Une petite fable ?… En toute innocence…
LE SERPENT ET LA LIME
On conte qu'un serpent, voisin d'un horloger
(C'était pour l'horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger
N'y rencontra pour tout potage
Q'une lime d'acier qu'il se mit à ronger.
Cette lime lui dit, sans se mettre en colère :
« Pauvre ignorant ! et que prétends tu faire ?
Tu te prends à plus dur que toi.
Petit serpent à tête folle,
Plutôt que d'emporter de moi
Seulement le quart d'une obole,
Tu te romprais les dents.
Je ne crains que celles du temps. »
Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre,
Qui n'étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre.
Vous vous tourmentez vainement.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
Sur tant de beaux ouvrages ?
Ils sont pour vous d'airain, d'acier, de diamant.
Jean de La Fontaine
Zut, je ne sais même plus pourquoi je mets ce poème, là, à tout hasard…C'est pour les esprits qui cherchent à mordre ? – je ne sais plus.