Good bye Lenin

Message par artza » 07 Oct 2008, 07:11

A cette occasion on a pu revoir à la télé, hier soir Good bye Lenin.

Un film sympa et émouvant sur l'amour filial sur fond de chute du mur et de réunification allemande.

Néanmoins ce film, me laisse une petite gêne, le côté nostalgique.

C'était si pas si mal la RDA avec ses petits pionniers chanteurs, ses trabans, ses tartines de saindoux et ses réunions de locataires qui faute de pinceaux pour repeindre l'escalier devisaient sur la construction du socialisme.

Il y a pas mal de gens en Allemagne de l'Est pour qui la chute du mur sonna le glas d'une position sociale honorable, il y a ceux qui ont tout simplement perdu leur emploi, et des retraités qui ont été léssivés.

Personne ne regrette la STASI sans doute, beaucoup ne se réjouissent pas de la situation actuelle et quasiment personne ne parle de la nécessité du socialisme/communisme.

Reste un peu cette nostalgie, un peu comme ici ceux qui s'attendrissent sur le PC des années 50.

C'est courant dans bien des milieux "de gauche", des fils et filles de staliniens de diverses périodes et de tous grades.

Un mélange paradoxal agaçant d'anticommunisme viscéral et de stalinophilie organique.
artza
 
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Message par sylvestre » 07 Oct 2008, 11:39

Je pense qu'il faut le voir comme ce que c'est, c'est à dire la nostalgie d'une population annexée sans qu'on l'ait consultée - et laisser de côté l'idée que ça avait un rapport quelconque avec le socialisme, le stalinisme, etc. Je pense qu'en dehors des conséquences sociales de l'unification allemandes (certaines positives pour les travailleurs de l'est, d'autres négatives), il y a eu un sentiment largement partagé d'humiliation à devoir adopter en bloc le fonctionnement de l'Allemagne de l'Ouest, jusque dans les plus petits détails.

Je me souviens en passant à Berlin dans les années 90 de la campagne des berlinois de l'est pour garder leurs rigolos petits bonshommes à chapeaux dans les feux rouges - rien de stalinien ni de communiste là-dedans, mais on comprend facilement l'agacement devant l'arrogance de l'Allemagne de l'Ouest qui allait bazarder tout ça sans faire de sentiment.
sylvestre
 
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Message par yannalan » 07 Oct 2008, 12:17

Oui,j'ai fait des échanges avec des instits de' Cottbus en Brandebourg, entre Berlin et la Pologne. Le mari d'uen collègue, ancien technicien qui avait créé sa boîte avec succès au changement disait qu'ils avaient en RDA la fierté d'avoir construit un pays dans des conditions plus dures qu'à l'Ouest.
Ils ont du mal à supporter l'arrogance de ceux de l'Ouest qui veulent imposer des modes de vie.
Pour l'anecdote, par exemple, les gens de l'Est avaient l'habitude se se baigner à poil sur les plages, les vacanciers de l'Ouest ont essayé de faire limiter les zones pour nudistes. Il y a un tas de micro-révoltes comme ça.
Sur les Pionniers, ce que voient des jeunes et des parents, c'est que les gosses étaient pris en charge,les jours de congé.

Maintenant, je ne pense pas qu'il y ait une masse de gens motivée par un retour en arrière, au stalinisme en décadence...
yannalan
 
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Message par Vérié » 07 Oct 2008, 12:25

Sur le film lui-même, je le ressens comme Artza :
-Ce film est condescendant : c'est un film de vainqueur
-Ce film montre le "communisme" (même s'il ne s'agit que de la RDA, donc pas grand chose à voir avec le communisme de notre point de vue) comme has been.

D'où un certain malaise.

