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Message Publié : 20 Oct 2008, 17:03
par Bertrand
a écrit :PENDANT QUE L'ÉCONOMIE S'EFFONDRE, LA SPÉCULATION CONTINUE

Avec la perte de 600 millions d'euros par les Caisses d'épargne, on sait au moins pourquoi, malgré les sommes extravagantes données par tous les Etats aux banquiers, la crise financière comme le krach boursier continuent ! Cette somme a été perdue dans une opération spéculative, le 6 octobre dernier. Près d'un mois donc après le début de la phase aigüe de la crise financière qui secoue le système bancaire.
Ainsi donc, pendant que le président de la République comme ses semblables d'un peu partout font des discours sur la "moralisation" du système financier, tout en arrosant les banquiers en difficulté, la spéculation continue.
Les Caisses d'épargne, où une famille sur deux dans ce pays détient un compte bancaire ou un livret A, passent pourtant pour un établissement géré en "bon père de famille", un symbole de sécurité. Pour que même cet établissement continue à spéculer sur des produits financiers risqués en pleine crise, qu'est-ce que cela doit être pour les autres ?
Les centaines de milliards déversés par les Etats sur les banques, au lieu d'éteindre l'incendie, alimentent le feu. Pourquoi les banquiers cesseraient-ils de spéculer puisque, s'ils perdent, l'Etat leur apporte sa garantie et que, s'ils gagnent, ce sont eux qui empochent ?
Et pendant que la spéculation financière continue, l'économie productive est étouffée par le manque de crédits et surtout par la diminution du pouvoir d'achat des classes populaires.
A l'annonce des sommes que les Etats européens et américain ont décidé d'injecter dans le système financier, les Bourses se sont envolées. Pas pour longtemps. Les "investisseurs", c'est-à-dire la classe capitaliste, ont salué le cadeau que les gouvernements leur ont fait avec l'argent public. Mais l'enthousiasme n'a duré que deux jours, le temps que ceux qui ont spéculé au bon moment à la hausse encaissent leurs bénéfices. Puis, de nouveau, le cours des actions en Bourse s'est remis à chuter. Et depuis, il fait du yoyo sans parvenir à se stabiliser.
La Bourse, c'est une sorte de thermomètre de l'économie capitaliste. La chute des actions en Bourse signifie que ceux qui ont des capitaux à placer n'ont pas envie de les placer dans les entreprises, même pas sous forme d'actions. Ils ne croient pas qu'avec la récession, elles rapportent ces 10 ou 15 % de bénéfice auxquels ils étaient habitués.
Derrière la crise financière, s'aggrave la crise tout court, celle de l'économie productive. S'attendant à une aggravation de la récession, à une réduction de la demande, les entreprises réduisent leurs productions, mettent à la porte une partie de leurs travailleurs.
Présidents et ministres promettent une refonte du système financier international. Ils trouveront des subterfuges. Ils mettront davantage l'Etat à contribution. Mais qu'est-ce que tout cela changera puisque le moteur fondamental de l'économie restera la recherche du profit privé ?
Les années qui ont précédé la crise ont été fastes pour les capitalistes. En exploitant toujours plus les travailleurs, en bloquant les salaires, en aggravant le rythme de travail, en faisant faire plus de travail par moins de travailleurs, ils ont augmenté la masse des profits. Leurs laquais de la politique et des médias répétaient que plus les profits sont élevés, mieux c'est pour l'économie !
Mais en quoi les profits ont-ils été utiles aux travailleurs qui les ont sués ? En rien ! A la société dans son ensemble ? En rien, non plus ! Au lieu d'améliorer les services publics, on les a laissés se dégrader. Au lieu d'augmenter les dépenses sociales, on les a diminuées. En fait, cette accumulation de profits est pire qu'inutile pour la société : elle est nuisible.
Moraliser l'économie, ce serait la mettre au service de la collectivité humaine. Cela signifie orienter la production pour satisfaire les besoins de tous, pas pour l'enrichissement de quelques-uns. Mais pour cela, il faudra transformer le système économique de fond en comble. Il faut arracher aux groupes privés la propriété des banques et des entreprises. Cela ne se fera pas avec ceux qui gouvernent et sont des serviteurs des patrons et des banquiers. Cela finira par se faire contre eux.
Arlette Laguiller

