(ianovka @ vendredi 31 janvier 2003 à 08:26 a écrit :Dans le film également les émeutiers sont montrés de façon très simplistes.
Ils ne servent que de cadre à l'histoire du film. On voit ainsi que ce qui les pousse à manifester c'est le fait que les riches peuvent échappper à la guerre (contre la somme de 300 ) et que eux vont être envoyés au casse-pipe. Par contre pendant les émeutes les cibles privilégiées des émeutiers semblent être les noirs qui sont tout bonnement lynchés par les émeutiers. Le film donne le sentiment que la troupe intervient pour protéger la population noire de la ville.
Je ne pense pas que ce soit la réalité (mais si quelqu'un a d'autres références que le film de Scorcese ou les tuniques bleues...)
Je n'ai pas vu le film et je me doute que le problème de l'Etat n'était pas les Noirs mais l'ordre. Howard Zinn considère que la guerre de Sécession a étouffé la conscience de classe du monde ouvrier. Voilà ce qu'il écrit des émeutes de New York :
a écrit :
En juillet 1863, lorsque commença la conscription, un certain nombre de New-Yorkais s'en prirent au principal bureau de recrutement. Pendant 3 jours, des groupes de travailleurs blancs détruisirent, dans toute la ville, bâtiments, usines, tramways et domiciles. Les motivations de ces émeutes contre la conscription sont complexes. Elles sont autant anti-Noirs qu'anti-riches et anti-républicains. Après une de ces attaques, les émeutiers s'en prirent aux villas des riches mais assasinèrent également des Noirs. Ils défilaient dans les rues, imposant la fermeture des ateliers et recrutant des individus qui venaient grossir leurs rangs. Ils incendièrent l'orphelinat municipal consacrés aux enfants noirs et tuèrent, brûlèrent et pendirent les individus noirs qu'ls rencontraient. De nombreux autres furent noyés.
Coimme on le lit, Cauvin ne s'était pas si mal documenté.
Zinn cite aussi Headley dans "The Great Riots of New York" :
a écrit :
2ème jour : la sonnerie incessante des cloches d'incendie nourrissait le sentiment de terreur qui prenait de l'ampleur à mesure que les heures passaient. En particulier dans le population noire [...] A un certain moment, on a pu voir au coin de la 27ème rue et de la 7ème avenue le cadavre d'un nègre presque nu autour duquel dansaient et criaient un groupe d'Irlandais à la manière des sauvages Indiens[...] On mit ensuite le feu à la boutique d'un barbier noir. Dans la même rue, un immeuble occupé par des Noirs reçut la visite de ces excités et ne fut bientôt plus qu'un amas de cendres. Des septuagénaires et des enfants trop jeunes pour comprendre ce qu'il se passait furent sauvagement battus et assassinés.
