musique "soviétique" ?

Message par Jul » 17 Déc 2008, 10:05

(El convidado de piedra @ mercredi 17 décembre 2008 à 06:03 a écrit :
Dis Jul, au lieu de te t'incliner devant les adorateurs de la Vierge, tu pourrais commencer à lire Marx, non?

Excuse-moi mon bon maître mais quand je te demande ce qu'est POUR TOI la superstructure c'est te demander des exemples précis d'engendrement de l'infrastructure sur la musique en particulier, avec des exemples précis... MERCI... pareil pour le formalisme.....

Se faire prendre pour une conne ça va un moment mais y a des limites....
Jul
 
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Message par Wapi » 17 Déc 2008, 10:24

com

a écrit :tendances

Je souligne pour souligner qu'il ne s'agit que de tendances, que d'une évolution générale,

1) à laquelle on ne peut lier mécaniquement aucune sensibilité individuelle,

2) dont on ne peut pas tirer argument pour condamner telle ou telle oeuvre.

Qui, au nom d'une histoire marxiste de la gastronomie et du goût peut m'enjoindre d'apprécier le breuvage infame (à mon goût) dont la majorité des russes se délectent et qu'ils gardent très chaud dans un machin qu'ils appellent "samovar" ? 


Je préfère la nouvelle formulation du problème par Com à la précédente.

On ne peut pas nier qu'il existe une sensibilité individuelle. On peut même dire que ce qui fait la substance de l'individu, c'est l'effort pour différencier sa sensibilité, en affirmant la singularité radicale de ses goûts (j'aime les frites et pas les choux de bruxelles par exemple).


D'ailleurs, heureusement, sinon, en matière sentimentale, on serait bien dans la panade si l'on tombait amoureux pour des raisons objectives .... ou si l'on tombait amoureux de nous pour les mêmes raisons. Quelle catastrophe ce serait pour la vie sociale dans son ensemble.

Mais ce n'est pas pour autant que la sensibilité ne peut-être éduquée, ni qu'elle est figée hors du temps, comme une "monade sans portes ni fenêtres".
Le passage de la certitude subjective "ceci me plaît" à la formulation de l'objectivité "ceci est beau" est lui, directement intersubjectif (ou objectivant si l'on préfère), puisqu'il constitue de fait la communauté de ceux qui adhèrent à ce jugement de goût dans laquelle la singularité individuelle se dissout.

En ce sens, toute jouissance esthétique (sensible) est le produit d'une éducation, de soi-même et des autres. Elle est donc politique (voila pour le convive) mais cela se manifeste parfois à un niveau si infinitésimal que c'est COMME SI elle ne l'était pas. Mais simplement "comme si". Et encore, l'infinitésimal est plus ou moins grand ...


Tu comprends Com que si l'on se contentait de dire "ça me plaît", tu aurais raison.
Mais quand on juge une oeuvre d'art, ou un plat qu'on goûte, on va toujours plus loin puisqu'on se lance parfois à dire "c'est beau" ou "c'est bon" ... et qu'alors on ne dit pas exactement la même chose.
Dans cet écart vient se loger toute la dimension sociale et politique de l'art, comme de la cuisine ... :roll:
Wapi
 
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Message par Jul » 17 Déc 2008, 11:00

(préface à "Contribution à la critique de l'économie politique" page4)

"Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience."

La conscience du compositeur, on peut la distinguer (et encore....) en toile de fond, c'est ce qui fait que son oeuvre a, pourrait on dire, quelquechose en plus ...
Il est influencé par son époque, sa classe sociale, BIENSUR oui, mais Convive, franchement aujourd'hui on te ferait écouter un morceau à l'aveugle, sans que tu sache ni d'où ça vient ni de quand ça date tu serait bien mal à l'aise pour dire si le compositeur et un réac au service de la bourgeoisie ou un révolutionnaire.... Tu me diras peut-être... avec les paroles (et encore...).

Après la guerre de 39-45 on a vu tout un tas de courants, ceux qui voulaient faire "table-rase" et les autres qui tenaient à rester dans la tradition (et tout ça est vraiment schématique....). Alors oui le contexte politique et social a influé c'est sûr !

Mais quand on essaye de dire si tel ou tel compositeur est un réac ou un révolutionnaire on est obligé de distinguer de quoi on parle... parce que qu'on parle de musique ou de politique, on ne parle pas forcément de la même chose et des mêmes concepts...

