presse et Nathalie Arthaud

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par com_71 » 09 Fév 2012, 12:52

(Gaby @ jeudi 9 février 2012 à 12:38 a écrit :

En tout cas, "le plus à gauche possible", c'est au fond en deça et donc plus opportuniste que "100% à gauche" :roll: :roll:

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par shadoko » 09 Fév 2012, 14:18

a écrit :
Une émission très originale et vraiment intéressante, loin des interviews stéréotypées qu'on voit partout : Nathalie, qui assure grave, face à 3 patrons sur BFM Business :

http://www.lutte-ouvriere.org/documents/mu...ournal-face-aux

Oui, je viens d'écouter, je trouve aussi qu'elle s'est bien démerdée. De plus, si certaines questions étaient un peu caricaturales, les journalistes étaient quand-même assez corrects et cordiaux.
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Message par rudy » 12 Fév 2012, 20:45

Un articlel'union ardennais
a écrit :
L'insoutenable mépris de Laurent Wauquiez

Publié le dimanche 12 février 2012 à 11H00


Je regardais lundi soir le débat « Mots croisés » avec Yves Calvi. Sur le plateau il y avait Arnaud Montebourg, Dominique de Villepin, Laurent Wauquiez et Nathalie Arthaud. Déjà on sentait que tout ce petit monde n'était pas du même monde. On avait la curieuse impression d'être revenus au temps des nobles et des serfs. Cela se sentait avec la condescendance physique, presque palpable, des intervenants envers la représentante de Lutte Ouvrière. Cela se voyait avec ces débatteurs qui ne faisaient même pas mine de discuter les arguments avancés par la pourtant candidate à la présidentielle. Le pire de la bande étant de loin, de très loin, Laurent Wauquiez que l'on voit omniprésent sur les télés depuis quelques temps. Qu'a à dire le grand boy scout pour être ainsi invité partout ? Rien. Mais il le dit avec la conviction, que dis-je, l'arrogance de sa naissance. Le bonhomme qui voudrait nous faire croire qu'il est un paysan de Haute-Loire est un pur produit de la bourgeoisie industrielle. Il faut voir le regard méprisant qu'a jeté le hobereau quand la roturière Nathalie Arthaud a parlé de voter une loi pour interdire les licenciements. On rêve parfois qu'un malin génie intervienne dans notre vie. Comme j'aurais aimé ce soir-là qu'il envoie Laurent Wauquiez d'un coup de baguette magique travailler à la chaîne pour le smic, ou aller pointer à Pôle Emploi. Peut-être qu'au bout de quelques années, le même Wauquiez, invité sur le même plateau, nous serait-il alors revenu un peu moins merdeux désormais, moins puceau de la vie, plus humble, avec un autre discours sur le monde du travail ! On peut toujours rêver…
B.T.

=D>
rudy
 
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Message par com_71 » 14 Fév 2012, 20:55

(nouvel obs.fr a écrit :Candidate LO, je me présente car Sarkozy et Hollande ne combattront pas le chômage

14-02-2012

Il serait difficile pour les candidats de ne pas évoquer dans leur campagne la crise que la France traverse. Mais selon Nathalie Arthaud, candidate du parti Lutte Ouvrière, François Hollande et Nicolas Sarkozy ne s'intéressent pas assez aux chômeurs, contrairement aux communistes.

Par Nathalie Arthaud Candidate (LO)

Depuis le début de la crise financière, la dégradation des conditions de vie des couches populaires ne fait que s’accélérer. Le patronat sauve ses milliards de bénéfices à coup de fermetures d’usines, de hausses des prix et du pillage toujours plus poussé des caisses de l’État. Le nombre de chômeurs, lui, a augmenté d’un million en trois ans.


Dans sa sale besogne, le patronat peut compter sur toute la sollicitude du gouvernement. À chaque plan d’austérité, Sarkozy rallonge d’un côté la liste des cadeaux à la bourgeoisie et de l’autre, il rallonge la liste des attaques à l’encontre des travailleurs.


