le livre noir de l'animation socio-culturelle

[Valiere]

« Le livre noir de l’animation socioculturelle »
Sous la direction de Marion Peyre
Collection Questions contemporaines
Editions l’Harmattan
267 pages
23,50€
Septembre 2005

Un livre noir ? certes mais
sans exagération et la réalité est parfois pire !


Il ne s’agit pas pour les auteurs, membres du syndicat USPAOC-CGT d’intenter un procès aux mouvements d’éducation populaire. Les syndicalistes qui ont écrit ces pages et analysé la situation dans maintes « entreprises » socio-éducatives procèdent de la défense de l’Education populaire.
Quand les valeurs affichées par des associations qui se réclament d’une démarche de transformation sociale sont bafouées par ceux-la même, -les dirigeants associatifs qui doivent les défendre – il y a plus qu’un malaise ou une « maldonne ! »

Cette œuvre commencée il y a quatre ans ne laisse rien au hasard. :

A partir de très nombreux témoignages, elle montre preuves à l’appui que le harcèlement moral, la répression anti-syndicale, l’utilisation importante de personnels précaires et, entre autres, le non respect du code du travail ne sont pas des pratiques réservées aux patrons de combat de l’industrie ou du commerce.
Bon là je m’arrête pour vous faire un aveu :
J’ai aussi apporté mon très modeste témoignage comme délégué Francas, membre alors du secrétariat national du syndicat EPA-FSU.
Attaché au projet associatif des Francas, j’ai dénoncé certaines pratiques !
une contradiction ?
Non !
Il faut défendre l’éducation populaire à la fois contre la politique de ce gouvernement qui veut l’asphyxier et à la fois contre certaines formes de « management » …

Le collectif auteur de ce livre analyse les raisons qui conduit à de telles dérives livrons en une, parmi d’autres :

« Qu’il s’agisse de fédérations ou de mouvements éducatifs devenus des machines à vendre des stages, des chantiers, des centres de loisirs, des activités de loisirs, ou qui se positionnent concurrentielle ment sur toutes les délégations de services publics possibles dans les villes, la liste est longue, et peu de fédérations peuvent se vanter, démonstration à l’appui, d’avoir su garder la flamme militante, d’avoir résisté à l’institutionnalisation dans l’appareil d’Etat et à son cortège de pratiques commerciales, déguisées sous les bons sentiments des valeurs. »

Ce livre mérite d’être lu attentivement par les salariés des associations, les militants d’éducation populaire et même des dirigeants de grandes fédérations qui de bonne foi, expliquent qu’il ne s’agit que de quelques pratiques condamnables mais isolées !

En vous invitant à vous procurer ce livre, je tiens à vous apporter une précision essentielle : les auteurs n’hésitent pas à fustiger l’attitude de certains directeurs d’associations, militants de leurs propres syndicats et se comportant comme des patrons bafouant les droits de salariés.
Tous pourris !? Oh non, heureusement ! mais de nombreuses associations d’éducation populaire devraient réfléchir aux contradictions qui les minent.

Bonne lecture
Valière