L'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma est mort

Message par zejarda » 11 Déc 2003, 23:06

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L'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma est mort
LEMONDE.FR | 11.12.03 | 18h23
Mis à l'index par le régime du président Félix Houphouët-Boigny, il a passé, dans les années 1960, cinq ans en exil en Algérie, regagnant la Côte d'Ivoire en 1969 pour travailler sur une pièce de théâtre, "Le Diseur de vérité", présentée en 1974.

L'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, 76 ans, décédé jeudi 11 décembre à Lyon, s'était imposé comme un maître de la littérature du continent noir, traçant dans son œuvre une histoire sans complaisance de l'Afrique à travers ses pires errements. Son dernier livre, Allah n'est pas obligé, avait obtenu le prix Renaudot en 2000.

"Depuis la publication de son premier livre, Le Soleil des indépendances, en 1970, jusqu'à Allah n'est pas obligé, il a marqué la maison et tous ses lecteurs par la richesse de sa personnalité, son courage et son exceptionnel talent", ont indiqué, jeudi, les éditions du Seuil, qui le publiaient et qui ont annoncé sa mort, sans autre détail.

Venu tardivement à la littérature, ce mathématicien de formation, au physique imposant, a publié, à 43 ans et en France, son premier roman, Le Soleil des indépendances.

UN ÉCRIVAIN ENGAGÉ

Musulman, ancien tirailleur sénégalais (forces armées de l'Afrique coloniale française), né en 1927 près de Boundiali, au nord de la Côte d'Ivoire, Ahmadou Kourouma a fait ses études à Bamako, au Mali. Il sert dans l'armée française de 1950 à 1954, pendant la guerre d'Indochine, avant de poursuivre ses études à Paris et à Lyon. Il retourne dans son pays après l'indépendance, en 1960, avec son épouse française et de solides convictions communistes.

Mis à l'index par le régime du président Félix Houphouët-Boigny, il passe, dans les années 1960, cinq ans en exil en Algérie, regagnant la Côte d'Ivoire en 1969 pour travailler sur la pièce de théâtre Le Diseur de vérité, présentée en 1974.

Le président ivoirien Houphouët-Boigny, qui préférait le tenir à distance, le nomme alors directeur de l'Institut international des assurances de Yaoundé, au Cameroun, où il demeure dix ans, avant d'occuper un poste équivalent au Togo pour une autre décennie. Une nouvelle critique des politiques post-coloniales en Afrique, Monné, outrages et défis, connaît un succès d'estime mais pas  de librairie.

Il avait reçu, en 2000, le prix Renaudot pour son livre Allah n'est pas obligé, racontant l'épopée hallucinée d'un enfant-soldat, Birahima, en Afrique occidentale. Les démons du Liberia et de la Sierra Leone, avec leurs massacres, hantent le roman. L'originalité du livre tient dans son style : Birahima, qui vit une situation horrible, ne maîtrise pas les mots des adultes : pour raconter "sa vie de merde", il a sans cesse recours à quatre dictionnaires : le Larousse, le Robert, l'Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire et le Harrap's. "Ils me servent à chercher les gros mots, à vérifier les gros mots et surtout à les expliquer", dit l'enfant, désireux d'être lu par "toutes sortes de gens". Ahmadou Kourouma, nourri des traditions de la culture malinké, dont il est issu, introduit ainsi distance et humour dans ce récit, truffé aussi de jurons africains.

Son ouvrage précédent, En attendant le vote des bêtes sauvages (prix du livre Inter 99) était une féroce satire des chefs des junted militaires africaines, et largement inspiré du parcours du chef de l'Etat togolais, le général Gnassingbe Eyadema. Le titre de cet ouvrage consacré à la critique du processus de démocratisation en Afrique est inspiré d'une remarque que lui fit un cuisinier alors qu'il résidait au Togo : "Si les hommes refusaient de voter pour Eyadema, les bêtes sortiraient de la brousse pour voter pour lui."


Allah n'est pas obligé est vraiment bien. J'ai du aml a dire super, telement le livre est noir.
zejarda
 
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Message par Fan_Bizet » 12 Déc 2003, 15:23

Livre noir en effet. mais J'ai peur qu'il ne traduise que trop fidèlement la réalité que vivent cetains enfants... :cry:
Fan_Bizet
 
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Message par ianovka » 12 Déc 2003, 15:26

En tous cas c'est une bien triste nouvelle. :( C'était un grand écrivain.
Je ne savais même pas qu'il résidait sur Lyon.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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ianovka
 
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