C’est sans doute pour cela, face à la haine qu’il peut susciter et qu’il n’a pas volée, que Nicolas Sarkozy a choisi de précipiter son entrée en campagne, en s’adressant à l’électorat le plus réactionnaire, de droite et d’extrême-droite et en sortant la grosse artillerie contre les chômeurs. C’est insupportable ! Et ce sera cela, la campagne de Sarkozy pendant les trois mois à venir : des insultes contre les chômeurs, des attaques contre les travailleurs immigrés, du mépris social contre tous ceux qui ne sont pas du bon côté du manche.

Les usines continuent de fermer

Depuis le début de la crise, 900 usines ont fermé. C’est en moyenne, par jour, une usine qui ferme et 1000 chômeurs de plus. Non seulement Sarkozy laisse faire les licencieurs, mais en plus il accuse les travailleurs mis au chômage d’être des assistés. Il les accuse de ne pas vouloir travailler !

Nous avons tous vu les travailleurs de Continental, de New-Fabris, de Molex, de SeaFrance, de Lejaby, se battre bec et ongles pour ne pas perdre leur emploi. Aujourd’hui, les travailleurs de Fralib, Merck, Petroplus et combien d’autres encore, se battent pour ne pas être mis dehors et ce sont eux qui sont accusés de ne pas vouloir travailler, ce sont eux qui sont accusés d’être fainéants ?

L'actuel président de la République veut lier les allocations chômage à une formation. Comme si les chômeurs refusaient les formations ! Comme si, à l’issue des formations, il y avait un emploi ! Parmi les ouvrières de Moulinex de Cormelles-le-Royal dans le Calvados, licenciées il y a 10 ans, la grande majorité doit maintenant survivre avec les minimas sociaux et ce n’est pas faute d’avoir fait des formations.

Derrière cette histoire de formation, il y a surtout l’obligation qui sera faite aux chômeurs d’accepter le premier emploi proposé c’est-à-dire de contraindre les travailleurs à accepter tous les petits boulots, même ceux qui ne permettent pas de vivre. Avec une telle politique, on verra peut-être ici des jobs à un euro de l’heure comme en Allemagne, des emplois pour moins de 400 euros à temps partiel.

Combattre le chomâge

Mais au-delà de la politique de Sarkozy, je tiens à dire qu’aucun gouvernement, ni celui que nous subissons depuis 5 ans, ni aucun autre qui sortira des prochaines élections, ne combattra vraiment le chômage. Car, il faut pour cela combattre le responsable, le patronat licencieur qui, pour augmenter ses profits, s’efforce en permanence de faire produire toujours plus avec toujours moins de monde.

François Hollande est l’opposant en titre de Sarkozy. Et on le voit et on l’entend tous les jours. Mais sur quoi s’engage-t-il vis-à-vis des travailleurs ?

Dans ses discours, il n’a rien à opposer aux fermetures d’usines, rien à opposer aux licenciements. En fait, il n’a rien à dire aux travailleurs menacés d’être mis sur le carreau. Il n'en parle même pas ! François Hollande ne s’est pas engagé à faire quoi que ce soit contre la dégringolade du niveau de vie des couches populaires.

Et que ce soit sur les retraites, sur la promesse des contrats de génération ou sur la création des emplois dans l’éducation, François Hollande s’en tient au strict minimum, tout en expliquant que ces maigres mesures sont, en plus, conditionnées à la croissance…

François Hollande promet de taxer un peu plus les riches, avec notamment une nouvelle tranche d’impôt à 45%. Mais sous le gouvernement Raffarin, en 2005, ce taux était de 48% et même de 60% sous Giscard ! Quant à l’impôt sur les bénéfices, il dit vouloir le monter à 35% pour les grands groupes, mais il était de 50% sous Giscard.

Faut-il en déduire que Giscard était plus à gauche que François Hollande ?

