cancer du sein: 4 gènes identifiés

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 29 Mai 2007, 12:00

a écrit :

[center]Quatre gènes impliqués dans le cancer du sein ont été identifiés[/center]

LE MONDE | 28.05.07 |

Une étape importante dans la compréhension des bases génétiques des différentes formes de cancer du sein vient d'être franchie grâce à une nouvelle technique d'exploration de la structure du génome humain. Travaillant dans le cadre d'une collaboration internationale, les auteurs de différentes publications scientifiques, rendues publiques, lundi 28 mai, par les revues Nature et Nature Genetics, annoncent avoir identifié quatre gènes dont les mutations sont directement impliquées dans la physiopathologie de cancers du sein. Un cinquième gène serait sur le point d'être identifié.

Il s'agit de la découverte la plus importante depuis celle, faite en 1993 et 1995, des gènes BRCA1 et BRCA2, impliqués dans les formes familiales des cancers du sein et de l'ovaire. Elle pourrait conduire à améliorer le diagnostic précoce de cette lésion ainsi que la prise en charge thérapeutique des femmes concernées.

Ce travail a été permis par les derniers développements des techniques d'analyses simultanées de la structure de régions entières du génome humain à partir d'une technique de puces ADN à haute densité. Les performances de cette nouvelle technique avaient déjà, il y a peu, permis de progresser dans l'analyse des bases génétiques du diabète (Le Monde du 13 février).

Selon les auteurs de ces travaux, deux des quatre gènes découverts (FGFR2 et TNRC9) aggravent chacun de 20 % le risque de survenue d'un cancer du sein, ce risque augmentant de 40 % si la mutation existe sur les deux gènes présents dans chaque cellule. Les deux autres gènes découverts (MAP3K1 et LSP1) augmentent le risque de 10 % dès lors qu'il existe une seule mutation. Il s'agit de risques significativement plus bas que ceux - estimés à 80 %- auxquelles exposent les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2.

Pour le professeur Douglas Eaton, directeur de l'unité d'épidémiologie génétique du Centre britannique de recherche sur le cancer, situé à Cambridge, et l'un des responsables de ces travaux, les quatre gènes découverts sont directement impliqués chez 4 % des femmes chez lesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué.

La question est désormais de savoir si cette découverte doit ou non conduire à la mise en place de campagnes de dépistage systématique. La forte probabilité de développer un cancer chez les femmes prédisposées à un cancer familial du sein ou de l'ovaire a justifié la recherche chez elles des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2. Il n'en va a priori pas de même dans le cas des quatre nouveaux gènes, car cette probabilité est moindre.

Les chercheurs estiment toutefois qu'à court ou moyen terme, les progrès accomplis dans l'exploration combinée du substrat génétique de cette affection permettra de développer une nouvelle approche diagnostique en calculant la prédisposition statistique pour une femme de développer ou non un cancer du sein durant son existence.

Plus généralement, la technique ici mise en oeuvre pourra être utilisée dans l'identification de gènes impliqués dans d'autres affections de nature cancéreuse. Des travaux sont d'ores et déjà en cours pour identifier des gènes impliqués dans le cancer de la prostate.

Au-delà de leur impact dans le domaine du diagnostic précoce et du dépistage, l'une des questions ouvertes par les publications de Nature et de Nature Genetics est de savoir si la compréhension de plus en plus fine de la génétique et de la physiopathologie moléculaire du cancer du sein permettra ou non d'améliorer de manière significative les stratégies thérapeutiques contre cette affection qui, en dépit des progrès accomplis, demeure une cause importante de mortalité prématurée chez la femme.



Jean-Yves Nau

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Les génomes de près de 50 000 femmes ont été étudiés

Pour parvenir à leur découverte, les chercheurs ont, dans un premier temps, comparé une série de fines caractéristiques de la structure du génome de 4 400 femmes ayant un cancer du sein à celles de 4 300 femmes n'ayant pas souffert de cette affection. Ils ont ainsi mis en évidence une trentaine de caractéristiques génétiques pouvant avoir un lien avec la maladie. Dans un second temps, ils ont comparé ces résultats avec ceux obtenus, dans les mêmes régions du génome, auprès de 20 000 femmes ayant un cancer du sein et de 20 000 femmes n'en ayant pas eu.

Trois des quatre gènes identifiés comme étant directement concernés sont naturellement impliqués dans les processus de croissance cellulaire et l'un d'entre eux (le gène FGFR2) est un récepteur d'un facteur de croissance des cellules fibroblastes.


canardos
 
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