jusqu'au bout

Message par Ottokar » 28 Nov 2005, 12:30

Thomas, je ne peux que te renvoyer à ce que raconte Christian Larose lui-même de son rôle dans les négociations, dans ce livre écrit par lui-même et publié par la CGT. Peut-être comprendras-tu mieux ce qui m'a choqué ainsi qu'un certain nombre d'intervenants ici ? Larose est plutôt amélioré dans le film, mais même comme cela, certains ont tiqué...

réf Fnac :
Cellatex, Quand l'acide a coulé
Christian Larose, Sophie Béroud, René Mouriaux
récit (broché). Paru en 03/2001 10,67 €
(Si tu es loin, ils te l'envoient sous 4 à 8 jours disent-ils)
Ottokar
 
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Message par Barikad » 28 Nov 2005, 12:43

[PUB]Il est en vente à la breche, pour le meme prix, et les frais de ports sont offert.
http://www.la-breche.com/[/PUB]
Barikad
 
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Message par artza » 28 Nov 2005, 13:22

(Thomas @ lundi 28 novembre 2005 à 13:20 a écrit :Ben justement , je trouve que le "bureaucrate" se place du côté des travailleurs et est leur représentant face à la bourgeoisie.......

.... et  je pense que les décisions sont toujours discutées et pas manipulées comme à l'AG finale

Pour le premier point. Beaucoup voient les choses comme celà et le film le montre à sa façon.
Mais le film montre aussi à l'insu du réalisateur que la bourgeoisie c'est à dire plus concrétement ici le patronat, le préfet et la ministre et leurs collaborateurs ne voient pas les choses comme celà.
Pour eux le "bureaucrate" est un interlocuteur priviligié, spécial dont le rôle premier est de ramener les travailleurs à la raison et au meilleur compte.

Franchement Thomas n'es-tu pas choqué par ce syndicaliste qui félicite la ministre pour son intervention bien reçue par les travailleurs sur "la misère humaine bla-bla". A la fin du film il se permet de traiter Roger de pute. Mais qui est le prostitué dans l'affaire?

Une autre encore du même:"lundi je peux pas j'ai un dîner avec le gars du Conseil économique (...) c'est important".
Qu'est-ce qui est important se taper la cloche aux frais de la princesse sous prétexte de préparer un colloque? Ca classe le bonhomme.



Pour beaucoup de travailleurs l'objectif n'est pas de vaincre le patron ni même d'obtenir le maximum mais d'arriver à un arrangement pas trop mauvais ou moins pire. Les dirigeants jouent à merveille de cette illusion pusillanime et la nourrissent.


Pour le deuxième point. "Tout est discuté en AG". Tu parles. D'un côté un dirigeant venu de Paris qui connait bien les salons et ses interlocuteurs et qui sait lui où il veut en venir et comment y parvenir.

Et en face des travailleurs meurtris unis dans l'indécision sans objectif commun réel. Demander du pognon, un emploi, un repreneur? Et s'illusionnant sur la force de leur chantage dont ils savent bien qu'ils ne le mettront pas en oeuvre. L'ennemi aussi le sait et de toutes façons s'en fout.
Quand on est une classe dominante qui a assuré deux guerres mondiales dans le même siècle avec en gros les mêmes hommes, la pollution de la Meuse on s'en bat les oreilles. Surtout de la Meuse qui en a vu d'autre en 40.

Un mot sur Roger qui m'a ému et aussi écoeuré. Tellement représentatif d'une génération de militants le plus souvent PC-CGT parlant lutte de classe et socialisme mais au jour le jour préparant l'arrivée du PS aux affaires à tout prix. Menant des grèves mais n'attendant tout que de la négo comme ils disent.

AVEC LA NEGO ON L'A DANS L'DOS!

Viellissant, berné et berneur, désillusioné et vaincu R. touche tout celà du doigt. D'ailleurs il n'est jamais monté dans la hiérarchie syndicale. Trop grande gueule, trop près de l'ouvrier mais se laissant caresser le nombril par le fédéral et au final faisant appliquer la ligne à coup de calomnies voir de triques si il faut.
Ca c'est une époque Thomas et on en sort comment? Par la dispersion génèrale.

Et il rend un dernier service. Couvre le fédéral parle de couillonades. On leur a mis un genou à terre. On leur a montré qui on est!
Il est pâle, le regard vide, il est mort.
artza
 
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Message par Thomas » 28 Nov 2005, 14:01

Je suis peut être abusé par le film. J'ai pas été choqué par le fait qu'on puisse féliciter la ministre lorsqu'elle dit un truc positif.
Roger , je l'aime moins , peut être que le film m'y a orienté , peut être que je commence à tomber dans un mépris petit bourgeois estudiantin de la classe ouvrière, mais je trouve sa manière de parler souvent pas très utile, ses perspectives peu réjouissantes pour les travailleurs : une fois qu'on aura tout fait péter qu'est ce qui restera ? est ce qu'on aura avancer ?
Je me fous en gros de la pollution de la Meuse , comme pour le barbecue de voitures dans les banlieues, si ça pouvait apporter quelque chose aux salariés , je le ferais moi même. Simplement , ça n'apporte rien , c'est inutile , c'est du gâchis et c'est contre-productif pour les travailleurs.
Ca ne m'empêche pas d'être ému lors de son dernier discours. Je commence à comprendre ce que vous dites mais je suis pas vraimet d'accord et c'est pas du tout le sentiment que j'ai eu à la sortie du film.
Thomas
 
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Message par Ottokar » 28 Nov 2005, 18:02

(Thomas @ lundi 28 novembre 2005 à 14:01 a écrit : peut être que je commence à tomber dans un mépris petit bourgeois estudiantin de la classe ouvrière, mais je trouve sa manière de parler souvent pas très utile, ses perspectives peu réjouissantes pour les travailleurs : une fois qu'on aura tout fait péter qu'est ce qui restera ? est ce qu'on aura avancer ?

personne ne t'a accusé de cela, Thomas... mais on est un certain nombre à avoir vécu ou vu de près des expériences similaires pour reconnaître des comportements auxquels on s'est opposés, s'imaginer dans le film, se demander ce qu'on ferait. Et on peut voir le film et être conquis par l'aspect "lutte", défense des gens, être content de voir qu'ils ont réussi à faire reculer ceux d'en face. C'est ce dont je prévenais au début de ce fil en disant que le film est ambigu. Mais il n'empêche qu'il montre des côtés auxquels des militants révolutionnaires s'opposent.

A vrai dire, il ne s'agit même pas d'être révolutionnaire, mais d'être honnête avec les gens et de ne pas vouloir savoir mieux que tout le monde ce qui est bon pour eux. C'est cela, un comportement de "bureaucrate". Mais il faut croire qu'il faut être révolutionnaire pour ne pas se comporter ainsi !

Enfin j'ai cité plusieurs exemples de luttes auxquels des camarades de LO ont participé et ont obtenu un "compromis" c'est-à-dire souvent une prime, comme dans le film, parfois un reclassement mais c'est plus rare. Il ne s'agit donc pas de faire "tout péter et puis après... "
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