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[center]Rôle des pesticides dans le diabète[/center]
(Agence Science-Presse) – 18 avril 2007
Une personne obèse a trois fois plus de risques d’être diabétique qu’une personne qui ne l’est pas. Mais de nouvelles études suggèrent que certains polluants dans les poissons gras puissent jouer un rôle important dans l’apparition du diabète de type 2.
On n’osait déjà plus trop manger de poissons à cause de la surpêche, voilà qu’on nous informe que certains poissons gras risquent de nous rendre malades à cause des polluants organiques persistants (POP) qu’ils contiennent. Les POP sont des produits chimiques synthétiques qui peuvent s’accumuler dans les tissus gras des animaux et des poissons. Plusieurs POP, tels les biphényles polychlorinés (BPC) et certains pesticides comme le DDT, sont maintenant interdits dans les pays développés. Ils demeurent cependant dans la chaîne alimentaire et aboutissent souvent dans le corps humain.
En 2005, des chercheurs suédois ont découvert des taux élevés de polluants organiques persistants (POP) dans le sang des patients qui résistent à l'insuline, un état précurseur du diabète. Les patients résistants à l’hormone de l’insuline sont incapables de retirer les excès de glucose de leur sang. Les scientifiques estimaient que les POP pouvaient jouer un rôle actif dans les stades précoces du développement du diabète.
Plus récemment, des chercheurs de l’Université nationale de Kyungpook, à Daegu, en Corée du sud, sont parvenus aux mêmes conclusions. Les personnes avec de fortes concentrations de POP dans le sang étaient plus souvent atteintes de diabète. Les personnes obèses avec des taux élevés de POP étaient plus à risque de devenir résistantes à l’insuline que les personnes minces avec les mêmes taux de pesticides dans le sang. Par contre, les personnes obèses possédant un faible taux de POP étaient généralement épargnées.
Est-ce que la présence de POP favorise la résistance à l’insuline ou la résistance à l’insuline réduit-elle l’habileté des gens à éliminer les POP? C’est le débat de la poule et de l’oeuf et les scientifiques sont incapables de trancher pour le moment. L’auteur de l’étude, le professeur Duk-Hee Lee affirme que de nouvelles recherches sont nécessaires pour expliquer le lien entre les pesticides et la résistance à l’insuline.
Même si les POP semblent jouent un certain rôle dans l’apparition du diabète, les experts estiment qu’il est difficile de les éviter parce qu’ils sont présents dans de nombreux aliments. «La seule chose que nous pouvons conseiller actuellement est de tenter d’éviter l’obésité parce que le surplus de poids augmente la toxicité de ces pesticides», conclut M. Lee.