Je viens de finir La septième fonction du langage de Laurent Binet.
Roland Barthes, le sémiologue, est renversé par une camionnette peu après un repas avec Mitterrand. Accident ?
Le début d'une enquête grand-guignol à la croisée de Tardi, Le coup du parapluie, voire même Le pendule de Foucault d'U. Eco.
Une description cinglante du milieu intellectuel, de droite et de gauche, de la France de Giscard avec toute la clique post-moderne, relativiste, Foucault, Derrida, Guattari, Deleuze, Sollers, Kristeva (sa femme), Lacan et même le millionnaire bouffon BHL. La crème de la «French theory» qui fut apparemment encore plus populaire outre-atlantique.
C'est un plaisir de voir dépeint ces personnages, surtout comme d'infâmes minables.
Ainsi Althusser, ce grand stal' pro-chinois, qui étrangla sa femme, une résistante, et qui échappa à la prison pour «raison psychiatrique».
Ou Derrida qui appelait John Searle, grand philosophe américain (connu pour sa «chambre chinoise»), «Sarl»...
Mais cela permet de découvrir, un peu, la linguistique, Saussure, Jakobson, Chomsky, Searle et Umberto Eco.
Chomsky qui dira d'ailleurs de Lacan, qu'il connaissait, que c'était un charlatan qui s'amusait de voir jusqu'à quel point il pouvait prendre son auditoire pour un con.
Le livre est drôle, érudit et avec une mise en abyme d'auto-dérision. Je conseille pour ceux qui auraient les références.
Tout comme son dernier livre, Perspective(s), un polar épistolaire sur le Cinquecento, Michel-Ange, Vasari, Vinci, les Médicis. Si ce n'est le dénouement, la forme est étonnante, l'intrigue bien menée et cela permet de découvrir l'époque.