
« Les sagesses antiques »
premier livre de la série :
« contre-histoire de la philosophie »
de Michel Onfray
Editions Grasset
302 pages
20,90 €
mars 2006
LES HEDONISTES « OUBLIES »
Michel ONFRAY est un écrivain philosophe très prolixe, ce qui n’est pas un reproche, loin de là, d’autant plus que ses livres sont instructifs et intéressants.
Comme je l’ai déjà écrit à propos de son traité d’athéologie, voici un livre qu’il ne faut pas apporter sur la plage, à moins de disposer d’un dictionnaire volumineux. En effet , beaucoup de termes utilisés relèvent d’un registre « spécialisé ».... J’aurais aimé qu’un glossaire puisse aider le lecteur...Ceci étant dit, cet écrit est étonnant : la lecture est aisée malgré la difficulté de compréhension de certains mots !?
Quant au contenu : c’est passionnant, Michel ONFRAY nous fait découvrir ou redécouvrir de nombreux philosophes oubliés ou niés par ceux qui détiennent tous les leviers et écrivent l’histoire...
Le projet est ambitieux, périlleux mais nécessaire .
Tous les penseurs qui ont oeuvré du côté du pouvoir sont bien souvent les seuls qui sont « enseignés » alors que les sans grade, les alternatifs sont effacés.
« Platon souhaite la hiérarchie, l’ordre, la soumission des producteurs à la caste du philosophe-roi....Epicure réalise une communauté égalitaire où les hommes valent les femmes, les esclaves les hommes libres » Le premier « enseigne l’immortalité de l’âme, la haine du corps, l’excellence de la mort » pour attendre l’au –delà alors que l’autre fait l’éloge du bonheur, du plaisir .
L’auteur choisit de nous faire connaître et apprécier, avec leur originalité individuelle, les épicuriens, les hédonistes, les gnostiques licencieux...
Il combat sans pitié les images d’Épinal, les caricatures officielles qui présentent ces philosophes pour des violents, des brutaux qui passeraient leur temps dans des festins et la débauche.
« Philodomène mange des produits de la terre et de la mer italienne : pois chiches, choux et sardines encore luisantes de fraîcheur, fromage juste caillé dans le sel, laitues, olives », on est là loin des mets ingurgités encore et encore, à faire vomir !
Et « Dieu » dans tout ça ?
Il est bien malmené , l’athéisme n’est pas loin et de toutes façons, il n’y a pas d’au delà pour ces philosophes .
« En finir avec le ciel. Redescendre le ciel sur terre, voilà l’objectif de tout philosophe hédoniste. Et pour ce faire, la religion campe l’ennemi prioritaire. Les religions plutôt, toutes. Car Lucrèce écrit contre le paganisme romain, évidemment, mais aussi contre les formes prises par ce besoin en des temps ou des lieux ignorés par lui. Des siècles avant l’islam, à des kilomètres de la Palestine, De la nature offre le parfait bréviaire du combat contre toutes les superstitions. »
N’hésitez pas à voyager dans le temps avec Leucippe, Démocrite, Antiphon, Eudoxe, Prodicos, Diogène de Sinope, Aristippe de Cyrène, Epicure, Lucrèce, Philodème de Gadara et Diogène d’Oenanda.
Je vais de ce pas me procurer le deuxième livre de cette collection.
Valière
premier livre de la série :
« contre-histoire de la philosophie »
de Michel Onfray
Editions Grasset
302 pages
20,90 €
mars 2006
LES HEDONISTES « OUBLIES »
Michel ONFRAY est un écrivain philosophe très prolixe, ce qui n’est pas un reproche, loin de là, d’autant plus que ses livres sont instructifs et intéressants.
Comme je l’ai déjà écrit à propos de son traité d’athéologie, voici un livre qu’il ne faut pas apporter sur la plage, à moins de disposer d’un dictionnaire volumineux. En effet , beaucoup de termes utilisés relèvent d’un registre « spécialisé ».... J’aurais aimé qu’un glossaire puisse aider le lecteur...Ceci étant dit, cet écrit est étonnant : la lecture est aisée malgré la difficulté de compréhension de certains mots !?
Quant au contenu : c’est passionnant, Michel ONFRAY nous fait découvrir ou redécouvrir de nombreux philosophes oubliés ou niés par ceux qui détiennent tous les leviers et écrivent l’histoire...
Le projet est ambitieux, périlleux mais nécessaire .
Tous les penseurs qui ont oeuvré du côté du pouvoir sont bien souvent les seuls qui sont « enseignés » alors que les sans grade, les alternatifs sont effacés.
« Platon souhaite la hiérarchie, l’ordre, la soumission des producteurs à la caste du philosophe-roi....Epicure réalise une communauté égalitaire où les hommes valent les femmes, les esclaves les hommes libres » Le premier « enseigne l’immortalité de l’âme, la haine du corps, l’excellence de la mort » pour attendre l’au –delà alors que l’autre fait l’éloge du bonheur, du plaisir .
L’auteur choisit de nous faire connaître et apprécier, avec leur originalité individuelle, les épicuriens, les hédonistes, les gnostiques licencieux...
Il combat sans pitié les images d’Épinal, les caricatures officielles qui présentent ces philosophes pour des violents, des brutaux qui passeraient leur temps dans des festins et la débauche.
« Philodomène mange des produits de la terre et de la mer italienne : pois chiches, choux et sardines encore luisantes de fraîcheur, fromage juste caillé dans le sel, laitues, olives », on est là loin des mets ingurgités encore et encore, à faire vomir !
Et « Dieu » dans tout ça ?
Il est bien malmené , l’athéisme n’est pas loin et de toutes façons, il n’y a pas d’au delà pour ces philosophes .
« En finir avec le ciel. Redescendre le ciel sur terre, voilà l’objectif de tout philosophe hédoniste. Et pour ce faire, la religion campe l’ennemi prioritaire. Les religions plutôt, toutes. Car Lucrèce écrit contre le paganisme romain, évidemment, mais aussi contre les formes prises par ce besoin en des temps ou des lieux ignorés par lui. Des siècles avant l’islam, à des kilomètres de la Palestine, De la nature offre le parfait bréviaire du combat contre toutes les superstitions. »
N’hésitez pas à voyager dans le temps avec Leucippe, Démocrite, Antiphon, Eudoxe, Prodicos, Diogène de Sinope, Aristippe de Cyrène, Epicure, Lucrèce, Philodème de Gadara et Diogène d’Oenanda.
Je vais de ce pas me procurer le deuxième livre de cette collection.
Valière