qui va les pousser à l 'irréparable

C 'est la goutte d ' eau qui fera déborder le vase

Et , une idée malheureuse germe : et si on braquait , si on réalisait le coup qui va vous permettre de vous en sortir , de devenir riche , très riche . ( on pourra " acheter tous les scooters qu 'on voudra et même plus " )

Avec l 'aide d' un ancien braqueur qui , lui essaiera mais en vain de les dissuader ,( mais se ralliera par solidarité et lui aussi par desespoir ) on va organiser le coup

Un film , bien joué , mais sombre , dramatique , par certains côtés réaliste , dans la mesure où il évoque bien le quotidien de ces travailleurs , dans une de ces friches industrielles que sont devenues certaines régions comme cette partie de la Belgique

Trop sombre , peut être , trop pessimiste , ne délivrant aucun message d'espoir à part susciter la révolte face à cette société qui pousse les moins conscients , les plus desespérés à s'en sortir par la délnquance

Message Publié : 24 Juil 2006, 15:14
par Crockette
Lucas Belvaux lui a bien présenté le côté "lutte des classes de son film", du moins aux journalistes, mais il reste lucide car par manque de temps, il manque aussi d'un peu de théorie sur ce concept.

Pourtant...voici ce qu'il dit "ce n'est pas un film au sens marxiste, mais il assume la lutte des classes, la revendique, la montre".

A Cannes, la presse anglo saxonne a qualifié le film de naif, ben oui à l'heure de la social déocratie façon Royal ou Blair, ce genre de film a toutes les chances d'être éclipsé par les gros médias...

Lucas Belvaux dit des choses interessantes comme : "le discours tactique de notre société est de dire que les choses ne sont pas noires ou blanches mais très compliquées, on a complexifié le discours pour masquer une avancée brutale du libéralisme".

Il serait sur la même ligne que Robert Guédiguian et Ken Loach, d'ailleurs eux aussi ont été qualifiés de naifs, simplistes ou crypto-marxistes... :blink:

Message Publié : 24 Juil 2006, 15:43
par youri
Le compte-rendu de ce film est intéressant , ça me rappelle le film que j'aie vu hier soir , " Raining Stones " de Ken Loach ( oui encore lui :-P ) , également sur le quotidien de misère et de débrouilles de chômeurs , dans la banlieue de Manchester

Message Publié : 06 Août 2006, 17:55
par dounia
ça se passe dans une cité ouvrière à Liège, les personnages sont justes, ni trop ni pas assez, on vit leur desespoir sans sensiblerie, avec réalisme.
On y voit l'abrutissement des journées à l'usine avec ses machines bruyantes et mangeuses de vies, quelques messages anti-patrons assez timides, plutôt une description crue et fataliste.
C'est présenté comme un thriller mais c'est vraiment pas le sujet du film.
Si vous n'avez pas la patate, attendez un autre jour...

Message Publié : 06 Août 2006, 18:22
par zeanticpe
Merci pour ton message Dounia.
Et bienvenu(e) sur le forum! :wavey:
Tu m'as donné envie d'aller le voir ce film!

Message Publié : 06 Août 2006, 19:10
par jedi69
Wesh l'amie !!!

bien bien ou bien ?


Welcome, bien venida,



J'hésitais à allez le voire, je croyais que ça se passait en dehors du travail, l'affiche ça faisais trop quartier, maintenant, j'en ai vu , j'y vis encore, et je vois ce qu'on, deviens ...

Si j'en ai l'occasion, j'irai !!!


A+ :wavey:

Message Publié : 06 Août 2006, 19:35
par com_71
Un peu lent tout de même. Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que Ken Loach aurait fait mieux sur le même sujet.

Message Publié : 06 Août 2006, 22:35
par Sterd
C'est quand même extraordinairement rare un film de cinéma qui ne raconte pas des petits (ou grands) bourgeois en train de se contempler le nombril.

C'est vraiment excellent et très bien joué. Et les (quelques) lenteurs reprochées par Com sont justifiées.