
C'est un leitmotiv des organisations anti-ogm. l'utilisation de coton Bt ruine les paysans indiens et les pousse au suicide...
d'ATTAC à Inf'ogm l'accusation est partout.
et pourtant la réalité est tres differente.
malgré l'utilisation massive de pesticides, 60 à 70% de la récolte de cotonest détruite par les insectes. du coup les paysans indiens ruinés se tournent vers le coton Bt un ogm qui résiste aux insectes....
mais au grand desespoir des semenciers des anti-ogm et du gouvernement indien unis dans un meme combat, ils utilisent des ogm pirates et des semences hybrides en détournant les produits de Monsanto et consort et en les croisant avec des variétés locales robustes pour y tranferer le transgène. Et ils y trouvent leur compte...
d'abord un article de Indian express repris par le Monde diplomatique:
et ensuite un reportage en vidéo très édifiant.
on est loin des clichés:
l'histoire du coton Bt en Inde
d'ATTAC à Inf'ogm l'accusation est partout.
et pourtant la réalité est tres differente.
malgré l'utilisation massive de pesticides, 60 à 70% de la récolte de cotonest détruite par les insectes. du coup les paysans indiens ruinés se tournent vers le coton Bt un ogm qui résiste aux insectes....
mais au grand desespoir des semenciers des anti-ogm et du gouvernement indien unis dans un meme combat, ils utilisent des ogm pirates et des semences hybrides en détournant les produits de Monsanto et consort et en les croisant avec des variétés locales robustes pour y tranferer le transgène. Et ils y trouvent leur compte...
d'abord un article de Indian express repris par le Monde diplomatique:
a écrit :
Au Gujarat [Nord-Est de l'Inde], toute l'industrie des semences s'est transformée en un gigantesque laboratoire pirate au sein duquel des agriculteurs mélangent et croisent des variétés locales avec des OGM pour développer leurs propres hybrides (non agréés) de coton transgénique. Ceux-ci sont ensuite empaquetés et vendus clandestinement aux paysans : ils les délivreront d'un parasite, le ver de la capsule du coton, ou bollvorm. C'est la conséquence d'événements qui se sont déroulés il y a deux ans, quand le Gujarat a donné naissance au "Robin des bois de la biotechnologie", D.B. Desai. Celui-ci a créé et vendu une version non agréée de semences de coton Bt [modifié avec un gène de la bactérie Bacillus thuringiensis], alors que le coton commercialisé sous le nom de Bollgard en Inde par Mahyco Monsant Biotech [un joint-venture de Monsanto] faisait l'objet d'essais laborieux depuis sept ans. Tout a commencé en 2001, quand le biologiste indien proposa aux paysans sa variante de la technologie OGM, qu'il appela Navbharat 151, et ce à un prix abordable (il vendait ses produits 400 roupies [7 euros] les 450 grammes, tandis que Monsanto les vendait 1 600 roupies). Peu de temps après, une multitude catastrophique de parasites s'abattirent sur les champs de coton et détruisit les cultures classiques. Au contraire, la résistance des plants OGM déclencha l'euphorie des paysans, qui, depuis, considèrent Desai comme un demi-dieu. En dépit de l'ordre du Comité indien d'agrément du génie génétique [Genetic Engineering Approval Committee, (GEAC), qui autorise ou interdit les OGM dans le pays] de brûler ces plantes, les pouvoirs publics, craignant de faire face à des émeutes, ont fermé les yeux. Lorsque la controverse a finalement éclaté, Desai est entré dans la clandestinité, mais des centaines d'agriculteurs avaient multiplié et revendu ces lignées à d'autres cultivateurs. "Il y a maintenant un Desai dans chaque maison et des semences de Bt dans chaque ferme", affirme avec satisfaction V.B. Patel, agriculteur dans le Mansa, au cœur de l'industrie des semences de coton de l'Inde du Nord.