Hollande "aime les gens", a-t-il dit dans son meeting de lancement de campagne au Bourget ! Mais apparemment, c’est d’un amour qui ne se laisse pas emporter par la passion et un amour sans engagement. On pourrait même parler d’"amour vache", car Hollande, tout comme Sarkozy, s’est engagé auprès des banquiers pour faire rembourser la fameuse dette de l’État par la population !

Alors, si le candidat PS est élu, les sacrifices continueront. Et les coups, au lieu de venir de droite, viendront de la gauche. En réalité, face aux ravages de la crise, ce sont des mesures radicales qu’il est nécessaire d’imposer.

La toute-puissance des capitalistes

Il faut mettre fin au chômage. Et pour cela, il faut imposer au grand patronat l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.

Il faut imposer l’augmentation de tous les salaires et de toutes les retraites et pensions et en garantir le pouvoir d’achat par leur indexation automatique sur le coût de la vie mesuré par la population elle-même. Et il faut imposer le contrôle des entreprises industrielles et bancaires par la population travailleuse.

Ces mesures ne peuvent pas découler d’un simple vote, même d’un vote à une élection présidentielle. Car elles remettent en cause la toute-puissance des capitalistes sur l’économie. Elles remettent en cause la sacro-sainte propriété privée des entreprises et des banques. Et ce n’est pas un hasard si ces mesures ne sont mises en avant que par le courant communiste révolutionnaire que je représente dans ces élections.

C’est pour cela que je ne dis pas "voter pour moi et tout changera". Je dis au contraire que seule une lutte sociale profonde, déterminée et rassemblant des millions de salariés pourra inverser le rapport de force entre exploiteurs et exploités.

Mais voter pour ma candidature, ce sera approuver le programme que je défends dans cette campagne et dire, en même temps, qu’il faudra l’imposer au grand patronat et au gouvernement, quelle que soit l’étiquette de la future majorité, quel que soit le futur locataire de l’Élysée.

Un courant de travailleurs

Les sondages me donnent pour l’instant de très faibles intentions de vote. Mais nous verrons bien ce qu’il en est au bout du compte, une fois la campagne passée, une fois que j’aurai pu faire connaître mes idées au plus grand nombre.

Ce qui est sûr, par contre, c’est que tous ceux qui voteront pour ma candidature montreront qu’il existe dans ce pays un courant de travailleurs qui ne se résigne pas aux faux espoirs d’une gauche gouvernementale acquise au patronat, un courant qui ne se laisse pas entraîner sur les voies sans issue de la propagande nationaliste. C’est-à-dire un courant qui est un gage pour les luttes à venir.

Et voter pour ma candidature, c’est aussi aider à démontrer que le courant communiste continue à exister, que face à la faillite du capitalisme il y a des femmes et des hommes qui ont la perspective de changer cette société de fond en comble.

L’injustice des licenciements et des fermetures d’usines, la rapacité du grand patronat écœure et révolte. La crise ébranle les consciences. Tôt ou tard, la révolte éclatera au grand jour. À tous ceux-là, il faut montrer que l’aspiration à renverser cette société capitaliste est bel et bien vivante.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Pélagiste » 18 Fév 2012, 19:09

un reportage de l'AFP sur Nathalie

cliquer sur ce lien :
AFP


mais je ne suis pas sûr qu'il reste longtemps en ligne

quelqu'un saurait-il enregistrer cette vidéo ?
Pélagiste
 
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Message par Oel » 19 Fév 2012, 22:12

a écrit :Elle est, selon elle, la seule "vraie communiste" à se présenter à l'élection présidentielle. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière, inscrit son combat dans les traces historiques d'Arlette Laguiller et promet une révolution des travailleurs pour véritablement changer la société française. Trotkiste, radicale et idéaliste, elle bat la campagne pour se faire connaître et propager ses idées d'extrême-gauche. Durée: 02:27

Quel note ...
Le ton de la première phrase semble assez moqueur. Ensuite Nathalie est "idéaliste".
Oel
 
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Message par luc marchauciel » 22 Fév 2012, 21:00

