Feue la flamme

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« Feue la flamme
Pour en finir avec les JO »
Livre d’Olivier Villepreux
Collection nrf
Editions Gallimard
110 pages
mai 2008
9, 50 €

Le muscle, un accessoire au service d’un libéralisme triomphant


Le mythe de l’olympisme est démonté et dénoncé par un journaliste sportif qui n’hésite pas à aller à contre courant.
Il nous rappelle avec force les objectifs que s’est assigné Pierre De Coubertin, que beaucoup, à droite et même à gauche encensent : il s’agit de prémunir la jeunesse contre l’oisiveté, le sexe et la pensée socialiste…
Pendant quinze jours, des centaines de millions de personnes rivées à leur poste de télévision ont communié cette année encore. Ce lavage de cerveaux qui s’effectue tous les quatre ans profite au système libéral, aux gouvernements en place et enrichit le CIO, véritable mafia toute puissante économiquement.
L’auteur revient sur le débat entre les tenants du boycott des « jeux » de Pékin et les défenseurs de l’olympisme « a-politique » en montrant clairement que les dés étaient pipés dès le départ : « Les jeux ne tomberont pas, la Chine décide aujourd’hui de la valeur des principales monnaies, le dollar et l’euro » ! Qu’importe alors pour les gouvernants et leurs commanditaires le sort de milliers d’opposants politiques…..
C’est à l’olympisme qu’il faut mettre fin et non chercher à le moraliser.
Le mode d’entraînement des ex athlètes de l’Europe de l’Est ou aujourd’hui de la Chine est dénoncé à juste titre. Comment pourrait-il en être autrement quand des hommes et des femmes sont presque robotises pour gagner à coup sûr une médaille ?
Mais que font donc les « démocrates » occidentaux quand ils achètent des sportifs dissidents qui veulent s’exiler ou quand eux-mêmes développent le culte du corps sculpté pour gagner !?

En s’appuyant largement sur une radiographie sérieuse et documentée des différents jeux olympiques qui se sont succédé pendant plus d’un siècle, l’auteur établit une analyse de cette machine où règnent le dopage, l’entraînement intensif, les pressions psychologiques et la puissante publicité.
Avec beaucoup d’arguments pertinents, l’auteur propose une orientation radicale qui tourne le dos aux multiples propositions de réformes concoctées par ceux qui rêvent de jeux olympiques débarrassés du carcan libéral :
« … il faut interdire, se débarrasser des jeux qui cachent la forêt des profits et font diversion sur les véritables combats politiques et sociaux urgents à mener à l’échelle planétaire. »

Ce combat à contre courant est difficile à mener, certes, mais n’est-il pas indispensable de mettre à bas ces jeux qui « participent à la négation de la nature et au mépris de l’espèce humaine » ?!

Jean-François Chalot