En clair il y a eu des compositeurs réac (Messiean.... lui il en tiens une couche...) mais qui on contribué largement à révolutionner le langage musical et inversement, on a des compositeurs (vaguement (y en a pas eu des tonnes quand même :cry3: )) révolutionnaire, je pense à Luigi Nono par exemple et dont la musique ne l'es pas forcément (quoique Nono est un mauvais exemple....).

Stockhausen, sur qui tu crache tant était en effet complètement illuminé (un réac donc), pourtant c'est un des plus grands révolutionnaires (encore une fois on parle de langage musical) du XXème siècle et son influence a même dépassé les frontières de la musique dite "savante" pour aller toucher le monde de l'électronique...

Alors on pourrait même dire que la dépolitisation à laquelle on assiste depuis plus de 20ans se retrouve quelquepart dans la création musicale, c'est sûr, mais quand on parle de cela il faut distinguer de quoi on parle parce que désolée mais les mêmes termes utilisés en "politique" et en musique ne veulent pas dire la même chose. Et cela ne met en rien en cause le fait que l'art soit influencé par un contexte social c'est évident. Il faudrait juste un peu savoir de quoi on parle....

Les classes sociales et le contexte historique influence l'art oui, mais en faire toute une théorie sur "qu'est ce qui est écoutable et qu'est ce qui ne l'est pas...." tu seras mal barré.... et ça n'a pas vraiment de sens... Alors cette influence, on l'entrevoit plus ou moins, et après ??
Si tu faisais un inventaire des musiques à ne pas écouter tu n'écouterais vraiment pas grand chose... (y compris J.S.Bach et Mozart encore un fois...).

On pourrait en parler des jours de toute façon, c'est vraiment pas simple... (tiens d'ailleurs moi j'ai toujours du mal avec Wagner (c'est comme pour Woody Allen, ça me donne plus envie d'envahir la pologne....) mais c'est bête... je perd beaucoup de choses...)


oulà, j'ai fait un peu long désolée....
Jul
 
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Message par Jul » 17 Déc 2008, 11:06

(Wapi @ mercredi 17 décembre 2008 à 09:24 a écrit : com

a écrit :tendances

Je souligne pour souligner qu'il ne s'agit que de tendances, que d'une évolution générale,

1) à laquelle on ne peut lier mécaniquement aucune sensibilité individuelle,

2) dont on ne peut pas tirer argument pour condamner telle ou telle oeuvre.

Qui, au nom d'une histoire marxiste de la gastronomie et du goût peut m'enjoindre d'apprécier le breuvage infame (à mon goût) dont la majorité des russes se délectent et qu'ils gardent très chaud dans un machin qu'ils appellent "samovar" ?  


Je préfère la nouvelle formulation du problème par Com à la précédente.

On ne peut pas nier qu'il existe une sensibilité individuelle. On peut même dire que ce qui fait la substance de l'individu, c'est l'effort pour différencier sa sensibilité, en affirmant la singularité radicale de ses goûts (j'aime les frites et pas les choux de bruxelles par exemple).


D'ailleurs, heureusement, sinon, en matière sentimentale, on serait bien dans la panade si l'on tombait amoureux pour des raisons objectives .... ou si l'on tombait amoureux de nous pour les mêmes raisons. Quelle catastrophe ce serait pour la vie sociale dans son ensemble.

Mais ce n'est pas pour autant que la sensibilité ne peut-être éduquée, ni qu'elle est figée hors du temps, comme une "monade sans portes ni fenêtres".
Le passage de la certitude subjective "ceci me plaît" à la formulation de l'objectivité "ceci est beau" est lui, directement intersubjectif (ou objectivant si l'on préfère), puisqu'il constitue de fait la communauté de ceux qui adhèrent à ce jugement de goût dans laquelle la singularité individuelle se dissout.

En ce sens, toute jouissance esthétique (sensible) est le produit d'une éducation, de soi-même et des autres. Elle est donc politique (voila pour le convive) mais cela se manifeste parfois à un niveau si infinitésimal que c'est COMME SI elle ne l'était pas. Mais simplement "comme si". Et encore, l'infinitésimal est plus ou moins grand ...


Tu comprends Com que si l'on se contentait de dire "ça me plaît", tu aurais raison.
Mais quand on juge une oeuvre d'art, ou un plat qu'on goûte, on va toujours plus loin puisqu'on se lance parfois à dire "c'est beau" ou "c'est bon" ... et qu'alors on ne dit pas exactement la même chose.
Dans cet écart vient se loger toute la dimension sociale et politique de l'art, comme de la cuisine ... =D>
Jul
 
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Message par jedi69 » 17 Déc 2008, 15:08

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(El convidado de piedra @ mercredi 17 décembre 2008 à 06:03 a écrit :Je serais presque d'accord avec ce que tu écris..sans ta tendance marqué au relativisme.