Il y a une longue interview de Nathalie dans Mediapart aujourd'hui.
Comme il se trouve que j'ai des potes qui bossent à Mediapart :
1) Je suis peut être pas tout à fait objectif quand je dis que c'est une excellente interview, respectueuse de la politique de Lutte Ouvrière et qui permet vraiment au lecteur de la comprendre.
2) Je ne me sens pas le droit moral de la copier en entier, vu que l'abonnement au site est le gagne-pain de mes potes. Donc, voici la moitié, pour appâter le forumeur :

a écrit :
Nathalie Arthaud (LO): «Faire vivre la lutte des classes, chaque jour»

22 février 2012 | Par Stéphane Alliès et Lénaïg Bredoux




On retrouve Nathalie Arthaud au siège de son parti, Lutte ouvrière, à Pantin, tout près de Paris. Elle est « essorée » par les premiers mois de campagne. La veille, elle a enchaîné visites sur le terrain et une émission télé. Ce jour, sur son bureau, son équipe lui a préparé quelques articles de presse, une page de Libération sur les temps de parole des “petits” candidats et l’analyse de Mediapart sur l’Allemagne fantasmée de Nicolas Sarkozy.

Nathalie Arthaud découvre la vie de candidate à la présidentielle, elle a dû renoncer à la délégation à la jeunesse à la mairie de Vaulx-en-Velin où elle est toujours conseillère municipale, et tente d’imposer un nouveau visage, après celui, emblématique, d’Arlette Laguiller, pour incarner sa petite organisation qui revendique 8.000 adhérents. Entretien.




C’est la première fois que vous vous présentez à l’élection présidentielle, succédant ainsi à Arlette Laguiller. Quels sont les grands événements politiques qui ont motivé votre engagement politique ?

Nathalie Arthaud. Mon engagement est le fruit de rencontres faites au lycée. Je viens d’un milieu plutôt rural, de commerçants pas politisés... Mais vers mes 16 ans, en 1986, j’étais déjà mobilisée face à la famine en Ethiopie, j’avais envie de faire quelque chose. J’avais envie de m’engager dans une association humanitaire... Puis j’ai rencontré des jeunes militants communistes de la JC. J’ai été touchée par la lecture du Manifeste (de Marx et Engels) et j’ai été curieuse de découvrir un milieu que je ne connaissais pas... Un an après, avec une bande de copains, nous avons rencontré des militants de Lutte ouvrière qui nous ont convaincus de nous engager.


J’ai alors cherché à comprendre ; j’ai tout découvert, de la Révolution française jusqu’à la révolution russe, en passant par la Commune de Paris. J’ai lu, j’ai été enthousiasmée par toutes ces révoltes, ces militants, ces combattants pour une autre société, qui allaient au bout de leur combat. J’ai été vraiment convaincue qu’on pouvait changer toutes ces injustices. Et que les travailleurs avaient la force sociale pour le faire. C’était ça la grande découverte des idées communistes : ce n’était pas la découverte des inégalités, mais que la force collective des exploités pouvait changer les choses.

Vous vous êtes donc engagée en tant que communiste au moment de la chute du Mur. Comment avez-vous vécu cette période ?

Pour moi, le communisme était avant tout un idéal, une aspiration à la révolution sociale... Le Parti communiste ne m’attirait pas du tout. Pour moi, c’était un parti au pouvoir, qui se comportait comme les autres. Je me sentais, moi, révolutionnaire : le trotskisme a aussi été cette conviction que le communisme était inséparable de la démocratie. Tous les pays qui avaient l’étiquette communiste étaient des caricatures grossières. En Union soviétique, deux familles communistes s’affrontaient. Mais le véritable héritier de Marx, d’Engels et de Lénine, c’était Trotski. Le stalinisme, lui, a été une rupture. Donc si je peux me revendiquer du communisme, c’est bien parce qu’il y a eu Trotski, son combat et la préservation de ce drapeau et de cet idéal.

Après la conversion de la LCR à l’anticapitalisme du NPA et le renoncement des lambertistes de l’OCI (aujourd’hui POI), vous êtes la seule candidate à vous revendiquer du trotskisme. Que signifie-t-il pour vous ?

