(novi @ vendredi 1 juin 2007 à 17:28 a écrit : quoi que... en fait l'ancien matérialisme incluait comme objet d'analyse la société sans en voir le mouvement?
Exactement, pour continuer à citer Marx (qui est visiblement plus clair que moi...):
("Marx @ 3ème thèse sur Feuerbach" a écrit :La doctrine matérialiste qui veut que les hommes soient des produits des circonstances et de l'éducation, que, par conséquent, des hommes transformés soient des produits d'autres circonstances et d'une éducation modifiée, oublie que ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances et que l'éducateur a lui-même besoin d'être éduqué. C'est pourquoi elle tend inévitablement à diviser la société en deux parties dont l'une est au-dessus de la société (par exemple chez Robert Owen).
La coïncidence du changement des circonstances et de l'activité humaine ou auto-changement ne peut être considérée et comprise rationnellement qu'en tant que pratique révolutionnaire.
Bref, les anciens matérialistes voient bien que c'est la société qui détermine les hommes (et non plus la volonté divine), mais il font de cette société quelque chose d'étranger aux hommes eux-mêmes. Ils veulent transformer l'éducation (améliorer les hommes par la Raison), sans voir que cette éducation est le produit de rapports sociaux, que c'est cela qu'il s'agit de changer.
Et cette société, ses structures, ses lois,et ses rapports économiques avant tout, qui serait extérieurs aux hommes et viendraient s'appliquer à eux, c'est précisément cela le point de vue de la société bourgeoise.