paru chez J'ai lu
a écrit :Dans son autobiographie Waris Dirie, mannequin, top-model somalienne, aujourd'hui "ambassadrice de bonne volonté" (p. 320) de l'ONU raconte sa douloureuse épopée vers la liberté. Sa traversée du désert commence à l'âge de cinq ans alors qu'elle va être excisée comme toutes ses petites compatriotes. Originaire de la corne de l'Afrique et plus précisément de la Somalie,"le pays des femmes infibulées" comme dit Esther Hicks[1], Waris - dont le nom signifie "Fleur du désert" dans sa langue maternelle - grandit au sein de la famille élargie dans le désert de la Somalie. A l'âge de 13 ans, son père décide de la marier à un quinquagénaire. Toutefois, Waris ne veut pas se soumettre au verdict de sa famille. Elle s'enfuit du foyer familial afin de ne pas lier sa vie à un vieillard pour qui elle n'éprouve aucun sentiment. Elle entreprend une fuite désespérée vers la liberté qui l'amène tout à tour à Mogadiscio, la capitale de son pays, puis à Londres et à New York. Elle trouve refuge d'abord auprès de sa soeur qui avait également fui du campement pour ne pas lier sa vie à homme âgé comme le souhaitait leur père, puis auprès de son oncle qui vit à Mogadiscio. La petite "fleur du désert" doit maintenant se plier aux règles de la tante qui ne lui épargne aucune corvée domestique. Un autre oncle, récemment nommé ambassadeur à Londres, décide de la prendre à son service comme bonne à tout faire. Waris travaille sans répit du matin au soir chez l'ambassadeur pour de maigres gages. Elle n'est pas consciente qu' elle est exploitée par sa propre famille. Cet épisode soulève le problème épineux du travail des compétences juvéniles "données" à des parents. Dans bien des cas, les jeunes filles en question doivent supporter sans rechigner les caprices et les sautes d'humeur de ceux qu'ils considèrent comme des bienfaiteurs.
Brusquement livrée à elle-même après le départ de l'ambassadeur et de sa famille, Waris survit tant bien que mal grâce à l'aide d'une jeune compatriote et de menus travaux dans les cuisines du Mac Donald de Londres, jusqu'au jour où un photographe londonien, attiré par sa taille élancée, ses traits fins et son teint hâlé, lui propose d'entreprendre une carrière de photo-model internationale. Après de nombreuses réticences, Waris consent et devient l'un des mannequins les plus en vogue. Elle pénètre ainsi de plain-pied dans le monde de la mode. Elle a 18 ans et elle est illettrée, mais elle est jeune, belle et pleine d'espoir, mais surtout décidée à améliorer son sort. Son courage et sa détermination lui permettent de se libérer des chaînes de l'analphabétisme. Comme elle a subi l'infibulation pharaonique, Waris est tous les mois en proie à des douleurs atroces lors des menstruations. Elle décide donc de se faire opérer par un gynécologue de Londres pour mettre fin à ses souffrances.
Je reprend un résumé de l'histoire fait sur un site internet mais je voudrais plus que chaudement recommander ce livre à tous. Il a passionné tous ceux auxquels je l'ai passé (particulièrement des jeunes filles de milieu populaire qui m'en ont "volé" quelques exemplaires) et est très facile à lire et faire lire.
C'est un plaidoyer vibrant contre l'excision, l'esclavage domestique et aussi un témoignage émouvant sur les conditions de vie en Afrique de l'Est. :rtfm:
Le fait que l'auteur soit une mannequin connue est un argument convaincant vis-a-vis de certains parmi les plus rétifs à la lecture.