Message Publié : 22 Oct 2008, 10:40
par Zappa
Entreprises / Banque
CRISE FINANCIÈRE
L'Etat va apporter 10,5 milliards d'euros aux six grandes banques françaises privées
La Tribune.fr - 20/10/2008 à 21:10 - 508 mots



L'Etat va apporter 10,5 milliards d'euros aux six principales banques privées françaises d'ici la fin de l'année. Le Crédit Agricole recevra la somme la plus importante, de 3 milliards.



L'Etat va injecter d'ici la fin de l'année 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées françaises pour qu'elles puissent financer suffisamment l'économie, une décision qui vise aussi à leur permettre de se placer au niveau de leurs concurrents européens. La première banque française Crédit Agricole va recevoir 3 milliards d'euros, BNP Paribas 2,55 milliards d'euros, Société Générale 1,7 milliard tandis que Credit Mutuel va obtenir 1,2 milliard, Caisse d'Epargne 1,1 milliard et Banque Populaire 950 millions, a annoncé lundi soir la ministre de l'Economie Christine Lagarde. (Retrouvez le communiqué du Ministère de l'économie).


Cet apport de fonds est rendu indispensable pour que ces banques soient "en mesure de financer correctement l'économie", a-t-elle précisé lors d'un point presse à l'issue d'une réunion avec les dirigeants de ces banques. Cette injection de fonds se fera via l'émission de titres de dette subordonnée, ce qui signifie que l'Etat ne rentre pas dans l'actionnariat de ces banques, a souligné la ministre.


Le dispositif pourrait être reconduit l'an prochain, pour un montant équivalent, "si les tensions de marché venaient à persister". En contrepartie de ce dispositif, la ministre a demandé aux banques "des engagements de nature économique et de nature éthique". Ils portent notamment sur la rémunération des dirigeants et le volume des crédits accordés aux ménages et aux entreprises. Ces engagements feront l'objet d'une convention signée avec l'Etat.


Cette spectaculaire injection de fonds s'inscrit dans le cadre du plan de soutien aux banques annoncé la semaine dernière qui prévoyait notamment une enveloppe de 40 milliards d'euros pour recapitaliser les banques qui en feraient la demande. Soucieux de ne pas renforcer l'inquiétude des marchés sur la solidité des banques, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, également présent, a souligné que ces six banques n'avaient "absolument pas besoin de fonds propres" ni "d'être recapitalisées". "Le seul objectif c'est d'accompagner le financement de l'économie", a-t-il insisté lors du point presse.
Cet apport d'argent public va cependant permettre à ces grandes banques de renforcer leurs fonds propres à un moment où plusieurs de leurs concurrentes étrangères ont déjà bénéficié de mesures de recapitalisation. Il leur permet "de maintenir un haut niveau de solvabilité, dans une période où l'état des marchés ne leur permet pas de lever les capitaux nécessaires", a souligné la Banque de France dans un communiqué.


Jusqu'ici les banques françaises n'avaient pas souhaité dire si elles auraient recours à l'enveloppe mise à leur disposition par l'Etat. Seul le directeur général de la Société Générale, Frédéric Oudéa, avait affirmé mardi dernier que son établissement n'aurait "pas besoin d'utiliser ce "guichet public". A la différence des banques britanniques, mais aussi de la franco-belge Dexia ou de la néerlandaise Fortis, l'Etat ne deviendra pas actionnaire des six établissements français.