Dernier détail. L'ex officier "humaniste" de la Stasi se retrouve à distribiuer des prospectus. C'est irréaliste : les spécialistes de la STASI se sont très bien recyclés, par exemple dans toutes les officines de sécurité privées au service des patrons. Comme les ex spécialistes du KGB d'ailleurs...
Vérié
 
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Message par artza » 07 Oct 2008, 14:05

(Vérié @ mardi 7 octobre 2008 à 13:25 a écrit :

Dernier détail. L'ex officier "humaniste" de la Stasi se retrouve à distribiuer des prospectus. C'est irréaliste : les spécialistes de la STASI se sont très bien recyclés, par exemple dans toutes les officines de sécurité privées au service des patrons. Comme les ex spécialistes du KGB d'ailleurs...

Ne ferais-tu pas une confusion avec un autre film, "La vie des autres".

Rediffusé récemment également. :D
artza
 
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Message par Vérié » 07 Oct 2008, 17:04

(artza @ mardi 7 octobre 2008 à 15:05 a écrit :
(Vérié @ mardi 7 octobre 2008 à 13:25 a écrit :

Dernier détail. L'ex officier "humaniste" de la Stasi se retrouve à distribiuer des prospectus. C'est irréaliste : les spécialistes de la STASI se sont très bien recyclés, par exemple dans toutes les officines de sécurité privées au service des patrons. Comme les ex spécialistes du KGB d'ailleurs...

Ne ferais-tu pas une confusion avec un autre film, "La vie des autres".

Rediffusé récemment également. :D
Absolument :ohmy: J'avais en effet confondu.
Mais les deux ont des parentés, sont des films de vainqueurs et provoquent - en ce qui me concerne - ce même malaise...
Vérié
 
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Message par Zappa » 07 Oct 2008, 17:42

Je vois une différence entre Good Bye Lenin et La vie des autres. La vie des autres se focalisent sur un aspect, celui de la police politique, la Stasi tandis que Good Bye Lenin s'attache à montrer tout un tas d'aspect de la vie des gens de l'est, pas seulement le flicage et la répression politique, avec effectivement une certaine nostalgie. Nostalgie qu'on doit effectivement retrouver chez pas mal de gens qui ont connu la DDR et le bloc de l'est, comparativement à ce qu'ils ont vécu après la chute du mur.
A part ça je trouve que l'acteur principal de Good Bye Lenin est excellent, je suis fan. Il a tourné dans un très bon film, Les Educateurs, où il joue le rôle d'un jeune gauchiste qui avec un couple d'amis pénètrent chez des bourgeois pour mettre sans dessus dessous leurs baraques, afin que ceux-ci ne se sentent plus en sécurité même chez eux. Sauf qu'une nuit, ça tourne mal et ils se retrouvent à prendre en otage un grand patron avec qui ils filent à la campagne. Vraiment un très bon film sur " le terrorisme de gauche", pas du tout moralisateur, avec des débats de fond entre l'otage et les jeunes gauchistes très intéressants : un OVNI ces dernières années.
Zappa
 
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Message par Crockette » 08 Oct 2008, 09:46

J'ai trouvé le film excellent d'autant plus que j'y suis allé en RDA et en POLOGNE en 1987 !!! j'vais 13 ans.

et ce film me parle car j'ai la nostalgie...

pas du régime et des voitures de police qui paradaient partout ds les rues mais la nostalgie d'une vie quotidienne ou les gens vivaient ensemble et pas chacun ds son coin comme aujourd'hui.
La simplicité ds gens aussi à s'amuser ds les bals les cafés, aujourd'hui tout le monde se la pète...meme ds les discothèques ou il faut étaler sa bouteille de champagne et ses fringues ses montres...
aller au ciné voir un film américain c'était un évènement...
et je voulais dire ausi que du coca cola et bien si mes souvenirs sont excat il y en avait ptêtre pas ds les magasins d'état mais je crois ds les "PEVEX" c'était des magasins ou tu payais en dollar.


les meubles, les petits apparts ça me met une boule à la gorge.

