Extrait d'un article dans "Ciel et espace" de février
a écrit :L'idée que l'univers a eu un commencement doit-elle être révisée ? Depuis les années 60, la théorie du BIG BANG a imposé le modèle d'un univers né à un instant précis, disqualifiant celui de l'univers stationnaire défendu par le cosmologiste Fred Hoyle. Cet instant initial, appelé par excès de langage "big bang", est même daté : il aurait eu lieu voici 14 milliards d'années.
Imaginer ce qui a pu exister avant reste scientifiquement périlleux. Car, lors de l'instant initial, les conditions de densité et de température sont telles que les lois de la physique deviennent inaptes à décrire la matière, l'espace et le temps.
Cette vision, solidement étayée par des observations, était la seule qui demeurait valide pour raconter l'évolution de l'univers. Le travail de deux cosmologistes vient aujourd'hui la bousculer et, du même coup, remet sur le devant de la scène l'idée d'un univers sans commencement. Pour Patrck Peter et Nelson Pinto-Neto, l'histoire de l'univers ne serait pas celle d'un point qui se serait mis soudain à gonfler démesurément tel un ballon. Elle serait plutôt celle d'un ballon se dégonflant depuis un temps infini, jusqu'à atteindre une petite taille à partir de laquelle il aurait recommencé son expansion, voici 14 milliards d'années.
Ce concept dit "du rebond" n'est pas qu'une hypothèse de plus. Selon ses auteurs, il permettrait d'expliquer les caractéristiques de l'univers observable : par exemple la grande homogénéité des amas de galaxies dans l'espace. Un succès théorique qui place leur idée en compétition avec le modèle standard de la cosmologie, l'inflation, jusqu'à présent le seul à expliquer efficacement les caractéritiques observationnelles de l'univers. Né dans les années 1980, ce concept d'inflation postulait une brève, mais énorme accélération de l'expansion peu après le big bang. Il y a donc désormais un débat au sein de la communauté scientifique pour savoir laquelle des deux options, le rebond ou l'inflation, va triompher...