(jeug @ mardi 30 décembre 2008 à 22:33 a écrit : 2CV était une denrée plus rare à l'époque que la C2 actuellement.
L'automobile populaire en était à ses débuts en 52.
Compare ce qui est comparable : le prix d'un loyer, le prix d'une denrée, etc.
Encore une fois, je ne fais pas l'apologie de la civilisation de la bagnole (on s'est même un peu accroché sur ce sujet avec Artza... ;) ), mais, dans le cadre du système tel qu'il est, acheter une mobylette avec un an de salaire, ce n'est pas la même chose tout de même que d'acheter une voiture avec un an de salaire.
La généralisation de l'usage de l'automobile par les classes populaires (même si ce n'est pas l'avenir à l'échelle de la planète), c'est tout de même une augmentation du niveau de vie et vécu ainsi. Demande par exemple à un travailleur d'un pays dit "intermédiaire" (Argentine, Chili, Russie etc) qui ne peut pas se payer une voiture, même d'occase ou alors très difficilement une très vieille, ce qu'il en pense !
Mais on peut prendre d'autres exemples. Un costume, dans les années cinquante-début soixante, c'était au moins un mois de salaire ; un manteau ou une paire de chaussure de qualité moyenne quinze jours de travail.
Au début des années soixante, en Corrèze, j'ai le souvenir de paysans qui allaient en blouse et sabots toute la semaine et ne mettaient des chaussures et un costume que le dimanche - et encore : le costume était plutôt gardé pour les jours de fêtes, les banquets de la coopérative etc. Le sol de la ferme était en terre battue, les gens se chauffaient dans l'âtre avec du bois ramassé etc.
a écrit : Quijote
Alors il y a accroissement du niveau de vie mais baisse du pouvoir d 'achat .
:33: Tu as du louper une partie du film...
a écrit :
Alors , compte tenu de tout cela , il y a -t-il un réel progrès?
ET SURTOUT COMMENT C'EST VECU PAR LES TRAVAILLEURS ?
Ca effectivement, c'est du domaine de la psychologie et ce n'est pas quantifiable. Comme le dit Logan - et l'expliquait Mandel -, les besoins des travailleurs ont évolué, c'est évident. Mais il me semble tout de même que ceux qui sont passé du "garni" sans chauffage avec WC sur le palier au HLM avec SDB ont vécu cela comme une amélioration et un progrès. Et leurs enfants aussi dans la mesure où la mémoire s'est transmise. Ensuite, évidemment, ceux qui sont nés dans les années 80-90 et dont la situation s'est dégradées, c'est différent. Mais ce n'est pas le cas de tous. Je suis bien d'accord avec toi que les situations sont très diversifiées.
Globalement, il me semble tout de même que cette période de prospérité a beaucoup marqué les classes populaires.
On ne peut tout de même pas dire que le niveau de vie et ses variations sont sans effet sur le niveau de conscience et de lutte. D'ailleurs, Trotsky, dans son rapport sur la crise en 1921, s'applique à analyser la situation des travailleurs dans les principaux pays.
Même s'il y a eu des luttes importantes dans les pays capitalistes avancés depuis les années cinquante, force est tout de même de constater que les affrontements de classes ont été beaucoup plus aigus dans des pays "intermédiaires" : Pologne, Hongrie, Argentine, Chili, Mexique etc (Sans parler des luttes nationalistes-paysannes du tiers monde).