« Services publics
la grande braderie »
de Dominique Decèze
Editeur: Jean-Claude Gawsewitch
283 pages
janvier 2007
18,90 €
LIQUIDATION OU RECONSTRUCTION ?
Qui ne se déclare pas défenseur des services publics en cette période pré-électorale?
Personne ou presque si l'on place à part cette extrême France représentée par Le Pen ?
Mais regardons y d'un peu plus près :
Edouard Balladur a avoué sans complexe : « Je voulais rappelle t-il, changer la société française, porter le fer dans l'édifice nes nationalisations de 1945 »
Il s'agissait donc là d'une rupture avec la politique de la gauche...Rupture? À voir:
« En 1997,Lionel Jospin inaugure, avec France Télécom, les privatisations partielles, celles qui ne concernent qu'une ouverture du capital des nationaliséées. Ses successeurs suivront son exemple. »
La gauche a changé, il est loin le temps où Jean Jaurès soutenait clairement et sans aucune ambigüité les « nationalisations » : « Il y a pour la classe ouvrière tout entière un intérêt vital à ce que les services publics démocratiquement gérés se substituent aux monopoles capitalistes et à ce qu'ils fonctionnent excellemment »
Si aujourd'hui, la gauche dite de gouvernement hésite encore sur la voie à suivre et se déclare en faveur du développement des services publics, la droite continue, elle, tout en essayant de rassurer, à vendre les « bijoux de famille »!
Dominique Decèze dénonce cette liquidation, cette braderie.
Il met à nu les différentes politiques menées et présente les conséquences en ce qui concerne les usagers devenus des clients.
Cette scène décrite dans une brochure d'Attac procède t-elle de la science fiction, du catastrophisme ou plutôt d'une anticipation?:
« 2015. Fin de séance du conseil municipal. Lecture des pétitions. Aujourd'hui ; l'hôpital de proximité à 150 kilomètres, les services sociaux ruinés. Le maire se penche vers son deuxième adjoint, il aime blaguer avec lui :
Si ça continue, on va aller planter des cerisiers en Provence. Ta femme nous fera des clafoutis.
Tu rigoles, on va être obligés d'utiliser des OGM. »
Mais l'auteur ne se laisse pas aller au défaitisme, son diagnostic rigoureux et implacable laisse place à des propositions pour une ligne de défense des services publics et une reconstruction.
Il reprend et explicite le manifeste de la Convergence des services publics et précise:
« Dans le droit français, les services publics doivent permettre à toutes et à tous, sur l'ensemble du territoire national, un égal accès aux services rendus dans le respect des principes qui sont les leurs : égalité, continuité territoriale, adaptabilité, solidarité », sans oublier « la proximité, la transparence de gestion, de contrôle par les élus et les usagers et le respect du principe de précaution. »
Jean-François CHALOT