La question par Henry Alleg(ex PCF mainenant PRCF)

Message par Combat » 24 Mai 2006, 17:16

La Question (livre)
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La Question est un livre d'Henri Alleg, publié en 1958

Henri Alleg est séquestré un mois à El-Biar où il est torturé et subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal. Il est ensuite transféré au camp de Lodi où il reste un mois puis à Barberousse, la prison civile d'Alger. C'est là qu'il écrira La Question, dissimulant les pages écrites et les transmettant à ses avocats.

Dans La Question , il raconte sa période de détention et les sévices qu'il y a subi, en pleine guerre d'Algérie. Tout d'abord publié en France aux Éditions de Minuit, l'ouvrage est immédiatement interdit. Nils Andersson le réédite en Suisse, quatorze jours après l'interdiction frappant en France en mars 1958. Malgré son interdiction en France, ce livre a considérablement contribué à révéler le phénomène de la torture en Algérie.

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Résumé
Alleg, un français, directeur d'Alger Républicain, interdit en septembre 1955, se voit obligé de passer dans la clandestinité douze mois plus tard. Il est arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes français… Il restera entre leurs mains pendant un mois (c’est le récit de cette détention qu’il fait dans ce livre).

Comme lui, des centaines, des milliers de civils sont arrêtés à leur domicile, dans la rue ou sur leur lieu de travail. Aucune charge contre eux n’a été retenue ; on les interne dans des camps (Berrouaghia, Bossuet, Paul-Cazelle, etc.) sur simple décision administrative… « …entassés quinze ou vingt dans des pièces […] où ils dormaient à même le ciment. Ils étaient constamment dans l’obscurité, des jours, des semaines durant -quelque fois plus de deux mois ». Là, sans avocats et sans droits, ils cessent d’être des humains ; et après bien des traitements barbares, la majorité d’entre eux disparaît. Les tortionnaires, les bourreaux sont désignés de longues dates. Pourtant, ils continuent de servir leur pays en toute impunité.

Quant aux survivants des geôles, ils se heurtent à des instructions judiciaires qui nient les faits… Alleg est du nombre.

L’exergue du premier chapitre : « En attaquant les Français corrompus, c’est la France que je défends », ne laisse aucun doute sur ce qui va suivre. Nous aurons affaire à un témoignage qui se veut sans haine ; digne. Et c’est en effet ce que nous trouvons. « je n’oserais plus parler encore de ces journées et de ces nuits de supplices si je ne savais que cela peut-être utile »… A peine arrivé, Alleg voit des « prisonniers jetés à coup de matraque d’un étage à l’autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savent plus que murmurer en arabe les premières paroles d’une ancienne prière ». Des nuits entières pendant trente jours, il entendra hurler des hommes que l’on torture. Des femmes aussi sont amenées et enfermées dans l’autre aile du bâtiment Les préparatifs de l’interrogatoire sont simples et terribles. La victime doit se prêter au jeu. Alleg se déshabille seul, s’allonge seul, nu sur une planche noire, « souillée et gluante de vomissures ». On l’attache, on lui parle presque courtoisement : « ça va faire mal si vous ne parlez pas... »

Et puis, une barbarie sans nom commence. Une violence inouie et un sadisme qui crève l’âme. Le supplice d’Alleg rempli des pages et des pages que l’on passe, haletant ! Un para prend le relais de l’autre. On l’asperge d’eau. On lui branche la pince tantôt sur le sexe, tantôt sur l’oreille, on lui plonge les fils denudés dans la gorge. Le courant soude sa mâchoire. Un martyre d’une horreur indescriptible ! Alleg tient bon. Les paras furieux lui disent : « Tu l’auras voulu ; on va te livrer aux fauves ».

Le fauve, c’est la grosse Gégène. « je sentis une différence de qualité. Au lieu de morsures aiguës et rapides qui semblaient me déchirer le corps, c’était maintenant une douleur plus large qui s’enfonçait profondément dans tous mes muscles et les tordait plus longuement ». Il ne parle toujours pas. Les paras changent de tactique ; un linge sur la tête, on lui applique le supplice du robinet ; il défaille mais reste muet… Enfin on le laisse tranquille. Cette première séance aura duré 12 heures. On le jette sur une paillasse couverte de fils barbelés.

Alleg ne dénonce aucun de ses amis ; les tortionnaires varient alors les sévices ; l’eau, l’asphyxie, les brûlures, les passages à tabac, les simulacres d’exécution, l’intimidation : « Ils avaient torturé Mme Touri (la femme d’un acteur bien connu de radio Alger) devant son mari, pour qu’il parle ». Il est terrorisé à l’idée de voir un jour apparaître sa femme… Il vacille. « Et brusquement, j’entendis des cris terribles. Tout près, sans doute dans la pièce d’en face. Quelqu’un qu’on torturait. Une femme. Je crus reconnaître la voix de Gilberte ». Mais il se trompe ; sa femme est en métropole. Il tient bon.

Et puis, après des jours et des jours de tourment, il ne sent plus rien : « ils pouvaient peut-être m’arracher les ongles ; je m’étonnai aussitôt de ne pas en ressentir plus de frayeur et je me rassurai presque à l’idée que les mains n’avaient que dix ongles ». Son corps, ses muscles, son âme ne répondent plus ; les coups, l’électricité sont inefficaces ; les paras sont impuissants… Dans un suprême effort, ils essayent alors le pinthotal. Scène à ne pas rater ! Des médecins font la besogne ! Pas plus de résultat.

La rumeur de l’exécution rôde autour de lui. « Il ne vous reste plus qu’à vous suicider », lui dit l’aide de camps du général Massu, le lieutenant Mazza ; envoyé comme ultime espoir… La métropole s’agitait. Le prisonnier devenait encombrant, les paras impuissants.

La maigre excuse que peuvent encore aujourd’hui utiliser les défenseurs à outrance de la raison d’état est que ces horreurs furent perpétrées par quelques centaines d’hommes tout au plus; qu’il est insensé de juger une nation toute entière pour des exactions vieilles de 50 ans, etc. On retrouvera pourtant certains de ces hommes et de ces « groupes d’intérêts » dans toute l’histoire de la cinquième république

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Référence
Combat
 
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Message par zeanticpe » 24 Mai 2006, 17:36

je l'ai lu, ce livre.
Alleg est un sacré bonhomme, impressionnant de courage.
Ce qui est impressionnant aussi, c'est que cela s'est passé en France (l'Algérie etait francaise, après tout), conduit par un général Francais, je crois qu il y avait aussi le colonel Bigeard aussi. et il n'y a pas si longtemps et puis là, je n'ai pas entendu parler de les mettre en prison.
zeanticpe
 
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Message par ianovka » 24 Mai 2006, 17:48

Liens vers d'autres fils sur ce bonhomme qui force le respect et que j'ai eu l'occasion de rencontrer il y a peu :

Portrait d'Henry Alleg

"La question" - Le film

"La question" - Le livre
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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ianovka
 
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Message par Combat » 24 Mai 2006, 17:59

C'est dommage qu'il finisse sa vie au PRCF et non pas chez nous. Il aurait du comprendre des 58 que la politique du PCF en Algerie n'etait pas fortuite.
Combat
 
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Message par quijote » 24 Mai 2006, 18:08

Beaucoup n 'ont pas compris . Il n 'empêche que c 'est quelqu'un de respectable qui n ' a pas tourné sa veste ni renié ce à quoi il a toujours cru , comme d 'autres ...
quijote
 
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