Gisèle Halimi: son nouveau roman "La KAHINA"

Message par Koceila » 11 Nov 2006, 19:55

a écrit :
Résumé
Fin du VIIe siècle. Reine de l'Aurès, la Kahina règne sur les tribus berbères juives de l'Afrique du Nord. Devenue veuve très tôt, elle dirige son royaume avec fougue et équité. Devant l'avancée des troupes arabes, elle prend les armes et domine les armées du chef de guerre Hassan. Généreuse et magnanime, elle fait preuve de clémence envers ses ennemis mais elle est trahie par un prisonnier arabe.
Quatrième de couverture
« Mon grand-père paternel me racontait souvent, par bribes, l'épopée de la Kahina. Cette femme qui chevauchait à la tête de ses armées, les cheveux couleur de miel lui coulant jusqu'aux reins. Vêtue d'une tunique rouge - enfant, je l'imaginais ainsi -, d'une grande beauté, disent les historiens. [...] Devineresse, cette pasionaria berbère tint en échec, pendant cinq années, les troupes de l'Arabe Hassan. »

Ces quelques lignes sont extraites du Lait de l'oranger écrit en 1988, et qui continue mon récit autobiographique initié avec La Cause des femmes.

J'ai voulu clore ce cycle par la Kahina. Dans son contexte historique, je l'ai fait vivre, aimer, guerroyer, mourir. Comme mon père Edouard-le magnifique, l'aurait peut-être imaginée. La Kahina était-elle son ancêtre ? Peut-être. L'ai-je aimée en la faisant revivre. Oui. Passionnément.

Au terme d'intenses recherches, Gisèle Halimi redonne vie à cette reine de l'Aurès qui, au VIIe siècle, résista aux troupes du général arabe Hassan. Entre son amour pour Khaled, le neveu de son ennemi et son implacable désir de victoire, elle incarne le destin d'une femme exceptionnelle qui, jusqu'à la mort, commanda aux hommes, des montagnes de l'Aurès aux plaines de l'oued Nini. Gisèle Halimi retrace cette tragédie romanesque avec passion et talent. Elle dont la poétesse et philosophe égyptienne Doria Chafik a écrit : « Héroïne d'un combat donné pour perdu il y a moins d'un demi-siècle, Gisèle Halimi tient de la Kahina berbère. »



Je suis un peu déçu par ce roman, car G Halimi voit les personnages de cette époque avec les yeux d'une bourgeoise d'aujoud'hui. Je m'explique: elle décrit Djihia comme une reine exerçant un pouvoir absolu sur les tribus berbères des Aurès (et du reste de la Numidie) or il n'existait pas de reine à cette époque et les tribus pouvaient ou pas accepter l'autorité de Djihia, les chefs de tribus étaient des Aguellids élus par leur peuple et l'autorité suprême était exercée par un aguellid reconnu par toutes les tribus et par tous les partis (appelés Sof). Il arrivait qu'une ou plusieurs tribus puissantes exercent une domination sur les autres.

Par ailleurs elle aurait sauvé la tête de Khaled (un prince arabe) qu'elle aurait adopté pour le mettre dans son lit (en plus contre l'avis des autres chefs de tribus). C'est méconnaître le droit coutûmier berbére, tout d'abord au regard des coutûmes, elle commettait un inceste puisque Khaled était désormais son fils; d'autre part d'après Ibn Khaldoun les énnemis vaincu pouvaient demander "le droit de protection auprès des chefs berbéres et c'est ce qu'à fait Khaled.
J'ai beaucoup d'estime pour Gisèle Halimi qui à sut défendre ses convictions avec beaucoup de courage, non seulement en ce qui concerne le droit des femmes mais également pendant la guerre d'Algérie quand elle s'est faite l'avocate des militants du FLN emprisonnés et torturés en résistants aux fortes pressions et menaces exercées contre elle.
Koceila
 
Message(s) : 10
Inscription : 07 Fév 2004, 14:38

Retour vers Livres, films, musique, télévision, peinture, théâtre...

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)