En fait, je sais pas trop ce que tu entends par relativiste.

Si tu te mets à analyser la musique, tu trouveras surement des artistes qui font purement de la musique réactionnaires dans le fond et dans le forme. Comme tu trouveras des artistes totalement révolutionnaires.

Ça, à la limite, tu l'as dans une période révolutionnaire, tu verras des frontières entre les tendances musicales. Ou tu le verras dans des artistes qui gravitent autour des exploités, de révolutionnaires, ou qui sont carrément en leurs sein.

D'ailleurs à la commune de Paris, il y a eu des poètes, des intellectuels qui ont été élus représentants des prolétaires révolutionnaires ... alors, je connais pas leur niveau créatif ... j'ai juste souvenir que "L'INTERNATIONALE" par exemple a été écrite à cette période. De nombreuses oeuvres révolutionnaires, pas seulement musicale ont été faites dans les années 20, durant la période révolutionnaire en Europe et dans le monde. On pourrait trouver pareil, dans les années 50 - 60 - 70 durant la période de décolonisation, des artistes qui représentent par leurs musiques les espoirs des opprimés ... sachant les limites nationalistes, petite bourgeoise de cette époque.

En suite, on peut pas nier que certaines créations révolutionnaires destinées aux exploités ont été récupérées par les classes dominantes, par la bourgeoisie, et en URSS par la caste au pouvoir, stalinienne. Alors, il a subsistait une petite fraction d'artistes progressistes, révolutionnaires, comme il en existe encore aujourd'hui. Mais en période de recule, on peut pas tracer si facilement les frontières ... comme les exemples cités pas Jul.

D'ailleurs les frontières tracées entre la création musicale révolutionnaire, et réactionnaire ... ça n'empêche pas les prolétaires d'avoir justement une culture générale, d'écouter aussi ce qui est réactionnaires ... des chants de tribus, religieux, voir de la musique faite à l'époque fasciste, à l'époque de la guerre impérialiste ... même si on apprécie pas ... parce que pour critiquer, pour faire du nouveau, du révolutionnaire, faut connaitre ce qui a été fait avant, que ce soit réactionnaire ou révolutionnaire ... transformer le négatif en positif ... c'est ça que tu appelles relativiste ? D'ailleurs la bourgeoisie ne se prive pas de le faire dans l'autre sens, dans le sens diamétralement opposé.

C'est toujours des processus dialectique ... le passage de l'un à l'autre et inversement ... les contraires se touchent, c'est l'amalgame, les compromis, le consensus ... la négation de la négation, c'est passé à un stade supérieur réactionnaire, décadent, ou progressiste, révolutionnaire ... c'est pas du relativisme, c'est de la dialectique

(El convidado de piedra @ mercredi 17 décembre 2008 à 06:03 a écrit :
a écrit :Alors oui, on manie l'art révolutionnaire et le compromis ... le repos, la distraction, la jouissance ... il y a de la musique pour se détendre, pour les vacances, les loisirs ... quoi que la musique révolutionnaire peut aussi faire plaisir, distraire.


Ce n'est pas parce qu'on est "obligé" (plutôt "nécessaire") de faire de compromis au travail; qu'on doit faire des compromis dans la lutte idéologique.


Bah, au boulot, la lutte idéologique sous la dictature de la bourgeoisie ... heu, je t'apprends rien ... on peut pas mener ce genre de débat ... on peut même pas présenter ces idées sous forme de musique ... en fin, peut être pas dans toutes les boîtes, ça dépend de la situation ... CDD, Intérim, stage, ou embauché ... c'est toute limite de la démocratie bourgeoise, des acquis sociaux des travailleurs ... d'ailleurs quand en plus t'as des syndicalistes qui veillent à ne pas être trop radical, trop pas à gauche ... et parfois même certains collègues eux même ne sont pas réceptifs, bah, t'es obligé de changer de méthode d'approche ... en fin les révolutionnaires, sont minoritaires, à contre courant(et ce courant peut être très violent par fois, les Trotskystes en savent quelques chose) jusqu'à la révolution ... et je parle dans ce bled ... ailleurs dans le monde avec les guerres civiles, les dictatures, le terrorisme, c'est encore plus dure.

A+
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Message par Jacquemart » 17 Déc 2008, 21:03

La même question posée un peu différemment.
A quoi différencie-t-on une symphonie écrite pour glorifier Dieu d'une symphonie écrite pour émanciper l'humanité ?
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Jacquemart
 
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