Henri Guillemin historien était un catholique admirateur de Robespierre, souvent "incorrect" autant dire qu'il comptait peu d'amis dans les séminaires et les sacristies.
J'ai un souvenir ravi de son histoire du coup d'Etat du 2 décembre du neveu de Napoléon.
Une bonne préparation au Dix-huit brumaire de Marx.
Tout ça lu au moment du retour de De Gaulle, d'une guerre d'Algérie qui repartait pour un tour, d'une extrême-droite agitée et inquiétante.
Par hasard je suis tombé sur ce tout petit livre de Marcel Gerber, soixante-huitard suisse de la mouvance Mandel-Krivine dans sa jeunesse.
Guillemin, installé en Suisse pendant la dernière guerre par allergie pour le régime Pétain, s'y était fixé et donnait des conférences à la radio.
Suite à une conférence sur Lénine, Gerber contacta Guillemin pour lui signaler quelques erreurs factuelles et de raisonnement.
Il rencontra un homme à mille lieux du bolchevisme mais d'une grande honnêteté intellectuelle, proche des humbles, des obscurs et disposé à apprendre auprès d'un non-historien en plus inconnu.
Sa passion pour Robespierre et la révolution française, quelques bouquins conseillés par Gerber aidèrent beaucoup H.G à comprendre Lénine puis Trotsky.
Ce petit livre raconte cette rencontre, les lettres, les discussions.
H.G aurait aimé faire une conférence sur Trotsky. La mort l'en empêcha.
Reste qu'on peut toujours lire ses livres et surtout son "Coup du décembre".