
... Il y a quelques minutes de délire qui font penser à Kusturica quelques envolées lyriques comme dans Le temps des gitans et de nombreux personnages qui passent comme ceux de Panait Istrati humbles ou arrogants la coiffeuse danseuse qui rève de fortune à l'ouest le colonel militant arménien de Marseille activiste décoré puis peu à peu mis en marge le patron de boite de nuit cynique et futur dirigeant du jeune pays des mafieux et des conquérants des discussions politiques ou philosophiques au rythme de l'orient ... Grosso modo : gravement malade, Barsam souhaite retourner sur la terre qui l'a vu naître. Il souhaite également léguer quelque chose à sa fille Anna. Elle est pétrie de certitudes ( cardiologue elle sait que Barsam va bientot mourir , ancienne militante du PCF elle gardé des réflexes militants mais assez arrogants ) Barsam , lui , il voudrait lui apprendre à douter , à chercher .... Lorsqu'il s'enfuit en Arménie, il prend soin de laisser de nombreux indices pour qu'Anna puisse le rejoindre. Ce voyage obligé dans ce pays inconnu deviendra pour elle ce que Barsam voulait qu'il soit : un voyage initiatique, une éducation sentimentale, une nouvelle adolescence... C'est dans un petit village perdu dans les hautes montagnes du Caucase qu'elle le retrouvera, assis à rêver sous un abricotier en fleur... Sur son identité, sur ses amours, sur ses engagements, Anna doutera et aura grandi.