Page 1 sur 1

Message Publié : 11 Avr 2003, 19:33
par magdalene
The Hours, avec N. Kidman, J. Moore, M. Streep.
D'après The Hours, roman de M. Cunningham.
Par S. Daldry, le réalisateur de Billy Elliot.

Si le film montre combien la lecture d'un bouquin (certes un chef d'½uvre, il s'agit de Mrs Dalloway) peut bouleverser la vie de ses lecteurs, il questionne surtout la condition des femmes à trois époques différentes (début des années 2O, des années 50 et de l'an 2000) : folie, enfermement domestique, sexualité...
Bref, un grand grand film à mon humble goût.

Message Publié : 11 Avr 2003, 23:09
par pelon
Mrs Dalloway de Virginia Woolf.
J'en profite pour conseiller le livre "Qui a peur de Virginia Woolf ?" (pièce de théatre) qui ne traite pas de l'écrivain mais de l'homme soumis et de la violence de la femme qui le domine et l'humilie. :hinhin:

Message Publié : 12 Avr 2003, 12:19
par Louis
Cette petite pique (amicale) à Magdalene ne doit pas nous faire oublier que meme si les relations personnelles (au sein d'un couple par exemple) peuvent etre "compliquées" en termes de relation dominants/dominés il n'en demeure pas moins qu'il y a bien un rapport spécifique de domination hommes/femmes (évidemment je ne pense pas qu'il y ai remise en cause de cela par pelon, mais juste volonté de "titiller" amicalement M.

sinon, un jugement de "commeaucinema"

a écrit :Un film féministe ?


Pour le cinéaste, le sujet essentiel des Heures réside dans son profond respect pour les femmes, face aux défis qu’elles ont affrontés tout au long du vingtième siècle.
“Dans le film, nos héroïnes se débattent avec l’époque qui est la leur, un présent qu’elles ont défini elles-mêmes, mais qu’on a aussi défini pour elles. Il y a une véritable part d’héroïsme en elles, et c’est ce qui m’a plu dans le scénario. Un jour dans la vie de trois femmes. Mais peut-être que chaque jour est comme ce jour-là. Je crois sincèrement que l’héroïsme des femmes est sous-estimé, ou même occulté par les actions d’éclat des hommes. Sans doute y a-t-il autant de combats et d’exploits dans une arrière-cour ou dans une chambre à coucher, autant de courage à cuire un gâteau qu’à escalader des montagnes ou gagner des guerres…” explique Stephen Daldry.

Meryl Streep, qui joue Clarissa Vaughan, avait reçu le livre de Michael Cunningham en cadeau. “Je l’avais trouvé merveilleux” se souvient-elle. “Quand mon agent m’a parlé du film, je n’arrivais pas à imaginer comment cette addition de mondes intérieurs pouvait être transposée au cinéma. Mais le script m’a convaincue. David Hare a su se mettre à la place de ces femmes, et c’est vraiment un orfèvre des mots.” Meryl Streep avait déjà eu l’occasion de dire des dialogues de David Hare, puisqu’elle avait joué dans Plenty de Fred Schepisi, adapté de l’une des pièces du dramaturge. “David sait exprimer l’intériorité des êtres. Il sait la transformer en situation.”

Julianne Moore aussi était “fan” du livre :
“Je lis beaucoup de romans, et je suis rarement surprise, j’ai pris l’habitude de voir assez vite où l’auteur va m’emmener. Mais Les Heures m’a vraiment étonnée. C’est un sentiment formidable, pour une lectrice, de retrouver cette surprise, ce plaisir de la découverte. Michael Cunningham sait retranscrire avec une grande vérité la part douloureuse de la condition humaine, mais tout en restant plein d’espoir. Cette idée d’examiner les heures de nos jours et de nos vies - c’est cela qui rend la vie à la fois douloureuse et inestimable. Cela m’a profondément émue” explique-t-elle.


Message Publié : 12 Avr 2003, 14:02
par magdalene
(lcr @ . a écrit :Cette petite pique (amicale) à Magdalene ne doit pas nous faire oublier que meme si les relations personnelles (au sein d'un couple par exemple) peuvent etre "compliquées" en termes de relation dominants/dominés il n'en demeure pas moins qu'il y a bien un rapport spécifique de domination hommes/femmes (évidemment je ne pense pas qu'il y ai remise en cause de cela par pelon, mais juste volonté de "titiller" amicalement M.


Si je ici m'exprime régulièrement sur la condition des femmes, je pense que les "piques" en titillent d'autres que moi ! Don't worry boys, I'm used to it !

Mais, comme byrrh ou lcr, je comprends pas bien le conseil-lecture de pelon : peut-on en savoir plus sur l'intérêt de cette revanche conjugale ? :ohmy:

Mais ne peux que conseiller, pour qui voudrait connaître V. Woolf de lire (avant tout autre conseil de pelon) " Une chambre à soi ", court essai plein d'humour dans lequel elle décrit l'exclusion délibérée des femmes des espaces de création littéraire. (Contrairement à ce qui a pu être écrit sur ce bouquin, Virginia Woolf n'a jamais défendu une conception féminine de la littérature, mais un statut d'écrivain, un écriture d'écrivain, sans que l'on se préoccupe du sexe de l'auteur).

a écrit : " Je crois sincèrement que l'héroïsme des femmes est sous-estimé, ou même occulté par les actions d'éclat des hommes. Sans doute y a-t-il autant de combats et d'exploits dans une arrière-cour ou dans une chambre à coucher, autant de courage à cuire un gâteau qu'à escalader des montagnes ou gagner des guerres?? " explique Stephen Daldry.


Les gâteaux des femmes et les guerres des hommes. Ah ! Malgré toutes les bonnes volontés, quelle longue vie a cette idée de la "différence des sexes" pour expliquer la division sexuelle du travail : la douceur féminine pour les pâtisseries (domestiques) et la haine bestiale des hommes. (En plus, faire un gâteau au chocolat n'a rien d'héroïque, comme rien n'a rien d'héroïque le fait d'assassiner du haut de son char des irakiens désarmés).

Sinon, que The Hours soit féministe ou non, j'en sais rien. Il est bouleversant parce qu'il nous fait rentrer dans l'intériorité de ces trois femmes : les dilemmes, leurs contradictions, leurs emprisonnements.
(ma scène préférée : Julianne Moore dans la salle de bain qui répond à son mari lui demandant de venir se coucher). :cry:

Spéciale dédicace à Pelon : on entend toujours des trois actrice, mais les acteurs du film ne sont vraiment pas mal non plus (grandiose Ed Harris). ;)

Sinon, dans le même registre que The Hours, voir impérativement " Chez les heureux du monde " (de Terence Davis, 2000) adapté du roman d'Edith Warton, dont la sortie a été tellement confidentielle qu'il est passé inaperçu.

Message Publié : 12 Avr 2003, 17:12
par emma-louise
OUI un très beau film !