je sais que ça va pas plaire à des camarades, mais je pense que les travailleurs meme s'ils étaient exploités ils avaient un peu plus de droit qu'aujourd'hui ou ds le monde de l'entreprise maintenant c'est "participe à nos valeurs de merde sinon casse toi".

j'au vu hier sur THEMA (arte) une ouvriere de rda qui a quitté l'est pour bosser à l'ouest car elle vait plus de boulot en 1992, aujourd'hui elle se retrouve sur le carreau chez continental non pas parce que la boite va mal mais parce que l'entreprise veut faire encore plus de marges pour ses actionnaires.
c'est dure à entendre mais aujourd'hui ici c'est l'enfer là bas avant c'était pas le paradis mais je crois qu' une grosse partie des gens étaient heureux meme s'ils n'avaient pas le super ordinateur amstrad, ou la télé dernier cri ou la dernière bmw...
et ce que le film essaye de dire à mon avis en partie. les choses matérielles sont elles plus importantes ds la vie d'une personne que le projet de société ou les membres de sa famille, ses amis ?


ma famille et celle d'accueil ou j'étais pendant un mois n'a jamais été inquiétée par la police. Juste à la douane il fallait donner de petits cadeaux pour les fonctionnaires.
Crockette
 

Message par com_71 » 08 Oct 2008, 09:55

Et les chars qui en 1953 sont intervenus aux abords de la Stalinallee à Berlin (Est) pour briser la grève générale qui avait démarrée par les chantiers du bâtiment, ils étaient là pour transporter des touristes ?

(La Lutte de Classe 28 juin 1961 n° 17 a écrit :Ceux de la Stalinallee

Il y a huit ans, le 17 juin 1953, l’envoyé spécial du «Monde» à Berlin-Est écrivait qu’un «vent de folie» venait subitement de se lever sur la ville. A la stupéfaction du monde entier, on apprenait que des troubles graves se produisaient à Berlin-Est et menaçaient de s’étendre à toute la zone orientale. Pour la première fois depuis le problème titiste, quelque chose se produisait dans le glacis qui perturbait les habituels progrès du socialisme.

Les maçons de la Stalinallee, «la première avenue socialiste d’Allemagne», avaient arrêté le travail, le mardi 16 juin dans l’après-midi, pour protester contre le relèvement de 10 % des normes de travail. Ils manifestèrent dans les rues de Berlin, en direction de la Leipzigerstrasse où siégeait le Gouvernement ; les Jeunesses Communistes essayèrent tout de suite d’intervenir, de s’interposer afin que les manifestants ne s’emparent pas du siège du gouvernement comme ils le voulaient ; ces derniers recherchaient aussi les leaders Grötewohl et Ulbricht, principaux responsables selon eux de la mesure de relèvement des normes et plus généralement de leurs mauvaises conditions de vie et de travail.

Cependant, les premières heures se passèrent dans l’expectative. Le Gouvernement de la République Démocratique Allemande, les cadres du Parti, tous étaient débordés et nul ne s’attendait à ce que le mouvement des maçons prenne l’ampleur d’une révolte.
Grötewohl et Ulbricht demeuraient introuvables. La police populaire – les Vopos – était indécise : une partie se joignit aux ouvriers et aux jeunes qui manifestaient. Cependant les blindés russes circulaient, provoquant des explosions de haine dans la foule.

