par Enjolras » 27 Oct 2004, 13:02
Quelques éléments sur l'extrait donné par Rojo.
Rapidement, la question du 2 est essentielle dans la psychanalyse. D'abord, il y a l'analysant et l'analyste lors de la cure et quand l'analysant parle, il s'adresse à cet autre ; ensuite parce qu'il n'y a pas de rapport sexuel (selon Lacan) - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'acte sexuel, rapport c'est au sens d'Aristophane dans Le Banquet de Platon ; enfin parce que le sujet est divisé (conscient, inconscient pour commencer).
Quant à la référence au "n+1", je la comprends comme le rapport du sujet à la chaîne de signifiants (dans l'analyse, on cherche à revenir au signifiant premier, le signifiant phallique, du Nom-du-Père - les non dupes errent, dit aussi lacan - ). L'histoire d'un sujet se dessine, si je puis dire, se trame à travers le langage (c'est là d'ailleurs l'avancée de Lacan par rapport à Freud). Lacan dit du signifiant qu'il signifie pour le sujet un autre signifiant (d'où l'idée de la chaîne des signifiants que l'on peut remonter jusqu'au signifiant premier) et dans une analyse tout est d'ailleurs fondé sur le langage et la parole (talking cure, disait Freud) et sur rien d'autre !
C'est dans les silences, les failles, les lapsus, les erreurs qu'affleure l'inconscient lors des séances d'analyse.
En termes simples, cela signifie seulement que dans un univers de discours rien ne contient tout, et ici vous trouvez de nouveau la béance qui constitue le sujet.
Tout signifiant est donc une partie de la vérité du sujet et c'est seulement l' ensemble -inaccessible probablement - qui dévoile à l'être sa vérité (l'homme est un parlêtre selon Lacan, très heideggerien sur ce point). Remonter au signifiant premier peut être absolument révélateur. Mais chaque être conserve une part de son mystère. Freud le disait déjà. On ne peut exhumer tout ce qui est enfoui dans l'inconscient.
PS: 1/ Je suis en train d'étudier et de travailler l'oeuvre immense de lacan. Je ne prétends pas avoir tout compris d'emblée. La question de l'inconscient est retorse et la question des signifiants dans l'apport lacanien n'est pas une mince affaire. Mais bon, poursuivons la discussion...
2/ Dire que la psychanalyse n'est pas validée scientifiquement est d'une absolue mauvaise foi. Les patients, ce n'est rien ? La confirmation de processus par les dernières découvertes des neurosciences, c'est peau de balle ? Lisez donc le dernier livre de gérard Pommier chez Flammarion (sorti le 15 octobre) : Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse.