par Ottokar » 31 Déc 2008, 15:12
On a déjà eu cette discussion, avec le même Vérié, et on a aboutit à je ne sais plus quelle conclusion. pas de conclusion d'ailleurs.
Reprenons, ce n'est pas bien grave.
Oui, le niveau de vie des travailleurs a monté entre 1945 et 1973, entre 1959 et 73 aussi (de mémoire, c'est en 1949 que le niveau du PIB a dépassé celui de 29, malgré les difficultés du temps, etc.). Il a même continué à augmenter en moyenne de 73 à 2008, à un rythme ralenti. Pas au même rythme, pas en rapport avec ce que les progrès de la productivité auraient pu permettre, et pas pour tous, car la "moyenne" cache des disparités, mais il a augmenté.
Et alors ?
D'abord le CLT n'était pas là-dessus, mais sur la crise. Pas sur les "30 glorieuses", ou la discussion passionnante sur "les forces productives ont-elles cessé de croître ?" Donc d'une remarque en passant, ne faisons pas l'axe d'un topo.
Et puis, quand bien même Vérié aurait raison, cela nous mène où ? A dire que le capitalisme des années 50 était justifié car il permettait la croissance tandis que le capitalisme actuel est mauvais ? Ce n'est pas ce qu'il pense, je suppose, même si c'est le genre de niaiseries qu'on entend à ATTAC. Et sinon... quoi ? Il y avait des révolutionnaires en Europe dans les années 50 et 60. N'avaient-ils pas raison de l'être ?
Et sinon... quoi ? Quand Marx souligne le côté révolutionnaire du capitalisme, oui, il y a un bouleversement de la planète, un développement fantastique des forces productives par rapport au féodalisme. Mais là, on a quoi ? Un développement, certes, mais à quel prix ! Une guerre mondiale épouvantable, le pillage colonial, l'exploitation ici, et pour finir, la financiarisation du monde et la crise telle qu'on la vit avec les difficultés sans fin du monde du travail.
Le topo du CLT visait à montre que la crise justifie les "vieux" schémas marxistes que les tenants du capital ou les réformistes ont jugé dépassés. De ce point de vue, il était réussi. Ce n'est pas à nous de nous extasier sur les succès (très relatifs) du capitalisme.