Bon bah il est pleins de nuances cet Edito , c'est vraie que spontanément moi j'aurais peut _être dit à la manière de nos camardes de CO que "Obama n'est pas le candidats des Noirs " :emb: :emb: mais là on exprime sans doute un sentiment réel qui existe dans des milieux larges et dans le monde ...a écrit :Éditorial des bulletins d'entreprises (03/11/08)
LES ILLUSIONNISTES
Qui va gagner l'élection présidentielle américaine, du candidat du Parti démocrate, Barack Obama, ou du candidat du Parti républicain, John McCain ? La question passionne d'autant plus au-delà même des Etats-Unis que, pour la première fois, le candidat du Parti démocrate est un métis de père africain. Et étant donné le passé des Etats-Unis où l'esclavage des Noirs n'a été aboli qu'en 1865 à la suite d'une guerre civile sanglante et où, il y a une quarantaine d'années encore, la ségrégation raciale était officielle dans plusieurs Etats, l'élection d'Obama serait un fait sans précédent. Elle serait ressentie comme une victoire par les Noirs américains, mais aussi par ceux d'origine hispanique ou indienne qui se sentent opprimés ou exclus.
Si le 4 novembre, Obama sortait vainqueur du duel qui l'oppose à McCain, on pourrait éprouver une certaine satisfaction car cela signifierait l'échec du camp qu'incarne le duo McCain et sa très réactionnaire colistière Palin, le camp du conservatisme social et de la bigoterie affichée. Ce serait aussi le signe que ce ne sont pas les "beaufs" version américaine avec leurs préjugés racistes qui dominent l'électorat.
Mais la satisfaction s'arrête là. Contrairement à son slogan électoral qui promet le changement, Obama gouvernera, comme tous ses prédécesseurs, en fonction des intérêts de la grande bourgeoisie américaine. Comment imaginer que la puissante bourgeoisie américaine qui domine non seulement les Etats-Unis mais aussi, à certains égards, le monde entier, puisse jouer la défense de ses intérêts politiques sur les aléas d'une élection ?
Pour être désignés comme les candidats officiels des deux seuls partis dont sont issus les élus, McCain et Obama ont dû se faire accepter par la classe dominante à travers une multitude de filtres d'élections diverses. Et il fallait surtout avoir de l'argent, beaucoup d'argent, pour mener campagne à l'échelle de cet immense pays, se payer des pages dans la grande presse, des heures d'émissions à la télévision et la radio.
Pour être sûre de gagner à tous les coups, la bourgeoisie a financé les deux rivaux. Mais il semble bien qu'Obama ait récolté plus d'argent encore que son concurrent. A sa façon, la bourgeoisie américaine a déjà voté avec des billets verts en guise de bulletins de vote. La chose n'est certainement pas nouvelle, mais jamais les sommes en jeu n'ont été aussi gigantesques.
Si les grandes banques de Wall Street financent massivement Obama, ce n'est pas seulement parce qu'elles ne le craignent pas. C'est aussi en raison du crédit dont il bénéficie en particulier dans la partie de la population durement frappée par la crise financière, qu'il vaut mieux bercer d'illusions et endormir avec des paroles doucereuses.
La crise de l'économie capitaliste a déjà durement frappé les classes populaires de ce pays. Deux millions de personnes, et sans doute plus, incapables de payer les remboursements de leurs logements aux banques et qui sont jetées à la rue. D'autres, ou les mêmes, qui ont cotisé toute leur vie durant à des caisses de retraite privées menacées aujourd'hui de faillite, et qui n'auront rien sur leurs vieux jours. Et les entreprises qui réduisent leurs effectifs les unes après les autres ou ferment leurs usines.
Dans cette Amérique, le pays le plus riche du monde capitaliste, une partie des classes populaires est poussée vers une misère aussi effroyable que dans bien des pays pauvres. Obama ne les en protégera pas plus que McCain. Les deux candidats ont d'ailleurs apporté tout leur soutien au plan du président en place, Bush, qui a accordé, comme Sarkozy ici, plusieurs centaines de milliards pour sauver les banques et les banquiers de la crise qu'ils ont eux-mêmes provoquée, sans accorder un seul centime à ceux qui sont expulsés de leur logement, ni même un moratoire sur leurs dettes.
Ce que l'on peut souhaiter de mieux à la classe ouvrière américaine, c'est que, quel que soit son vote, elle ne se fasse pas trop d'illusions sur le président élu, même et surtout s'il promet le changement. Et, rappelons-le, la génération qui a subi la plus grande crise du passé, celle commencée en 1929, a été aussi celle qui a su réagir et mener les plus grandes luttes grévistes que le mouvement ouvrier américain ait jamais menées.
Arlette Laguiller
Par contre alors la non et non j'aime pas l'expression
a écrit :"beaufs"