Le patronat et le gouvernement sèment la colère...

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Zimer » 23 Mars 2009, 18:31

a écrit :
Le patronat et le gouvernement sèment la colère...



« On ne peut pas faire grève contre la crise ». Cette déclaration de Parisot, présidente de l’organisation patronale Medef, a donné le ton aux ministres. Ils vont répétant que cela ne sert à rien de faire grève car, la crise étant mondiale, le gouvernement et le patronat en France n’y peuvent rien.

Ce n’est pas contre la crise que les travailleurs ont à faire grève, mais pour empêcher le grand patronat, la classe capitaliste, de faire payer la crise aux travailleurs qui n’y sont pour rien.

Il faut empêcher le patronat de compenser le recul de ses marchés par des licenciements. Il faut interdire les licenciements et imposer la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Il faut une augmentation générale des salaires et des retraites.

Il faut de l’argent pour financer cela ? Oui ! Eh bien, qu’on le prélève sur les profits présents et passés des entreprises et sur les dividendes présents et passés des actionnaires.

Le patronat ne cédera sur ces revendications vitales du monde du travail que contraint et forcé. L’avenir des travailleurs dépend de leur capacité à changer le rapport de forces avec le patronat et le gouvernement.

La journée du 19 mars a été un succès. Les 213 manifestations dans autant de villes ont été plus suivies que celles du 29 janvier. Les salariés du privé ont été partout plus représentés. Et les manifestations ont attiré plus de retraités, plus de travailleurs de petites entreprises, sans parler des cortèges massifs de ceux des entreprises sous la menace de fermeture et de licenciements.

Le succès de cette journée est une indication de la colère qui monte dans la classe ouvrière devant les licenciements, la fermeture d’entreprises, l’insuffisance des salaires et des retraites, et la succession des mesures anti-ouvrières prises par le gouvernement.

En se mobilisant nettement plus largement que le 29 janvier, les travailleurs ont fait du 19 mars une étape dans une mobilisation qui va croissant.

Le soir même des manifestations, Fillon déclarait en réponse : contentez-vous de ce que le gouvernement a déjà donné, il n’y a rien de plus. Mais le gouvernement n’a rien donné, si ce n’est aux plus riches avec le bouclier fiscal, et aux banquiers pour les sauver de la faillite !

Et Fillon a eu le cynisme d’invoquer le trou béant que tous ces cadeaux ont creusé dans le budget de l’Etat pour en conclure qu’il n’y a plus rien ni pour augmenter le Smic, ni pour préserver les emplois.

Eh bien, tout ce que nous pouvons en conclure, c’est qu’il faut que la lutte continue, qu’elle s’élargisse et qu’elle s’amplifie !

En donnant comme seule réponse aux travailleurs en lutte un refus sec de toute mesure favorable aux travailleurs, Fillon, en tant que porte-parole de tout le patronat, fait la démonstration que ces gens-là ne céderont que devant l’élargissement du mouvement

Mais si les travailleurs en arrivent à faire des sacrifices importants pour eux-mêmes dans une grève plus importante, comme en Guadeloupe, il faut alors qu’ils aillent au-delà des problèmes de licenciement et de pouvoir d’achat et qu’ils visent à imposer des revendications plus fondamentales. Il faut qu’ils mettent en avant le contrôle de la comptabilité des entreprises et le droit de la rendre publique. Il faut que le contrôle soit fait par les travailleurs de l’entreprise, mais aussi par la population locale, par les consommateurs éventuels, par tous ceux qui sont concernés par les prix élevés ou par les licenciements.

Si les travailleurs de Continental avaient eu cette possibilité il y a trois ans, quand on leur a demandé de revenir aux 40 heures, ils auraient pu voir que c’était une entourloupe, que l’usine allait, de toute façon, être fermée.

Le patronat en multipliant les licenciements provocants et le gouvernement en les justifiant font tout pour pousser à bout le monde du travail.

Qu’ils se méfient ! Si les travailleurs sont obligés de faire les sacrifices qu’impose une lutte durable, ils seront amenés à vouloir imposer des revendications qui, pour l’avenir, changeront le rapport de forces entre le patronat et les salariés.

Arlette Laguiller

Zimer
 
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Message par Zimer » 23 Mars 2009, 18:41

;) ( Heu moi par exemple :emb: :emb: :emb: ) .

Au passage sait-on si ça :
a écrit :Mais si les travailleurs en arrivent à faire des sacrifices importants pour eux-mêmes dans une grève plus importante, comme en Guadeloupe, il faut alors qu’ils aillent au-delà des problèmes de licenciement et de pouvoir d’achat et qu’ils visent à imposer des revendications plus fondamentales. Il faut qu’ils mettent en avant le contrôle de la comptabilité des entreprises et le droit de la rendre publique.
ça pu être tenté en Guadeloupe justement ....
Zimer
 
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Message par Gaby » 23 Mars 2009, 19:20

(édito a écrit :Eh bien, tout ce que nous pouvons en conclure, c’est qu’il faut que la lutte continue, qu’elle s’élargisse et qu’elle s’amplifie !


Effectivement. Et à la suite de cette idée, au moins un petit commentaire aurait été le bienvenu sur la politique des directions syndicales, à mon avis ça ne couperait personne de l'oreille des travailleurs mobilisés le 19 mars qui doivent bien se poser des questions... Bon, ce n'est pas un forum fait pour amender des textes hein, surtout de propagande évidemment, mais à mon avis on peut au moins poser la question, est-ce qu'à l'échelle des forces trotskystes (ou d'EG en général) aujourd'hui, on n'aurait pas tout intérêt à causer des vastes blagues du moment (un 1er mai digne d'un 1er avril...)...
Gaby
 
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Message par Casimirowski » 23 Mars 2009, 19:30

Il est caractéristique de voir employer le terme de crise mondiale pour justifier la crise, comme si c'était de la géographie, alors qu'il s'agit d'une crise générale du capitalisme.
Casimirowski
 
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Message par Gaby » 23 Mars 2009, 21:22

(El convidado de piedra @ lundi 23 mars 2009 à 20:49 a écrit : Je ne crois pas.

