(El convidado de piedra @ samedi 31 mai 2008 à 10:58 a écrit :
La defense n'impliquerait pas l'attaque?
Comment defendre sans "faire le coup de poing"?
Et les PCF ne voulaient pas plutot "empecher la diffusion d'un bulletin d'entreprise" que "faire le coup de poing"? Vérié met le centre sur le secondaire.
Pour faire cela, "empecher", il vaut mieux envoyer des "gros bras" que des "faibles bras", non?...
On s'éloigne de l'art prolétarien, mais je vais te répondre. J'ai personnellement vécu ces affrontements (pas ceux de Berlier mais d'autres) des deux cotés.
Eh oui, avant mai 68, comme militant du PCF, on m'a demandé d'aller cogner les "flics trotskystes", et aussi des "provocateurs maos" du PCMLF, devant Citroen et aussi sur des marchés du 15ème arrondissement. Je me suis personnellement opposé à ces méthodes, j'en tire une petite fierté, et ma cellule avait voté une motion contre ces agressions. Ce qui n'a pas empeché le secrétaire de section-candidat local, à la tête d'une vingtaine de "bras" (enfin une quarantaine, vu que chaque militant en avait deux... de toutes tailles, pas que des gros...) de continuer à faire la chasse aux gauchistes.
Le PC ne se contentait pas d'empecher les diffusion, il agressait physiquement, parfois très violemment, les militants.
Ensuite, comme militant de LO et exclu du PC, je me suis fait cogner à mon tour, et j'ai riposté.
Mais, la différence entre LO et le PC, c'est que LO a toujours défendu la démocratie dans le mouvement ouvrier et n'a jamais pris l'initiative d'une bagarre.
Il ne s'agit évidemment pas de tendre la joue gauche, mais de montrer par son comportement, meme s'il peut parfois etre moins effiace sur le plan "militaire", qu'on défend une autre conception que celle des Staliniens.
J'ajouterai que les Maos du PCMLF tentaient eux aussi parfois, quand ils avaient le rapport de force ou croyaient l'avoir, d'utiliser les memes méthodes à l'égard des trotskystes : calomnies, agressions. Je peux en témoigner aussi.
Derrière ces méthodes, il n'y a pas que des questions d'ordre techniques, mais toute une conception de la démocratie ouvrière.