Publié : 21 Oct 2005, 08:42« Au-delà du Noir et du Blanc »
De Gaston Kelman
Edition Mad Max Milo
255 pages
18 €
Septembre 2005
Nous sommes avant tout
des êtres humains
Gaston Kelman récidive et c’est tant mieux…
Après « je suis noir et je n’aime pas le manioc », il nous offre une nouvelle œuvre de réflexion contre le racisme et la bêtise.
Avec beaucoup d’humour et une écriture soignée, l’auteur commence par répondre à certains lecteurs de son livre précédent.
Les racistes, anciens colonialistes ou les personnes l’accusant d’être un « bounty », intégré… ont tous droit à une réponse cinglante mais surtout argumentée.
Pour le plaisir du lecteur et le mien d’ailleurs, Gaston Kelman règle son compte aux « indigènes de la République » en usant de beaucoup de pédagogie.
Les personnes appartenant à des minorités visibles peuvent être, soit des descendants d’esclavagistes, comme d’ailleurs les prétendus gaulois.
Gaston Kelman ne tait pas la réalité, il l’explique en refusant de stigmatiser tel groupe considéré comme victime ou bourreau non en fonction de ses actes mais en fonction de ses origines.
« Pas plus pour l’Oriental que pour l’Occidental acquéreurs ou pour l’Africain fournisseur, la bêtise, la barbarie, ne sauraient être héréditaires. Mais pas plus que la solidarité raciale, aucune solidarité tiers-mondiste, miséreuse, aucune complicité des peuples opprimés, ne m’autorisent à taire ou à minimiser une barbarie. La traite, qu’elle soit orientale ou occidentale, est partie d’un principe de déshumanisation de l’autre sur la base raciale. Elle a conduit à la commercialisation de l’être humain pour des raisons économiques. »
L’auteur est profondément laïque, républicain et naturellement anti-raciste, il le montre et le démontre avec force dans ce livre.
Il n’hésite pas à entrer dans le vif du sujet en refusant à se limiter à des simples affirmations péremptoires, il lui faut à chaque fois démontrer.
C’est d’ailleurs ce qu’il fait à propos de la question de la discrimination positive, son approche est particulièrement convaincante… mais là je laisse le lecteur découvrir les pistes proposées.
Je voudrais terminer ce compte-rendu de lecture par l’une des nombreuses phrases qui ont attiré mon attention : « Car le Blanc de France est plus mon frère en République – même s’il l’ignore parfois – et mon semblable en société, que le rural noir du Congo, le Hottentot noir d’Afrique du Sud, le Noir du Brésil ou de Calcutta. Ma fraternité n’est plus tribale, ethnique, raciale, épidermique. Elle s’enracine dans un contrat citoyen et dans une similitude de destin. »
Valière
De Gaston Kelman
Edition Mad Max Milo
255 pages
18 €
Septembre 2005
Nous sommes avant tout
des êtres humains
Gaston Kelman récidive et c’est tant mieux…
Après « je suis noir et je n’aime pas le manioc », il nous offre une nouvelle œuvre de réflexion contre le racisme et la bêtise.
Avec beaucoup d’humour et une écriture soignée, l’auteur commence par répondre à certains lecteurs de son livre précédent.
Les racistes, anciens colonialistes ou les personnes l’accusant d’être un « bounty », intégré… ont tous droit à une réponse cinglante mais surtout argumentée.
Pour le plaisir du lecteur et le mien d’ailleurs, Gaston Kelman règle son compte aux « indigènes de la République » en usant de beaucoup de pédagogie.
Les personnes appartenant à des minorités visibles peuvent être, soit des descendants d’esclavagistes, comme d’ailleurs les prétendus gaulois.
Gaston Kelman ne tait pas la réalité, il l’explique en refusant de stigmatiser tel groupe considéré comme victime ou bourreau non en fonction de ses actes mais en fonction de ses origines.
« Pas plus pour l’Oriental que pour l’Occidental acquéreurs ou pour l’Africain fournisseur, la bêtise, la barbarie, ne sauraient être héréditaires. Mais pas plus que la solidarité raciale, aucune solidarité tiers-mondiste, miséreuse, aucune complicité des peuples opprimés, ne m’autorisent à taire ou à minimiser une barbarie. La traite, qu’elle soit orientale ou occidentale, est partie d’un principe de déshumanisation de l’autre sur la base raciale. Elle a conduit à la commercialisation de l’être humain pour des raisons économiques. »
L’auteur est profondément laïque, républicain et naturellement anti-raciste, il le montre et le démontre avec force dans ce livre.
Il n’hésite pas à entrer dans le vif du sujet en refusant à se limiter à des simples affirmations péremptoires, il lui faut à chaque fois démontrer.
C’est d’ailleurs ce qu’il fait à propos de la question de la discrimination positive, son approche est particulièrement convaincante… mais là je laisse le lecteur découvrir les pistes proposées.
Je voudrais terminer ce compte-rendu de lecture par l’une des nombreuses phrases qui ont attiré mon attention : « Car le Blanc de France est plus mon frère en République – même s’il l’ignore parfois – et mon semblable en société, que le rural noir du Congo, le Hottentot noir d’Afrique du Sud, le Noir du Brésil ou de Calcutta. Ma fraternité n’est plus tribale, ethnique, raciale, épidermique. Elle s’enracine dans un contrat citoyen et dans une similitude de destin. »
Valière