Ce reportage de la Voix du Nord qui montre que nos élus savent se démarquer de la gauche lorsqu'on attaque les droits des travailleurs, même lorsqu'ils ont été élus avec cette gauche.
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L'avenir de l'ERBA provoque la colère de Jacques Volant
vendredi 10.12.2010, 05:08 - La Voix du Nord
L'école régionale des beaux arts de Dunkerque constituera prochainement un EPCC avec son homologue de Tourcoing. L'école régionale des beaux arts de Dunkerque constituera prochainement un EPCC avec son homologue de Tourcoing.
Convoqué afin de renouveler son adhésion au projet d'association de communes, le conseil municipal de Dunkerque s'est également penché, mardi, sur d'autres délibérations. L'une consacrée au devenir de l'ERBA a provoqué la colère de Jacques Volant, élu de Lutte Ouvrière.
PAR BRUNO VERHEYDE
Il y a quelques années, les écoles d'art de Dunkerque, Cambrai, Valenciennes et Tourcoing ont manifesté le désir de se regrouper sous une même entité et envisagé la création d'un EPCC (Établissement public de coopération culturelle) afin d'obtenir l'habilitation à délivrer des diplômes valant grade de master. En décembre dernier, les quatre conseils avaient délibéré en ce sens. Depuis, le projet ayant des difficultés à se mettre en place, un duo a quitté le quatuor, laissant Dunkerque et Tourcoing sur le bord du chemin. Les projets d'EPCC devant être validés avant la fin du mois, Tourcoing et Dunkerque ont décidé de se marier, glissant dans le contrat une disposition prévoyant l'élargissement du ménage à trois voire quatre.
Colère
Il est comme ça Jacques Volant. Hermétique à la veine humoristique de Michel Delebarre lors des débats municipaux, insensible aux traits d'humour potache et constamment agacé des piques, des assauts et connivences des uns et des autres. Alors, l'élu de Lutte Ouvrière souffle, lève le sourcil, hausse les épaules, courbé sur sa table.
Il est comme ça Jacques Volant. Attachant car attaché à ses idées, mu par une sincère empathie. Discret au conseil, ses rares interventions sont toujours véhiculées par un ton qui sied au personnage.
Alors, quand montent les décibels, quand s'annonce l'irruption, ça se remarque. Mardi, on a eu droit à l'une de ces rares mais volcaniques colères, à une indignation majuscule, provoquées par cette « injustice », sujet du combat de sa vie. Sans feinte mais pas non plus exempte d'intérêt personnel.
Quitte à aller trop loin, il a prêté à la municipalité de viles intentions là où semble surtout se trouver une grosse maladresse. « Vous demandez au conseil municipal d'approuver la création d'un établissement public de coopération culturelle et d'approuver le transfert de l'ERBA à cet EPCC. Mais vous n'y parlez pas des statuts de l'établissement qui disent, en préambule : "Vu la délibération du conseil municipal de la ville de Dunkerque du 8 décembre 2010 demandant la création d'un EPCC et approuvant les présents statuts ". Le conseil sera ainsi censé avoir approuvé des statuts qui ne lui auront pas étré présentés. Pourquoi sont-ils si gênants ? Peut-être parce qu'ils comportent un article 25 qui est le suivant : "Les agents de droit public affectés à une reprise par l'EPCC sont transférés à l'établissement. Leur contrat reprend les clauses substantielles de leur contrat antérieur. En cas de refus de l'agent d'accepter d'éventuelles modifications de son contrat, l'établissement procède à son licenciement." Voilà ce que deux communes de gauche osent écrire.
On se croirait dans l'industrie automobile américaine. Ce texte est vague et permet toutes les interprétations. Pour toutes ces raisons de méthode et de fond, je vote contre la délibération. » Trouvant un allié pas forcément désiré en la personne de Philippe Eymery, Jacques Volant a entraîné avec lui les élus du MoDem, Édith Varet et Pierre Yana. « C'est à notre grand regret que nous votons contre. Mais nous ne pouvons approuver la création d'un établissement dont les projets pédagogique et de recherche ne sont pas clairs. » « Voyons, n'allez pas trop loin monsieur Volant », conseilla un Michel Delebarre agacé, qui eut la délicatesse de ne pas préciser que l'élu était personnellement impliqué dans ce dossier. Avant de reporter cette délibération au prochain conseil municipal du 3 janvier.
Les conseillers, d'ici là, auront probablement été destinataires de ces fameux statuts, discutés en commission technique paritaire.