Dès le mercredi, le Gouvernement institue l’état de siège et la loi martiale. Il avait préalablement tenté de faire accepter par les ouvriers quelques compromis, mais, ceux-ci avaient un programme précis auquel ils tenaient :

– Plus d’augmentation des normes.
– Baisse de 40 % des prix du magasin national.
Les travailleurs du métro et des chemins de fer s’étaient joints à eux et un appel à la grève générale était lancé. Bientôt d’ailleurs plusieurs autres villes se mirent à bouger aussi : Chemnitz, Erfurt, Magdebourg ...
Ainsi, le mouvement s’étendait, et menaçait de prendre l’allure d’une révolte ouvrière générale. Alors les blindés russes intervinrent, après les premiers coups de feu tirés par les Vopos, souvent hésitants. On étendit la loi martiale à Potsdam et les troupes d’occupation encerclèrent les grandes villes.
Le jeudi 18 juin, l’«ordre» et le «calme» étaient, selon Radio Berlin-Est, rétablis, bien que la grève se poursuivît. Ensuite, les informations se firent de plus firent plus rares...
Ainsi, la révolte de Berlin-Est était étouffée et Adenauer qui, aux premières nouvelles de la grève, avait déclaré à la presse «ça fait toujours plaisir» pouvait désormais verser des pleurs sur les victimes, lui dont toute l’aide s’était limitée à une succession de conseils et de réunions «extraordinaires». La mort récente de Staline, avait soulevé parmi les masses de grandes espérances. La révolte de Berlin-Est qui fut avant tout une révolte ouvrière, était la première de ces insurrections qui allaient ébranler les pays du glacis dans les années suivantes et se terminer tragiquement par la révolution hongroise d’octobre 1956.

Le vieux dictateur était mort, on changeait d’équipe au Kremlin, les ouvriers pouvaient espérer voir leurs conditions s’améliorer, et ce fut pourtant ce 29 mai 1953 que choisit le gouvernement de la R.D.A. pour promulguer l’ordonnance sur le relèvement des normes, ordonnance qui provoqua la révolte des maçons lorsqu’il s’agit de la faire appliquer.
«Erreur d’optique», dit pudiquement la presse occidentale. C’est ce qui explique la relative bienveillance du gouvernement dans les premières heures de l’insurrection.

La correspondante de «l’Humanité» écrivait : «Le Bureau Politique condamne l’application bureaucratique des décisions sur les mesures de production». Il demande que cette application se fasse avec l’accord des travailleurs, et non pas contre eux.

Ainsi le gouvernement de la R.D.A. essayait de faire machine arrière, de rattraper son erreur. Mais il était trop tard, car le mécontentement de la classe ouvrière était trop profond, avait été trop longtemps contenu, pour se résorber aussi vite sur quelques concessions de pure forme. Il ne se limitait pas, en réalité, aux maçons de la Stalinallee, et bien que Radio Berlin-Est et «l’Humanité» aient répété avec acharnement que seuls des provocateurs à la solde de l’impérialisme étaient à l’origine du mouvement, personne ne fut dupe : les ouvriers se révoltaient bel et bien contre ce qu’on prétendait être leur gouvernement,
et cela jetait un jour particulièrement clair sur la nature de cet Etat.

Beaucoup dirent alors : c’est un simple décalage dans le temps, la R.D.A. ne s’étant pas encore déstalinisée et Ulbricht, parfait stalinien, n’ayant pas eu le temps encore d’être remplacé par un «libéral». Mais le fait que ce soient les chars russes (déstalinisés ?) qui soient intervenus et que ce soient eux qui aient finalement emporté la décision, ne permettait plus de conserver la moindre illusion sur le libéralisme du régime soviétique après Staline, si l’on en avait eu.

Ce sont les ouvriers qui ont déclenché la révolte de juin 1953 à Berlin-Est et cela
donne la mesure du caractère «prolétarien» de la dictature imposée par la bureaucratie soviétique en Allemagne de l’Est, via le trio Grötewohl -Pieck -Ulbricht, le G.P.U. comme le qualifiaient eux-mêmes les ouvriers berlinois.

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Crockette » 08 Oct 2008, 10:01

je suis d'accord avec toi, moi j'essaye juste de parler de ma petite expérience de rien du tout pendant le mois ou j' y étais. d'ailleurs à mon age en 1987, il ya vait ptêtre des choses qui m'ont échappées.
Crockette
 

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