Moi je suis communiste. Et je suis communiste parce que je suis trotskiste. Je suis en effet la seule. Il suffit d’écouter Jean-Luc Mélenchon pour comprendre qu’il ne se revendique pas comme communiste. Il ne défend pas l’idée que l’on puisse réorganiser l’économie sur de toutes autres bases, sans la propriété privée des moyens de production, sans la domination de la bourgeoisie. Quant à Philippe Poutou, il l’est peut-être en lui-même mais il représente un parti, le NPA, qui ne veut pas de cette étiquette.

Mais que signifie, pour vous, aujourd’hui, le communisme incarné par Trotski ?

J’y mets le programme de Marx, le programme d’expropriation de la classe capitaliste. Le communisme, c’est réorganiser la société en supprimant l’appropriation des moyens de production – les usines, les grandes chaînes de distribution, les banques – dans une poignée de mains privées. C’est revendiquer que ces moyens de production soient collectifs et dirigés collectivement, de la façon la plus démocratique et la plus rationnelle. Car là, enfin, on pourrait dire quels sont nos besoins et quelles sont les capacités de la société pour y répondre. Et on pourrait les faire correspondre.

Aujourd’hui, on a les moyens pour nourrir la planète, pour la soigner, pour loger tout le monde. Mais on ne le fait pas parce qu’entre les besoins et les moyens, il y a cet obstacle, ce mur infranchissable que sont les capitalistes, leurs investissements, leur bonne volonté...

Mais là-dessus, même si Philippe Poutou ne revendique plus l’étiquette trotskiste du NPA, il défend des positions très similaires. Il a aussi été militant à Lutte ouvrière. Quel est l’intérêt d’avoir deux candidatures sur des profils politiques aussi proches ?

Le fait de se revendiquer, ou non, du communisme a des conséquences sur les positions que nous prenons au jour le jour. Pour nous, le combat prioritaire est le combat des travailleurs sur la base de la lutte de classes, chaque jour. Le NPA le fait aussi, mais pas avec le même ordre de priorité. Il a l’habitude de tout mettre sur le même plan : les droits des femmes, l’antiracisme, l’écologie, etc. Nous disons que l’égalité hommes-femmes, la lutte contre les discriminations, la lutte pour que l’environnement soit respecté, ne pourront être achevées qu’à l’issue d’une transformation de la société. S’il y a un clou sur lequel on doit taper, et se concentrer, c’est d’apporter à la classe ouvrière des éléments pour se défendre au jour le jour et prendre conscience de sa force.

La révolution est un préalable à tout...

Eh oui. Cela passe par un militantisme dans la classe ouvrière et dans les entreprises, et par une série de positions. Par exemple, nous nous refusons à avoir l’attitude du NPA sur le nucléaire (le NPA veut la sortie du nucléaire en dix ans) : pour nous, ce n’est pas la technologie du nucléaire qui est en cause, mais l’organisation sociale. Le véritable problème, c’est de savoir à qui appartiennent ces secteurs énergétiques et qui les contrôle. Aujourd’hui, ils sont dans les mains de gens qui veulent avant tout produire du profit, et qui se transforment en apprentis sorciers. Comme avec les banques, ou quand ils font manger des farines animales aux vaches, ou quand ils fabriquent des prothèses mammaires avec du silicone non homologué...

Mais quand vous voyez les mouvements des indignés qui apparaissent ailleurs qu’au cœur de la classe ouvrière dont vous parlez, et sur des terrains sur lesquels LO est peu présent, ne craignez-vous pas de vous tromper sur l’origine possible d’un mouvement révolutionnaire ?

Le mouvement des indignés est vivant en Espagne. En France, non. Nous sommes de toutes les luttes, y compris celles qui se déroulent dans les facultés et dans les milieux étudiants, nous étions de la lutte contre le CPE, mais il ne s’agit pas d’aller dans des mouvements et de s’aligner derrière les objectifs qui ne sont pas toujours politiques. Si les indignés se développaient en France, nous militerions pour que le mouvement s’adresse aux jeunes des quartiers populaires, aux usines, aux travailleurs, pour que ce mouvement se politise.

