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Message Publié : 15 Juin 2009, 16:46
par Bertrand
a écrit :Attaque annoncée contre les retraites et, donc, contre tous les salariés

Les panneaux d’affichage des élections européennes ne sont même pas rangés que le gouvernement tire une nouvelle salve contre les salariés. Sous prétexte de déficit de la Sécurité sociale, le ministre du Travail a prétendu à la télévision qu’il n’y a que trois choix pour que la caisse de retraite soit équilibrée : diminuer le montant des pensions, augmenter les cotisations ou repousser l’âge de la retraite. Lui se déclare favorable à la troisième solution.

En brandissant la somme de 24 milliards d’euros de déficit pour la Sécu, Hortefeux n’a pas évoqué pour comparaison les centaines de milliards d’euros de trou dans les comptes des banques que le gouvernement s’est empressé de combler. Pour la caisse de retraite, l’Etat se déclare impuissant. Pour les banquiers, l’Etat a payé !

Il s’agit pourtant, dans le premier cas, de la vie de millions de retraités d’aujourd’hui et de demain alors que, dans le deuxième cas, il ne s’agissait que de sauver la mise à quelques centaines de banquiers ou de spéculateurs de la finance.

C’est d’autant plus infâme que, si le déficit de la Sécurité sociale augmente, ce n’est pas parce que les salariés se soignent mieux mais parce qu’il y a de plus en plus de chômeurs et de moins en moins de cotisations qui rentrent.

En évoquant les trois choix entre lesquels il hésite et qui, tous, aggravent la condition des travailleurs, Hortefeux a omis d’en ajouter un autre : prendre l’argent dans les sommes consacrées aux banques justement ou dans celles du bouclier fiscal.

Parmi les mesures évoquées par le ministre du Travail, il y a aussi l’autorisation du travail du dimanche. Pour un nombre croissant de travailleurs, il n’y a plus de travail même les jours de semaine ! Mais le gouvernement se préoccupe d’offrir ce petit cadeau aux grandes chaînes de distribution qui revendiquent depuis longtemps de pouvoir exploiter leurs travailleurs et gruger leur clientèle même le dimanche.

Si le gouvernement s’est fait plus discret le temps d’une campagne électorale, le patronat n’a ni interrompu ni modéré ses attaques. Pendant que les ministres saoûlaient les électeurs de paroles sur “une Europe meilleure”, les patrons continuaient à licencier, à supprimer des emplois, à fermer des usines.

Les officines de statistiques officielles elles-mêmes ont constaté que le nombre de destructions d’emplois est sans précédent depuis qu’il existe des statistiques à ce sujet.

Il est évident que ces attaques ne s’arrêteront pas. La crise est loin d’être terminée et il n’est pas du tout dans l’intention de la classe capitaliste d’en faire les frais. Les patrons ne se contentent pas d’accompagner la crise, c’est-à-dire licencier en fonction de la mévente de leur production. Ils anticipent. Les courbes montantes des licenciements et du chômage s’accompagnent inévitablement de l’aggravation de l’exploitation pour ceux qui gardent leur emploi.

Cela ne pourra pas continuer ainsi. Il est vital pour les travailleurs de se défendre par la lutte collective, le seul moyen de faire reculer le grand patronat.

Les directions syndicales, plus préoccupées de garder leur rôle de négociateurs avec le gouvernement et le Medef, que de changer vraiment le rapport des forces, n’ont pas de stratégies orientées dans ce sens.

L’insuccès de la journée du 13 juin ne résulte certes pas d’une “fatigue sociale”, comme a osé le dire un dirigeant syndical, mais de l’absence d’une stratégie de mobilisation claire.

Les dirigeants politiques les plus responsables se gardent cependant de triompher, et à juste raison. Ils savent, et l’histoire est là pour le leur rappeler, que même si des directions syndicales se veulent responsables devant le patronat et le gouvernement en cherchant à éviter que des désordres sociaux mettent en danger le fonctionnement de l’économie capitaliste, cela n’est pas une garantie suffisante pour endiguer une explosion sociale.