Pourquoi?

Parce que l'absolue grande majorité des travailleurs qu'y vont aux manifs et aux grèves le font suivant les consignes des syndicats.

Seul Polo 2201 se fait des illusions sur la capacité des gauchistes de faire bouger, aujourd'hui, plus que les adhérents du NPA ou assimilés. Comme "résultat" il ne peut que sortir des belles déclamations ( après le folklore habituel de ces "réunions" élargies mais pas trop larges) qui sont postées sur ce forum et qu'y sont archivés pour l'édification de tout apprentis gauchiste nostalgique des ses ainés. Tous les masochismes sont permis, bien que je serais pour leur interdiction, étant donné mon "stalinisme" selon Vérié. Faire chier le monde ce n'est pas un droit et cela devrait être interdit.

Bon, je suppose que je dois être content de la modération de ces propos, après tout mon message ne s'ajoute qu'à la longue collection d'enseignements du gauchisme pour les générations futures, etc, etc. C'aurait pu être moins agréable encore :w00t2:

Réponse simple et débarrassé des amabilités dans le genre "tu feras bien rire les générations futures de la belle société" : je n'ai pas dit qu'il fallait "appeler à côté" à je ne sais quoi. J'ai dit qu'on pouvait commenter, très simplement, la politique des directions syndicales. Une ballade tous les 45 jours, ce n'est pas assez, on peut le dire sans trahir ni les intérêts du mouvement ni la confiance de ceux qui nous tendent leur oreille. Si on n'est pas capable de le dire aujourd'hui, autant laisser tout tomber franchement. Il ne s'agit pas de gueuler "grève générale, grève générale", merci d'être un peu plus juste...
Gaby
 
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Message par Wapi » 23 Mars 2009, 21:39

On peut comparer notre éditorial avec une déclaration officielle du comité exécutif du NPA, datée d'aujourd'hui.

En l'absence d'hebdo du NPA, on peut supposer que c'est ce qui tiendrait lieu d'édito ?

a écrit :Après le 19 mars, vite, une nouvelle journée de grèves et de manifestations

Déclaration du Comité exécutif du NPA

"Nous étions trois millions de grévistes et de manifestants le 19 mars.

Après le succès de la première journée de mobilisation le 29 janvier, c’est plus de grévistes, et de manifestants en particulier dans le privé, qui expriment leur colère face à une crise qui n’est pas la leur et contre un gouvernement et un patronat droit dans leurs bottes dans le maintien des intérêts des plus riches.

François Fillon a affiché la détermination du pouvoir en place de ne pas modifier sa politique économique.

C’est une insulte à celles et ceux qui sont descendus dans la rue, une provocation vis-à-vis des travailleurs et des travailleuses qui subissent le coût des licenciements et de la vie chère.La rue, tant méprisée par le pouvoir, doit relever le défi posé par Sarkozy, le défi de l’épreuve de force. Dans cette situation, les directions des organisations syndicales ont décidé de se revoir après un délai de réflexion. Nous le disons avec force, alors que les plans de licenciements s’accélèrent : il faut une nouvelle date de grève et de manifestations le plus vite possible ! Personne ne comprendrait après les succès des deux dernières journées, l’absence d’un calendrier offensif. Seule la généralisation des grèves et des manifestations, la nécessité d’un mouvement social prolongé, feront reculer le pouvoir. Ensemble nous pouvons obtenir 300 euros nets pour tous, l’interdiction des licenciements et l'arrêt de la suppression des postes dans la fonction publique, la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. A condition d’être unis. C’est pourquoi le NPA s’adresse à toutes les forces de la gauche syndicale , sociale et politique afin de poursuivre le combat. Nous proposons aux partis et organisations politiques signataires du texte de soutien à la journée du 19 mars de se réunir dans les plus brefs délais, afin d’agir ensemble en ce sens."

Le 23 mars 2009.
Wapi
 
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Message par Gaby » 24 Mars 2009, 20:04

Un sondage qui, à mon avis, va franchement dans mon sens :

a écrit :Six Français sur dix pour la poursuite du mouvement social
LEMONDE.FR avec AFP | 24.03.09 | 18h41  •  Mis à jour le 24.03.09 | 18h52

Les Français soutiennent majoritairement les syndicats dans leur fronde contre le gouvernement. Ils sont près de 59 % à souhaiter que les partenaires sociaux poursuivent le mouvement social après la journée de grèves et de manifestations du 19 mars, selon un sondage BVA pour Orange, L'Express et France-Inter publié mardi. Seules 37 % des personnes interrogées aimeraient que les syndicats cessent d'organiser des grèves et des mobilisations nationales, et 4 % sont sans opinion.

37 % des sondés souhaiteraient que les syndicats continuent d'organiser des journées ponctuelles de mobilisation. S'y ajoutent 22 % voulant même qu'ils déclenchent un mouvement durable et continu de grèves au niveau national. Les sympathisants de droite sont 36 % à souhaiter poursuivre le mouvement, les personnes proches de la gauche sont 83 % et celles sans préférence partisane, 49 %.


Des chiffres intéressants.
Gaby
 
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