Aujourd'hui, de petits cultivateurs et des hommes d'affaires entreprenants ont repris le flambeau pour tirer profit de la demande suscitée par Desai. Dix marques sont disponibles, dont Rakshak, Maharakshak, Viraat, Agni ou encore Navbharat 151. Certains de ces Robin des bois sont organisés : ils mettent les graines sous emballage et les vendent à des prix exorbitants, légèrement inférieurs aux tarifs proposés aux cultivateurs pour le Bollgard. Lors d'une enquête, des agriculteurs du village de Gauridal, dans le district de Rajkot, ont montré un paquet de Rakshak de couleur orange. On ne peut y lire aucune adresse d'un quelconque fabricant, mais y figure un extrait de la loi qui autorise les échanges de semences entre cultivateurs. Le produit se vend 1 300 roupies les 450 grammes. Malgré l'absence d'adresse, tous les paysans de la région savent d'où il provient : de l'homme d'affaires Nattubhai Makaria, installé à Junagarh. Makaria, qui jusqu'à l'année dernière vendait encore des pesticides, a employé certains des meilleurs cultivateurs pour fabriquer du Rakshak. La variété mâle est la même que pour le Navbharat 151, tandis que la variété femelle est locale. De toute évidence, il est de ceux qui ont acheté les lignées d'origine juste après que la controverse a éclaté. Il propose cette année un autre hybride, appelé Maharakshak. Quant à Desai, il déclare : "Je suis heureux que les agriculteurs puissent accéder à cette technologie à un prix bon marché. Peu importe si d'autres se font de l'argent sur mon dos." Dans ses bureaux d'Ahmadabad, il reçoit encore des centaines d'appels pour son Navbharat 151 et continue d'espérer que les pouvoirs publics reconnaîtront que ces semences sont bénéfiques et leur accorderont un agrément "dans l'intérêt des paysans".
Il faut préciser que, une fois que la semence d'origine se trouve chez un cultivateur, la conception d'une semence de coton Bt maison n'est qu'un jeu d'enfant. Il suffit de séparer les semences mâles et femelles, de prendre le mâle Bt et de le croiser avec une variété femelle robuste. La multiplication des hybrides était à prévoir en Inde, car on sait que les agriculteurs mettent de côté les semences à des fins d'expérimentation. Mais Mahyco Monsant Biotech ne peut s'en prendre qu'au GEAC, car la législation internationale sur les brevets n'est pas encore entrée en vigueur en Inde. [Les accords sur la propriété intellectuelle de l'OMC prévoient que ce soit le cas à partir de 2009]. On a observé le même phénomène avec des médicaments génériques, par exemple lors de l'introduction de traitements contre l'hépatite B dans le pays.
Cette année, les autorités de l'Etat ont une fois de plus fermé les yeux. En dehors de quelques interventions symboliques, rien n'a été fait pour stopper le processus. "On ne peut rien contrôler à une aussi grande échelle. Quand nous nous rendons dans les champs, nous devenons des cibles car on nous reproche de priver les agriculteurs d'une technologie avantageuse", déclare A.K. Dixit, directeur de l'agriculture de l'Etat du Gujarat. Et, sur le terrain, dans cet Etat, des personnes bien informées affirment que seuls 10 % des 100 000 hectares de Bt qui vont être plantés cette année le seront avec la semence agréée par Mahyco. Le reste le sera avec des variétés non agréées vendues sous le manteau, lorsque, par exemple, des Jeep chargées de ces semences arrivent au beau milieu de la nuit pour conclure des affaires se chiffrant en centaines de milliers de roupies.
Traduit du « Indian Express » http://www.indianexpress.com/ dans le Courrier International N° 660 du 26 juin au 2 juillet 2003 (page 47) http://www.courrierinternational.com/mag/couv2.htm
et ensuite un reportage en vidéo très édifiant.
on est loin des clichés:
l'histoire du coton Bt en Inde