Car les boutefeux, ce sont les patrons, avides, ce sont les financiers, insatiables, ce sont ceux qui, forts de leur dictature sur l’économie, sont habitués à ce que les gouvernements considèrent leurs exigences comme des ordres et que leurs décisions soient acceptées comme inévitables. Jusqu’à ce que la mesure de trop, la provocation de trop, déclenche l’explosion qui les contraindra à reculer !


Message Publié : 15 Juin 2009, 19:05
par Gaby
(Bertrand @ lundi 15 juin 2009 à 16:46 a écrit :
(LO a écrit :les boutefeux

J'adore. Je devrais passer plus de temps au village médiéval, je suis sûr que je pourrais apprendre des trucs :w00t2:

Message Publié : 15 Juin 2009, 20:02
par roudoudou
a écrit :Gaby J'adore. Je devrais passer plus de temps au village médiéval, je suis sûr que je pourrais apprendre des trucs  =D>

Surtout ça qu'elle argument cout de massue :rofl: :rofl:

a écrit :En brandissant la somme de 24 milliards d’euros de déficit pour la Sécu, Hortefeux n’a pas évoqué pour comparaison les centaines de milliards d’euros de trou dans les comptes des banques que le gouvernement s’est empressé de combler. Pour la caisse de retraite, l’Etat se déclare impuissant. Pour les banquiers, l’Etat a payé =D>   =D>   =D>   =D> !

Message Publié : 15 Juin 2009, 20:42
par Gaby
Rien, je l'aime bien cet édito', je le diffuserais sans problème, simplement "boutefeux" c'est un de ces nombreux mots dont j'apprends l'existence avec certains bulletins de LO. C'est ancien.

Message Publié : 15 Juin 2009, 22:07
par com_71
(nouvel obs 4 mai 2009 a écrit :Jack Lang ne veut pas jouer les boutefeux sur l'université
AP | 04.05.2009 | 03:24

Dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France à paraître ce lundi, Jack Lang salue la réaction d'intelligence et de maturité des

Message Publié : 15 Juin 2009, 22:51
par Mathias
Il est très bon cet édito du 15 juin.
Celui de IO aussi par parenthèse. J'ai pas lu celui de la FA.
Moi ce que j'ai aimé, c'est le coup des panneaux électoraux qu'on retire avant d'annoncer ce que sera la politique de la bourgeoisie. Ils auraient pu les laisser tout aussi bien, en prévision des Régionales. Faire et défaire, c'est toujours travailler.
Il est presque anar, ce texte, avant le laïus étatique à la fin.
"Boutefeu", tout le monde comprend. Faut éveiller les masses aussi.
Dans le genre de truc à lire aussi, y'a l'appel des amis de Julien Coupat à une manif Fontaine des innoçents, RER Les Halles, je sais plus quel jour.
Ca va péter.

Message Publié : 16 Juin 2009, 06:41
par artza
Faute d'être le boutefeu de ce forum Mathias aspire-t-il à en être le boute-en-train?
Attention à ne pas en être le foutriquet.

Message Publié : 16 Juin 2009, 15:52
par Mathias
Foutriquet, faut que j'regarde dans le dico, savoir si c'est pas exclusivement injurieux...
Sinon, je prends tout.
En face, ils se demandent comment et pourquoi ça n'a pas encore explosé !


Message Publié : 16 Juin 2009, 16:20
par Ottokar
a écrit :FOUTRIQUET (s. m.)

Terme de dénigrement populaire et bas. Petit homme. Messieurs les foutriquets aristocrates à culottes serrées, à grosses cravates, à petites cocardes,... n'agacez pas le dogue patriote, Lett. du P. Duchêne, 26e lettre, p. 1 et 2.
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si le père Duchêne l'emploie, alors...

Message Publié : 16 Juin 2009, 17:03
par Bertrand
C'est Thiers qu'on surnommait Foutriquet non ?