« La philosophie féroce »
de Michel Onfray
Editions Galilée
Mai 2005
115 pages
17 €
PAS DE QUARTIER....
Ces vingt cinq chroniques parues dans Corsica et regroupées dans un livre sont un vrai régal pour l’esprit et la réflexion...La seule critique que je peux formuler concerne le prix : 17 € pour, quand on retire les pages de garde et les pages blanches séparant les chroniques se retrouver avec 75 pages d’écrits... c’est un peu cher...Enfin passons, d’autant plus qu’aucun des textes n’est inutile ou bâclé, ils sont tous bien écrits, rythmés et « féroces »
Anarchiste Michel Onfray ? Peut être d’autant plus que comme sous titre à ce livre apparaît la mention : « Exercices anarchistes ».
Anarchiste ou pas l’auteur qui se dit hédoniste, athée, n’est pas un libertaire libéral mais un vrai libertaire qui combat le système capitaliste, le nationalisme, le régionalisme sectaire, le cléricalisme...Le tout avec une plume acerbe et bien trempée, ce qui ne gâche pas l’ouvrage, bien au contraire.
Un seul de ces textes rencontre mon opposition : c’est celui qui concerne la question du voile islamique : « Va pour le voile- le pétard et le trottoir...-, mais pas pour les caïds qui manipulent les marionnettes. » Oui, si effectivement notre cible, notre ennemi, identifié c’est le caïd et l’intégriste- parfois représenté par le même individu- l’interdiction du port de signes religieux ostensibles à l’école publique a permis de faire échec à l’offensive des islamistes...C’est une réalité que ne peut nier Michel Onfray....
Le philosophe est sans pitié pour les intégristes et leurs alliés et c’est là l’essentiel.
J’ai particulièrement apprécié sa critique de l’introduction de l’enseignement du fait religieux à l’école, quand après avoir ironisé sur tous ces bobards et interdits : la marche sur l’eau, la résurrection, l’interdiction d’utiliser un interrupteur électrique le jour du Shabbat. , il préconise un autre enseignement :
« Au bout du compte, derrière ces fabulations apparemment inoffensives, il s’agit toujours de promouvoir la morale judéo-chrétienne ou celle des musulmans qui, sous d’apparentes divergences, enseignent une même haine de la femme, de la vie, de l’ici et maintenant, de l’infidèle, de l’incroyant ou de l’athée. Toutes justifient le passage sur terre comme une punition, une vallée des larmes, une occasion d’expier. Les trois comptabilisent chaque jour des morts infligés au nom de leurs livres saints. Au vu de l’état du monde, l’urgence me semble plutôt l’enseignement du fait athée » !?
C’est bien dit et juste, à contre courant, certes mais ce type d’argumentation et de proposition peut contribuer efficacement à combattre ces adeptes de la laïcité dite ouverte, prêts à pactiser avec « religieux »...
Je ne regrette pas ma dépense....
Valière