jusqu'au bout

Message par françois marcel » 08 Déc 2006, 20:04

voici un téléfilm ce soir, sur ce qui avait fait la Une des jours, il y a quelque temps. Des ouvriers désepérés qui voulait faire exploser leur usine.
le lien yahoo : jusqu'au bout
a écrit :
L'occupation de l'usine Cellatex retranscrite dans une fiction réaliste, tournée sur les lieux du conflit avec les anciens salariés. Un film sous tension, avec Bernard-Pierre Donnadieu, excellent en leader syndical plein d'humanité. Branle-bas de combat à l'usine Chimotex de Cravennes. Palettes et chariots métalliques bloquent l'entrée. aux grilles, une bannière "Usine occupée".

Le patron est en fuite, l'entreprise en liquidation judiciaire et les salariés se retrouvent du jour au lendemain sur le carreau. Cela fait dix ans qu'ils avalent des couleuvres. Aujourd'hui, ils sont prêts à tout. Même, s'il le faut, à faire sauter leur usine, qui abrite de gros stocks de sulfure de carbone et d'acide sulfurique. En attendant, ils ont pris en otage les représentants des pouvoirs publics. Khader Abdelli, le délégué syndical, ne maîtrise plus la situation. Débordé, il appelle au secours Vincent Guérin, un leader du syndicat du textile. Ce dernier comprend l'urgence de la situation et saute dans sa voiture pour rejoindre les Ardennes... Rapports de force Une usine classée Seveso, des salariés poussés à bout, des pouvoirs publics au-dessous de tout : les ingrédients d'un scénario à suspense sont réunis. Pourtant il s'agit d'une histoire vraie, celle du conflit à l'usine Cellatex de Givet (Ardennes) qui fit la une des médias en juillet 2000. Maurice Failevic s'est inspiré du livre collectif Cellatex : quand l'acide a coulé, publié sous la direction du syndicaliste Christian Larose. Il a recueilli les témoignages des anciens salariés et a tourné avec eux, dans l'usine désaffectée, ce téléfilm traversé par la colère, le désespoir, l'incompréhension, l'indifférence, mais aussi la solidarité et l'humanité. Dans une veine réaliste, il nous fait sentir la tension grandissante entre les protagonistes et nous met sur des charbons ardents. Chaque personnage, même effleuré, est montré dans ses contradictions, et donc dans son humanité. Dans les rangs des occupants de l'usine, les anciens salariés de Cellatex apportent leur note de vérité. Chaque "camp" - celui des salariés et celui des politiques - est tiraillé par des conflits. Au centre, pris en sandwich, le leader syndical qui mène les négociations est magnifiquement interprété par Bernard-Pierre Donnadieu, dont la force contenue impressionne. Jusqu'au bout se conclut par une phrase qui se passe de commentaire : "À ce jour, sur les 153 salariés licenciés, 79 n'ont toujours pas retrouvé de travail.".
françois marcel
 
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Message par ianovka » 08 Déc 2006, 20:23

On en avait déjà discuter lors de son premier passage. C'est ici.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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ianovka
 
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Message par françois marcel » 08 Déc 2006, 20:36

pok, merci, j'ai lu les crituques.... bon, ça donne pas trop envie... mais je vais quand même le regarder, il se pourrait que mes collègues le voient aussi ce soir, alors on en parlera...
françois marcel
 
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Message par Ottokar » 10 Déc 2006, 08:38

je l'ai revu avec des amis ardennais. Cela vaut la peine, à condition de garder un oeil critique. Le leader magrhrébin du film, Maurad Rahbi, est devenu un dirigeant CGT national et d'après mes amis, il ne se distingue plus guère du personnage du bureaucrate "responsable" Larose joué dans le film par Donnadieu.

Quant aux gens de la Cellatex, moins de 50 ont encore du travail aujourd'hui. Mes amis ardennais m'ont dit qu'au début, les patrons ont pris des anciens en contrat parce qu'avec le plan de reclassement ils étaient aidés, mais que dès que la période des primes a été terminée, ils n'ont pas gardé les gens. Les patrons des Ardennes ne veulent pas payer de charges du tout, m'ont-ils dit. Et vu que les fermetures d'entreprises leur fournissent de la main d'oeuvre fraîche par nouvelles fournées, ils ne se gênent pas.

Dans la dernière charrette en date, Thomé Génot, les gens ont eu 20 000 €, payés en grande partie par la région et le département, plus 5000 € de prime s'ils retrouvent un emploi. D'après mes amis les gens ont dit "on gagné 20 000 €". Les 5000 €, ils n'y comptent même pas.

Les gens du département s'enfoncent dans la misère. C'est dégueulasse.
Ottokar
 
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Message par Crockette » 11 Déc 2006, 22:51

je l'ai vu ce film, formidable pas pour l'histoire (car c'est pathétique de voir comme les salariés comptent peu pour les politiques)et la qualité de la mise en scène.

Morale : vous pouvez avoir la meilleure section syndicale du monde avec les ouvriers les plus combattants ça ne suffit pas. c'est pas seulement la cgt de la boite qui aurait dû réagir mais c'est la cgt de tous les secteurs (privé public) qui aurait dû se mobiliser.
Or ds le film on s'aperçoit que le soutien d ela cgt se résume à l'envoi d'un permanent...gravissime.
Et arpès on s'étonne que les syndicats s'écroulent en france.
Aujourd'hui les capitalistes démontent une par une les usines des équipementiers automobiles, et les syndicats restent impuissants comme en allemagne d'ailleurs.Ils préfèrent organiser des conférences, des réunions de salons, des débats sur leur structure, participer à des commissions ça c'est plus facile et confortable à faire...

Ce film pose une question : a quoi sert un syndicat ? certainement pas à faire de la bureaucratie et du nombrilisme..en passant des journées à débattre sur ses statuts, ses idées etc... trop de blabla.
Crockette
 

Message par Ottokar » 12 Déc 2006, 06:22

(Crockette @ lundi 11 décembre 2006 à 22:51 a écrit : Morale : vous pouvez avoir la meilleure section syndicale du monde avec les ouvriers les plus combattants ça ne suffit pas. c'est pas seulement la cgt de la boite qui aurait dû réagir mais c'est la cgt de tous les secteurs (privé public) qui aurait dû se mobiliser.
Ce film pose une question : a quoi sert un syndicat ? certainement pas à faire de la bureaucratie et du nombrilisme..en passant des journées à débattre sur ses statuts, ses idées etc... trop de blabla.

sauf que dans le film, le bureaucrate en question ne débat pas de statuts et ne fait pas de nombrilisme. Bien sûr que fondamentalement, ce n'est qu'une lutte d'ensemble qui aurait pu résoudre le problème. Dans le cadre d'une lutte locale, les possibilités sont limitées, comme elles l'étaient à Thomé-Génot récemment. Cependant on peut obtenir des choses et cela vaut toujours le coup de se battre. Ce n'est pas tout ou rien. Sinon, qu dirions-nous à des gens licenciés et qui veulent enter en lutte ? attendez le prochain 68 ou le prochain 36 et même le prochain 17 ?

De plus, ce qui est criticable, c'est le rôle de ce bureaucrate : le compromis auquel il aboutit est peut-être inférieur à ce qu'il aurait été possible d'obtenir ; la façon qu'il a de négocier, dans le dos des travailleurs ; sa façon de présenter les choses, peignant en rose ce qui ne l'est pas.

Tout cela a été discuté dans un fil précédent, je conseille donc de s'y reporter. C'est le lien "ici" dans le message de Ianovka.
Ottokar
 
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Message par Crockette » 12 Déc 2006, 17:10

Ottokar t'as surement raison mais je voulais dire autre chose.

ce film me fait penser à un reportage que j'ai vu sur M6 qui parlait de la fermeture d'une usine de chaussettes en france pour la délocaliser en Roumanie.

En fait quand les ouvriers ont envahi la ville pour manifester et mobiliser la population, le maire (de gauche je crois) était en train d'inaugurer le...marché de noel !!! :wacko:


les ouvriers se sont énervés, lui ont dmeandé s'il avait pas mieux à faire...les ouvriers ont fini pas se casser et dire au maire qu'ils s'en souviendraient pour les prochaines élections.


Morale de l'histoire et du film :
Qui d'autre qu'Arlette ou Olivier ( les seuls candidats qui gagnent moins de 1350 euros net par mois) peuvent se réclamer sincèrement dans le camp des travailleurs et des précaires. :wub:

Vraiment je suis trop bon dans mes slogans. :rofl:
Crockette
 


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