a écrit :Jonathan Demme, le réalisateur du « Silence des agneaux », signe un documentaire passionnant sur le journaliste haïtien Jean Dominique, assassiné en avril 2000. Cet ingénieur agronome a créé Radio Haïti Inter, la première radio du pays, qui imposa en 1968 le créole sur les ondes et donna accès à l'information à la population locale, peu instruite et pauvre. De sa rencontre avec un jeune prêtre nommé Aristide à son assassinat, Jean Dominique n'a eu qu'une seule obsession : oeuvrer pour la démocratie. Un combat qui se traduira par des chroniques sans concession sur le dictateur Duvalier, puis sur le président Aristide. Aujourd'hui, les commanditaires de l'assassinat n'ont toujours pas été démasqués. A travers de nombreux témoignages et des images d'archives, ce documentaire permet de saisir la complexité des problèmes haïtiens, mais évoque aussi une musique, une culture, un pays qui fête, cette année, le bicentenaire de son indépendance.
« The Agronomist », de Jonathan Demme, sortie le 31 mars.
Ce fim est vraiment à conseiller. Le journaliste est impressionant à entendre (c'est mieux si on parle un peu anglais), surtout en créole !
De plus il ressort que c'est un gars courageux, qui s'est engagé dans bien des combats. =D> Issu d'une famille aisée, il a visiblement su se faire apprécier de bien des paysans pauvres. Il y a des moments très émouvants, à commencer par son enterrement (ses cendres sont dispersées dans les rizières de l'arrière-pays haitien en présence de milliers de paysans pauvres).
D'autre part, s'il a soutenu Aristide, il s'en écarte assez vite en lui reprochant son alliance avec l'oligarchie haitienne.
Seul "reproche" : si on ne connaît pas les évenements on peut avoir du mal à suivre (il est né en 1930 et le film est parfois elliptique dans le récit) : cela dit il y a quand même beaucoup de rappels historiques.
On ne décroche pas une seconde car même si le documentaire est centré sur la vie du journaliste, il est partie prenante de bien des combats de la population.
Il a d'ailleurs de belles paroles qui servent un peu de ligne conductrice à sa vie : "sentir une fois au moins que des millions de personnes ( de pauvres) peuvent ressentir la même chose et agir ensemble, ce moment-là donne un sens à ma vie." :wub:
Et le reproche principal, c'est qu'il ne se joue que dans une salle en région parisienne : L'Arlequin, 74 rue de Rennes (métro Saint-sulpice) (en province, j'ai très peur que....)