Ah, revoir le Fanfaron (il sorpasso) c'est un Risi de 62.
Bonnes années du cinéma italien.
Gassman est émouvant de bêtise.
On ne rit pas gaiment avec Risi.
Un peu tard, 23h10!
Le Village de Bamboula, un film de Yoann de Montgrand et François Tchernia, raconté par Jean-Pascal Zadi, une coproduction France 3 Pays de la Loire et Hauteville Production, 52 mn
En 1992, un parc animalier, Le Safari Africain, voit le jour à Port-Saint-Père, dans la banlieue de Nantes. Il s’agit d’un vaste zoo que les visiteurs parcourent en voiture, et en famille, pour y admirer la faune sauvage africaine qui y a été installée et y vit la journée en plein air. L’entreprise est soutenue par le département de Loire-Atlantique et la région des Pays de la Loire.
Il se trouve que ce Safari Africain correspondait exactement au positionnement marketing d’une entreprise locale, la biscuiterie Saint-Michel, dont le produit phare est un sablé chocolaté appelé Bamboula. Elle devient sponsor du zoo et décide de reconstituer à l’intérieur un village ivoirien dénommé, bien sûr, Bamboula. Et, avec le feu vert des pouvoirs publics, on fait alors venir de Côte d’Ivoire 25 hommes, femmes et enfants (musiciens, artisans et danseurs) dont on confisque les passeports, qui ont interdiction de sortir du parc, qui vivent dans des conditions lamentables et qui sont payés la moitié du smic. Une partie de cet argent atterrit d’ailleurs directement dans la poche du dirigeant du groupe ou sert à payer les frais de nourriture et d’hébergement. Les artisans africains sont supposés montrer leur savoir-faire aux visiteurs mais, plusieurs fois par jour, les jeunes filles sont contraintes d’exécuter des danses, certaines seins nus, pour le plus grand plaisir des voyeurs de tout poil. Il n’y a aucun médecin pour s’occuper d’eux et on confie cette tâche…à un vétérinaire. Il faudra six mois de luttes à un collectif regroupant des associations anti-racistes, la Ligue des droits de l’homme, la Cimade et la CGT Spectacle pour fermer ce zoo humain. Le 1er juillet 1997, la justice reconnaitra officiellement l’atteinte à la dignité humaine et condamnera les responsables du Safari Africain à verser un franc symbolique de dommages et intérêts aux associations du collectif. Des salopards qui s’en tiraient plutôt bien.
Jean Liévin
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