Les titres émis par ces banques, puis achetés par l'Etat, ne sont pas des actions mais des obligations, qui ne donnent pas de droit de vote. Mais l'Etat a l'assurance de toucher des intérêts sur ces titres. Pour Christine Lagarde, "l'Etat ne fait pas de cadeau aux banques", et ces fonds injectés "généreront des revenus substantiels pour l'Etat".


latribune.fr

Message Publié : 22 Oct 2008, 12:42
par jeug
1 - "Cet apport de fonds est rendu indispensable pour que ces banques soient "en mesure de financer correctement l'économie", a-t-elle précisé lors d'un point presse"

2 - Christian Noyer, également présent, a souligné que ces six banques n'avaient "absolument pas besoin de fonds propres" ni "d'être recapitalisées".

- Mais si, allez, pas de manière entre nous !

Message Publié : 25 Oct 2008, 09:24
par Vérié
(Bertrand @ lundi 20 octobre 2008 à 18:03 a écrit :
a écrit :PENDANT QUE L'ÉCONOMIE S'EFFONDRE, LA SPÉCULATION CONTINUE

1)Et pendant que la spéculation financière continue, l'économie productive est étouffée par le manque de crédits et surtout par la diminution du pouvoir d'achat des classes populaires.

(...)
2) Moraliser l'économie, ce serait la mettre au service de la collectivité humaine. Cela signifie orienter la production pour satisfaire les besoins de tous, pas pour l'enrichissement de quelques-uns. Mais pour cela, il faudra transformer le système économique de fond en comble. Il faut arracher aux groupes privés la propriété des banques et des entreprises. Cela ne se fera pas avec ceux qui gouvernent et sont des serviteurs des patrons et des banquiers. Cela finira par se faire contre eux.
Arlette Laguiller

1) Ca, c'est une vision un peu keynesienne qui entre en contradiction avec la conclusion (2), qui est juste évidemment.

Car le corrollaire de cette affirmation, c'est tout de meme le discours réformiste : en augmentant les salaires et en redonnant du crédit aux entreprises de production, on pourrait faire redémarrer l'économie. Et cette idée est très répandue...

Message Publié : 25 Oct 2008, 09:37
par com_71
(Vérié @ samedi 25 octobre 2008 à 10:24 a écrit : 
a écrit :PENDANT QUE L'ÉCONOMIE S'EFFONDRE, LA SPÉCULATION CONTINUE

1)Et pendant que la spéculation financière continue, l'économie productive est étouffée par le manque de crédits et surtout par la diminution du pouvoir d'achat des classes populaires.
...
Arlette Laguiller

1) Ca, c'est une vision un peu keynesienne ...

Car le corrollaire de cette affirmation, c'est tout de meme le discours réformiste : en augmentant les salaires et en redonnant du crédit aux entreprises de production, on pourrait faire redémarrer l'économie. Et cette idée est très répandue...

Attendons encore quelques années (semaines, jours, ?) et on verra Vérié s'opposer aux hausses de salaires, au nom de la lutte contre le keynesianisme... :roll:

Message Publié : 25 Oct 2008, 09:42
par Vérié
(com_71 @ samedi 25 octobre 2008 à 10:37 a écrit : Attendons encore quelques années (semaines, jours, ?) et on verra Vérié s'opposer aux hausses de salaires, au nom de la lutte contre le keynesianisme...  :roll:

Non, Com, ça n'a rien à voir et tu devrais le savoir depuis longtemps.

Nous revendiquons des augmentations de salaires en fonction des besoins des travailleurs, pas en fonction des "possibilités" des capitalistes, et encore moins dans le but de relancer la machine capitaliste ! C'est le B-A BA. C'est d'ailleurs ce qui nous distingue justement des réformistes genre PC, qui ne cessent d'expliquer qu'en augmentant les salaires et en fabriquant plus de voitures populaires au lieu de voiture de luxe invendables etc, on pourrait faire marcher beaucoup mieux l'industrie automobile.

Ton intervention n'est pas très correcte.