Il faut que les travailleurs aient une politique et qu’ils soient organisés. C’est tout le combat de Marx et des communistes révolutionnaires. Il faut un parti pour les travailleurs, un parti de classe, un parti conscient de leurs intérêts, opposés à la bourgeoisie.

Comment expliquez-vous aujourd’hui la relative faiblesse de la contestation sociale en France ? Et donc la faiblesse des partis de gauche radicale ?

Il n’y a pas d’explication simple. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grandes révoltes d’esclaves avant celle de Spartacus ? Pourquoi a-t-il fallu attendre autant de temps pour que les peuples colonisés se révoltent ? Pour ceux qui sont révoltés et veulent changer la société, cela reste inexplicable. Je peux vous aligner bien des raisons pour qu’on soit tous demain dans la rue. Mais toutes les sociétés d’exploitation reposent justement sur le fait que les exploités ne sont pas conscients de leur force. Ils sont conscients des injustices qu’ils subissent mais ils ne sont pas conscients de leur capacité à changer les choses. Quand cette conscience surgit-elle ? A partir de quel événement ? Quelle petite lutte va faire boule de neige ? On ne peut pas le prévoir.

On sait aussi qu’il y a des périodes de plus ou moins grande faiblesse des luttes sociales...

Oui, cela a toujours été comme ça. La révolution commence d’abord dans les consciences. Il est difficile de dire à quel moment ce déclic se fait. Nous sommes militants parce que nous savons que ces moments-là, forcément, surgissent. Mais ils surprennent, comme a surpris la révolte du peuple tunisien il y a un an. Mais ce sont des moments rares dans l’histoire. Et ce sont des moments où il faut absolument qu’il y ait des militants pour proposer une politique aux travailleurs.

Si nous subissons toujours dans cette société absurde de l’économie capitaliste, c’est aussi parce que ces partis révolutionnaires, indispensables, ont manqué en Allemagne, en Italie, en France, dans les années 1920-1930. Nous, nous ne nous battons pas les flancs pendant des heures en nous demandant quand cette révolte surgira : elle surgira. Dans combien de temps ? Je ne sais pas. Mais nous serons présents et nous aurons une politique à proposer aux travailleurs.

Aujourd’hui, nous avons une politique à proposer pour répondre aux besoins vitaux des travailleurs : l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaires, l’indexation des salaires sur les prix ou le contrôle des travailleurs sur les entreprises, mais nous sommes bien conscients que ce programme ne deviendra une réalité que s’il y a des luttes puissantes pour l’imposer. Je ne m’en cache pas, je l’explique. Je ne vais pas aux élections avec un programme électoral, mais avec un programme de luttes.

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Message par Oel » 22 Fév 2012, 22:11

Merci, c'était effectivement une interview respectueuse !
Je suis aussi d'accord avec Nathalie sur tout (avec cependant comme limites la discussion sur j'ai voulu entamé sur la nouvelle brochure avec un post auquel personne n'a malheureusement répondu, sur les mesures "d'interdiction des licenciements et répartition du travail).
Oel
 
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Message par com_71 » 23 Fév 2012, 02:53

(luc marchauciel @ mercredi 22 février 2012 à 21:00 a écrit : vu que l'abonnement au site est le gagne-pain de mes potes.

surtout de leur patron non ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par luc marchauciel » 23 Fév 2012, 08:47

(com_71 @ jeudi 23 février 2012 à 02:53 a écrit :
(luc marchauciel @ mercredi 22 février 2012 à 21:00 a écrit : vu que l'abonnement au site est le gagne-pain de mes potes.

surtout de leur patron non ?

Oui, mais tu sais, pour que le sort des travailleurs soit bon, il faut que celui du patron soit bon.
.....
Ha non, merde, c'est con, ce que je dis.... :wacko:
luc marchauciel
 
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