Qui sont les triplettes de Belleville ?

Message par Louis » 03 Fév 2004, 10:14

c'est la ou on vois aparaitre votre coté franco français ! nous, ca fait longtemps qu'on a adopté les moeurs de nos camarades japonais : le chiotte collectif ! Mais on s'éloigne du cinéma... (quoique !)
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par Nadia » 03 Fév 2004, 11:28

(LouisChristianRené @ mardi 3 février 2004 à 10:14 a écrit : c'est la ou on vois aparaitre votre coté franco français ! nous, ca fait longtemps qu'on a adopté les moeurs de nos camarades japonais : le chiotte collectif ! Mais on s'éloigne du cinéma... (quoique !)
Quelle image des Japonais ! :247:
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par Louis » 03 Fév 2004, 11:42

ben y'a ca aussi ! c'est quand meme tout une conception de la culture et de la vie en société , les chiottes collectifs ! Je dirais meme plus, c'est PO LI TI QUE !

Sinon, revenons au cinoche (sinon, rojo va me gronder) :emb:

un petit scénard :

a écrit :VENTÔME
(fantôme du vent, tempête sur oreiller)




DESCRIPTIF :


pendant la tempête, j'ai la sensation de voir ce qu'en réalité j'entends, les yeux fermés à essayer de dormir. Souvenir en silence.


Objets supportant les spectres :


La farine, sortie du moulin comme d'un sablier blanc, les pas y tracent le chemin vers l'endroit du souvenir et de la sensation. Sa blancheur guide le visiteur sous le drap du fantôme et contre le grains de l'image.

L'aspirateur, objet évocateur de souffle, le vent digéré, le retour en arrière, sur les pas de la tempête, aujourd'hui couchée, éteinte.

La pellicule Super8, refilmage d'un extrait tronqué du muet Le Vent de Victor Sjöström (1928), véhicule le souvenir de la tempête et l'absence de Lilian Gish jouant le corps de Letty. Après quatre générations visuelles (le film original ou sa copie argentique, le transfert pour la diffusion TV, la copie VHS d'un magnétoscope tansitant par une réception herzienne défectueuse, déjà granuleuse, et enfin le kinescopage sur pellicule 8 mm qui démesure le grain de l'image, nourrissant la matière du spectre revisité par la projection), les images bruyantes offrent à nos yeux des sons aux allures fantômatiques.

Le projecteur recrache la poussière avalée par l'aspirateur.

Les livres et vidéos, support de la projection mental, proposent un voyage plus approfondi (Alice aux pays des merveilles, L'Amour fou, La Mort dans les yeux, Les belles endormies, Matière et Mémoire, La vie est ailleurs, Naissance des fantômes, Oreiller d'herbes, Les Plaisirs et les jours, L'ombilic des Limbes, Shabanu, Hurlement des Monts, La vie est un songe, Morocco, La nuit des morts vivants, Le Vent, La Tempête). La présence de la pile donne envie de se poser-là et l'idée d'équilibre précaire : si quelqu'un retire un des documents sous l'apareil de projection, la vision s'enfuit.


La moustiquaire crée l'intimité d'un espace clos et transparent en suggérant à la fois le voile du deuil, le premier écran à l'évocation sonnante avec ses bzzzzzbzzzzz de bêtes minuscules qui piquent et le transport du regard vers les images sonores. On traverse la possibilité d'un voyage, vers un espace mental à réincarner.

Le drap joue la cape du fantôme. Le corps intrus du spectateur rejoue le viol et souille à nouveau le blanc nubile, trace virginale de Letty avant la tempête, autrement dit avant le film.

L'oreiller accueille la projection sonore avant l'oreille et la joue du visiteur.

La présence de ce lit vide rencontre l'absence de Letty (qui refuse de coucher avec un des personnages) et la mienne ce matin-là (mes yeux fermés et ma lutte immobile contre l'insomnie). Le lit devient lieu de projection mental des images de la tempête, support de visualisation des touches du vent.

Aussi il éveille à l'idée de désir, se glisser sous la couette. Incarnant l'image, le spectateur enlace mon insomnie, l'angoisse de Letty, la peur du viol, du vent et le désir, si décoiffant dans ce film.

Enfin, le Vent fusionne avec le lieu du délit ; hors-champ dans le montage de Sjöström, la scène de lit se donne ici comme manque à venir combler.

Le viol est revisité par le corps du spectateur-lecteur. Grâce à lui le deuil voilé se noue. Il prend la place de l'objet-relique, se momifie pendant la lecture "dans la tête". Se tranforme en écran de projection, support de sensation : il est en posture d'insomnie (au lit mais ne dort pas) et le reste il pourrra me le raconter ; je mesure 1m64, suis châtain et les yeux militaires dans la lumière, nez de l'avant, menton en après. Certains me connaissent sous le nom de happy CAROLE. J'aimerai connaître tes visions.

La lecture rejoue l'insomnie, comme tu lis, tu ne dors pas, et renforce les évocations sonores. Le texte injecte mon fantôme dans l'esprit du lecteur. La lecture devient le double des images projetées, le corps et le film se fusionnent. Tu deviens fantôme !

Le texte :

"La tempête cogne ses images contre mon oreiller. La fenêtre claque, les volets frappent, le souffle crisse sur mon visage. La tornade se greffe à mes paupières qui crépitent. Mes pensées closes sont éventrées. Sous mes cheveux endormis, ma tête tournoie, soulève le sable dehors et enterre mon sommeil. Je suis enlisée sous la couette et vaillante contre les sifflements du vent. Je les empoigne, les tords, les enlace mais ne dors que d'un oeil. L'autre est eye heure. Le temps est sans dessus-dessous. Je me débats sans bouger et mes cellules courent après les bruits. Mes yeux clos, dessous ouverts, simulent au lasso l'étouffements des cris. Ils attrapent au filet les images sonores et plaquent le vent à terre, contre ma couche arrêtant d'une main posée contre sa bouche, ses hurlements perfides, ses hennissements hirsutes.

La main de mon regard écrase les lèvres du vent. Le silence. La douceur de la chambre, la présence à mes côtés. Devenue édredon, je sombre."




Viens hanter mon insomnie, la réinjecter dans cette alcôve. Gonfle la couette de ta silhouette. Laisse-toi caresser par le vent, réchauffer par le souvenir. Les images contre la joue d'un profil incarnant le texte lu à voix basse. Redouble ainsi les images muettes soulevées par le ronflement de la projection super8.

Je murmure : ce matin-là, la tempête mimait le corps appesanti dans son dodo et les babines grondantes.
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par ianovka » 05 Mars 2004, 11:32

C'est bien beau tout ça mais j'aimerais savoir qui sont les triplettes de Belleville ! :x
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 173
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par pelon » 05 Mars 2004, 12:11

(Byrrh @ lundi 2 février 2004 à 19:18 a écrit : M'en fous, j'aime que les films suédois en V.O. :22:
Tu n'as pas digéré quand je t'ai traité de snob. :hinhin:
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Précédent

Retour vers Livres, films, musique, télévision, peinture, théâtre...

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 12 invité(s)