Message Publié : 25 Oct 2008, 12:45
par artza
Si je comprends bien Vérié, réformiste serait celui qui déclarerait qu'une longue période de sécheresse est nuisible aux fabricants et aux vendeurs de parapluies :altharion:

Message Publié : 25 Oct 2008, 14:51
par Vérié
(artza @ samedi 25 octobre 2008 à 13:45 a écrit : Si je comprends bien Vérié, réformiste serait celui qui déclarerait qu'une longue période de sécheresse est nuisible aux fabricants et aux vendeurs de parapluies :altharion:


Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, car j'imagine que tu connais cette question aussi bien que moi.

La théorie selon laquelle la sous-consommation, les salaires trop bas, la rapacité des capitalistes etc sont à l'origine de la crise est très répandue. Il en résulterait qu'on peut relancer l'économie capitaliste en augmentant les salaires etc. Ce qui est manifestement faux. Quand le prolétariat entre en lutte - sérieusement - ça aggrave souvent la crise, et les augmentations de salaires réduisent le taux de profit, donc l'augmentation de consommation qui en résulte ne fait pas repartir l'économie. Le jour où le prolétariat chinois va se révolter, par exemple, ça ne pourra qu'aggraver la crise en privant les capitalistes d'une source de plus value considérable et d'une masse de produits à bas prix permettant de maintenir des bas salaires aux Etats unis.

Cette affirmation de l'article de LO cité - l'économie productive est étouffée par le manque de crédits et surtout par la diminution du pouvoir d'achat des classes populaires.- est donc très équivoque.

A ce propos, on ne peut que recommander l'excellent article de Spark reproduit dans la dernière LDC, qui démontre, contrairement à une légende très répandue, que la politique de New Deal de Rossevelt n'a que très peu relancé l'économie, et que c'est la guerre qui l'a vraiment relancée. ( + toutes les luttes de cette époque, assez peu connues en France).

Par le passé, LO, dans ses textes, dans les interventions d'Arlette etc, a souvent employé des formules assez floues, équivoques etc Dans la période de crise que nous vivons actuellement, il me semble qu'il faut être très rigoureux et éviter toute formule susceptible de cautionner, de renforcer ces illusions réformistes sur la relance par la consommation?

Message Publié : 25 Oct 2008, 19:31
par Koceila
Cher Vérié
Tout le monde sait que la seule solution à la crise est de mettre fin à ce système pourri. Mais pour le moment la conscience ouvrière est en deça de cet objectif, alors que faire? Crier que tous les ouvriers sont des cons parce qu'ils ne veulent pas nous écouter? Ou bien proposer des objectifs de mobilisation pour la défense de leurs salaires et de leurs acquis? Cette dernière solution est la plus juste d'autant que même les réformistes, à part verser des larmes de crocodile comme Marie-Georges Buffet dernièrement chez Renault qui en appelait à Sarkosy, ne sont plus capables d'utiliser.

Les travailleurs n'ont même plus de conscience de classe, pourquoi veux-tu qu'ils aient une conscience socialiste?

Message Publié : 25 Oct 2008, 20:32
par com_71
(Vérié @ samedi 25 octobre 2008 à 15:51 a écrit : la politique de New Deal de Rossevelt n'a que très peu relancé l'économie

Très peu, c'est un peu quand même.

Tout "commercial" même moyennement doué sait qu'un rétrécissement du marché solvable nuit aux "bonnes affaires", et inversement. Que l'augmentation des salaires puisse au contraire faire diminuer le taux de profit, c'est vrai, mais c'est un phénomène qui n'obéit pas aux mêmes rythmes.

Vérié voudrait faire croire que LO est pour les augmentations de salaires parce qu'elle est pour le bon fonctionnement de l'économie ?

Il faut arrêter là, ça devient risible !

C'est comme :
a écrit :Par le passé, LO, dans ses textes, dans les interventions d'Arlette etc, a souvent employé des formules assez floues, équivoques etc.

Il faudrait arrêter aussi. Une fois ça passe, répété dans chaque post, ça fait monomanie.