"Impostures intellectuelles" de Sokal et Bricmont

Message par Enjolras » 27 Oct 2004, 12:10

Bien sûr que non, je ne l'ai pas lu. Ai-je affirmé le contraire ?
La vie est trop courte pour être petite, comme disait Bergson. :sygus:
Enjolras
 
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Message par Enjolras » 27 Oct 2004, 12:15

Ridicule ? Non !
Lire Lacan prend sans doute plus de temps. Tout le monde ici tire à boulets blancs sur Lacan sans l'avoir lu et pourtant, personne ne s'en ressent ridiculisé... Si ? :t3xla:
Enjolras
 
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Message par Weltron » 27 Oct 2004, 12:51

Il me semble quand même que dans ce livre, Sockal et Bricmont prennent bien la peine de préciser que leurs critiques n'invalident pas tous les travaux des auteurs. Ils leur reprochent moins de se tromper tout le temps que de manier un vocabulaire que, manifestement, ils ne savent pas manier, ce qui les conduit à écrire des bêtises.

Personnellement, je n'ai pas lu Lacan et je n'en ai pas envie, mais je ne me dis pas pour autant que tout ce qu'il a écrit doit aller à la poubelle. En revanche, je lui reproche 1) de ne pas écrire pour être lu par le plus grand nombre, et 2) d'utiliser parfois un vocabulaire emprunté à des sciences qui ne sont pas les siennes, et donc de le faire mal.
Weltron
 
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Message par Enjolras » 27 Oct 2004, 13:02

Quelques éléments sur l'extrait donné par Rojo.
Rapidement, la question du 2 est essentielle dans la psychanalyse. D'abord, il y a l'analysant et l'analyste lors de la cure et quand l'analysant parle, il s'adresse à cet autre ; ensuite parce qu'il n'y a pas de rapport sexuel (selon Lacan) - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'acte sexuel, rapport c'est au sens d'Aristophane dans Le Banquet de Platon ; enfin parce que le sujet est divisé (conscient, inconscient pour commencer).
Quant à la référence au "n+1", je la comprends comme le rapport du sujet à la chaîne de signifiants (dans l'analyse, on cherche à revenir au signifiant premier, le signifiant phallique, du Nom-du-Père - les non dupes errent, dit aussi lacan - ). L'histoire d'un sujet se dessine, si je puis dire, se trame à travers le langage (c'est là d'ailleurs l'avancée de Lacan par rapport à Freud). Lacan dit du signifiant qu'il signifie pour le sujet un autre signifiant (d'où l'idée de la chaîne des signifiants que l'on peut remonter jusqu'au signifiant premier) et dans une analyse tout est d'ailleurs fondé sur le langage et la parole (talking cure, disait Freud) et sur rien d'autre !
C'est dans les silences, les failles, les lapsus, les erreurs qu'affleure l'inconscient lors des séances d'analyse.
En termes simples, cela signifie seulement que dans un univers de discours rien ne contient tout, et ici vous trouvez de nouveau la béance qui constitue le sujet.
Tout signifiant est donc une partie de la vérité du sujet et c'est seulement l' ensemble -inaccessible probablement - qui dévoile à l'être sa vérité (l'homme est un parlêtre selon Lacan, très heideggerien sur ce point). Remonter au signifiant premier peut être absolument révélateur. Mais chaque être conserve une part de son mystère. Freud le disait déjà. On ne peut exhumer tout ce qui est enfoui dans l'inconscient.

PS: 1/ Je suis en train d'étudier et de travailler l'oeuvre immense de lacan. Je ne prétends pas avoir tout compris d'emblée. La question de l'inconscient est retorse et la question des signifiants dans l'apport lacanien n'est pas une mince affaire. Mais bon, poursuivons la discussion...
2/ Dire que la psychanalyse n'est pas validée scientifiquement est d'une absolue mauvaise foi. Les patients, ce n'est rien ? La confirmation de processus par les dernières découvertes des neurosciences, c'est peau de balle ? Lisez donc le dernier livre de gérard Pommier chez Flammarion (sorti le 15 octobre) : Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse.
Enjolras
 
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Message par Nadia » 27 Oct 2004, 13:11

(le texte cité par Rojo@au milieu a écrit :Quand vous essayez de lire les théories des mathématiciens concernant les nombres vous trouvez la formule « n plus 1 » (n + 1) comme base de toutes les théories.
"n+1" n'est pas une formule et n'est en rien une base de théories mathématiques. D'ailleurs, je ne suis pas trop sure qu'il y ait des "théories" en mathématiques... mais plutôt des axiomes (affirmations "évidentes" de départ), des hypothèses (énoncés d'une question) et des raisonnements.
Nadia
 
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Message par Barnabé » 27 Oct 2004, 13:16

a écrit : Rapidement, la question du 2 est essentielle dans la psychanalyse. D'abord, il y a l'analysant et l'analyste lors de la cure et quand l'analysant parle, il s'adresse à cet autre ; ensuite parce qu'il n'y a pas de rapport sexuel (selon Lacan) - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'acte sexuel, rapport c'est au sens d'Aristophane dans Le Banquet de Platon ; enfin parce que le sujet est divisé (conscient, inconscient pour commencer).

Je ne me prononce pas sur le fond. Mais si je comprend, en gros Lacan parle de l'importance de la dualité (sur le thème analyste/patient), pour dire que en gros, l'analyse passe par la parole et que pour qu'il y ait parole, il faut quelqu'un à qui parler. Mais dans le texte cité par rojo il entoure ça de tout un fatras pseudo mathématique sur les ensemble, la constitution en mathématique des entiers naturel, qui, en plus d'être confus au point de ne plus rien vouloir dire, n'a absolument rien à faire avec ce qu'il a à dire sur la psychanalyse, et qui a pour résultat (si ce n'est but) de rendre son discours beaucoup plus obscure et de donner une caution en disant "regardez je parle de mathématique, c'est que ce que je dis est scientifique, rigoureux et sérieux". C'est là qu'il y a imposture intellectuelle. Ou alors il faut que tu expliques l'utilité dans le texte du discours pseudo-mathématique sur les nombres.
Barnabé
 
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Message par Enjolras » 27 Oct 2004, 13:18

J'espère, camarade, que tu as d'autres objections. Parce que là, c'est court. Non ?

Une très bonne intro à l'oeuvre de Lacan: Nasio, 5 leçons sur l'oeuvre de Jacques Lacan, chez Payot

Ah... Et il y a aussi Jean-Baptiste Fages Comprendre jacques Lacan chez Dunod !

Le Que sais-je ? d'Assoun ne vaut pas le coup. :wavey:
Enjolras
 
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