SKA-P soutient Thomas Joe Miller-El

[Nestor Cerpa]

L'évènement
Le groupe SKA-P se produira le vendredi 23 mai au Zénith de Paris. Les bénéfices de ce concert seront intégralement reversés au comité de soutien, représenté par Viviane Andrey, de Thomas Joe Miller-El, 52 ans, citoyen américain noir, détenu dans les couloirs de la mort du Texas à Livingston depuis 1986.
La cause
Depuis 17 ans, Thomas clame son innocence et dénonce les abus d'un système judiciaire défaillant qui conduit à la mort chaque année des hommes, des femmes, parmi eux des innocents, qui n'ont pas les moyens d'être défendus.
Il dénonce une administration meurtrière qui, pour un pays se proclamant la plus grande démocratie mondiale, ose encore appliquer l'un des châtiments les plus barbares, celui de la peine de mort.
Les faits
Thomas a été abattu à Houston en novembre 1985 par le groupe de police SWAT et laissé pour mort à l'entrée d'un hôpital. A son réveil, il apprendra qu'il est accusé d'un cambriolage, d'un meurtre et d'une tentative de meurtre survenus à Dallas quelques jours plus tôt. Son procès, qui s'ouvrira à Dallas en janvier 1986, prononcera deux mois plus tard le verdict de la peine de mort.
La composition du jury, dont la sélection motivée par le racisme a été mise en évidence, est de 11 blancs et d'un noir, tous retenus pour leur motivation anticipée en faveur de la peine capitale.
En outre, il n'a pas été tenu compte de l'extrême gravité des blessures dont souffrait Thomas suite à la balle qu'il a reçu dans le dos lors de son arrestation et qui lui a éclaté les intestins (son dossier médical avait mystérieusement disparu lors des audiences).
Dans le même temps, il a été prononcé contre Dorothy, sa femme, une double peine de détention à vie, cette dernière ayant refusé de témoigner contre son mari. Son cas a été renversé en 1990 et elle a été libérée en 1992, la sélection du jury basée sur le racisme ayant été démontrée. La réversion de son cas aurait dû se répercuter sur celui de Thomas… sans succès.
Les condamnations
De procédures en appels, Thomas a reçu 10 dates d'exécutions :
Ê 21 février 1994 – Ë 21 juillet 1994 – Ì 15 novembre 1994 – Í 17 mai 1995 – Î 17 août 1995 – » 17 octobre 1995 – ¼ 31 janvier 1996 – ½ 30 avril 1996 – ¾ 30 juillet 1996 et ¿ 21 février 2002.

Le dossier Miller-El
Le 15 février 2002, à six jours de son exécution, la Cour Suprême des Etats-Unis a ordonné un sursis afin de réviser le dossier Miller-El et faire la lumière sur les différents dysfonctionnements qu'il dénonce et la pratique raciale orchestrée lors de la sélection du jury.
Une audience a été accordée le 16 octobre 2002 en vue de l'obtention d'une décision garantissant une annulation de la condamnation à mort et l'ouverture d'un nouveau procès.
Le mardi 25 février 2003, la Cour Suprême par 8 votes contre 1 a décidé que Thomas devait être autorisé à présenter les preuves d'un préjugé racial systématique lors de la sélection du Jury. Son cas a donc été renvoyé devant le 5ème circuit de la Cour fédérale qui, après la validation de ce préjugé, pourra convenir du nouveau procès. Cette Cour fédérale avait pourtant rejeté l'appel de Thomas en août 2001 et donc, fixé la date d'exécution du 21 février 2002.
Toutefois, devant le score extraordinaire rendu par la Cour Suprême de 8 voix favorables contre 1, les membres de la Cour fédérale ne pourront pas cette fois, ignorer le préjugé racial dénoncé par Thomas lors de son procès et rendre un avis négatif aussi facilement.
Pour espérer sortir de cet enfer, Thomas devra faire appel à une firme d'avocats expérimentés et la qualité de sa défense dépendra des moyens dont il disposera.
L'état du Texas est dores et déjà extrêmement embarrassé par l'exposition médiatique de l'affaire Miller-El qui dénonce les graves dysfonctionnements, la corruption et le racisme dont se sont rendus coupables les juges et procureurs du comté de Dallas.
En outre, selon toute vraisemblance, l'issue du procès attendu établira une jurisprudence dont pourront bénéficier plus de 50 % des condamnés à mort à travers les Etats pratiquant encore la peine de mort en Amérique. Les prisonniers dont la sentence découle du racisme et des nombreuses anomalies analogues à celles rencontrées dans l'affaire Miller-El pourront tabler sur la recevabilité de l'appel de Thomas pour intenter à leur tour une action.
La nécessité d'agir
Il est à préciser que certains juges et procureurs du comté de Dallas vont tout tenter afin de reformuler la condamnation à mort de Thomas car il est hors de question pour eux d'admettre les erreurs et les failles de leur système judiciaire.
Il est donc urgent d'agir et de soutenir Thomas Joe Miller-El qui, s'il s'en sort, sera l'un des porte-parole les plus efficaces jamais espéré pour témoigner de la réalité de la peine de mort aux USA et la combattre.

Les coordonnées du compte de soutien pour Thomas Joe Miller-El sont :


La Poste
Titulaire : Viviane Andrey
Mention : "Pour Thomas Miller-El"
N° de cpt 12 520 69 T - Centre Lyon
Données complètes (par ex versement par une banque) :
20041 01007 1252069T clé : 038 13 – Lyon

Des chèques peuvent être adressés :

Viviane Andrey c/o J. Buiret
Domaine de Coudrée
Avenue de Filly 50
F-74140 Sciez



Le concert de soutien aura lieu au Zénith de Paris le vendredi 23 mai 2003 à 19h30.
Programmation complète : Roy Paci & Aretuska (Italie), Marcel et son Orchestre (France), Ska-P (Espagne).

[Nestor Cerpa]

Le 23 mai, SKA-P montera sur la scène du Zénith de Paris pour soutenir Thomas Miller-El, un afro-américain condamné à la peine capitale.
Enfin, il n’est qu’un des nombreux condamnés à mort aux Etats-Unis, un des nombreux condamnés à mort au Texas (Huntsville) et un des nombreux condamnés à mort sur une longue liste de procès aux sueurs racistes. Au pays de l’avant-garde démocratique, disent-ils.
Outre l’acte barbare de la peine capitale, son application aux Etats-Unis révèle le cynisme politique et social d’une société qui préfère les préceptes " œil pour œil, dent pour dent ", à ceux de la Déclaration universelle des droits de la personne.
"Les Etats-Unis ont continué a violer les normes internationales en utilisant la peine de mort contre des malades mentaux et des personnes âgés de moins de 18 ans au moment de commettre le délit ou qui n’ont pas eu de représentation lettrée adéquate". (Rapport 2002, Amnesty International, Édition espagnole).
Notre soutien à Thomas Miller-El n’est autre que la reconnaissance et l’hommage à sa lutte pour la dignité, au travers d’années dans le couloir de la mort. Un homme à qui le système judiciaire américain a refusé un procès juste et impartial. Pour être noir et pauvre. Comme beaucoup d’autres.
Mais si Thomas Miller-El obtient un nouveau procès, son cas ouvrira mille fenêtres d’espoir à de nombreux condamnés à mort suite à un procès raciste aux Etats-Unis. Il fera jurisprudence.
Pour tous ces condamnés à mort et les autres, on vient gueuler leur droit à ne pas être "soumis à des tortures ni à des peines ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants".